Justice et droit: toutes les inégalités sont-elles des injustices?

Toutes les inégalités sont-elles des injustices ?

La justice désigne ce qu’un homme s’estime légitimement en droit de faire de par sa raison ou sa conscience individuelle. La justice désigne ce qu’un homme est légalement autorisé à faire ou ne pas faire, ce qui est autorisé ou interdit par la loi. Les philosophes parlent de « droit naturel » en référence au sens moral, la légitimité d’une action, et de « droit positif » pour désigner la justice légale autorisant telle ou telle action. L’un des principaux problèmes philosophiques tient à ce que ces deux dimensions de la justice sont à la fois bien distincts, parfois opposés, mais également interdépendants. Dans toute société il existe des différences entre les individus. Certains sont blonds, d’autres bruns, certains sont grand, d’autres petits. En principe ce ne sont pas des inégalités. En revanche ces différences deviennent des inégalités lorsqu’elles sont traduites en termes d’avantages et de désavantages. Les inégalités désigne donc généralement les différences de ressources (éducation, revenus, capital social, etc.…) qui le positionne dans une meilleur position dans la société. On peut également parler d’inégalités lorsqu’un individu a un accès différencié aux biens et services (santé, loisirs, logement, etc…). On s’amène à se questionner; Les hommes doivent être entièrement égaux ? Toutes les inégalités sont des injustices ? Que peut-on faire contre les inégalités injustifiées?

La démocratie considère que les individus sont égaux à tous points de vue, le but de la justice est donc d’assurer l’égalité entre les personnes. Mais Montesquieu considère que l’égalité stricte est une corruption de la démocratie. Le peuple ne pouvant souffrir le pouvoir qu’il confie, veut tout faire par lui-même, comme délibérer pour le sénat, ou juger pour les juges. Il ne peut plus avoir de vertu dans la démocratie. Alors que dans l’état de nature les hommes naissent égaux, ils ne sauraient y rester en société. Si tout le monde décide c’est le chaos. Selon Montesquieu l’homme « ne cherche pas à ne point avoir de maitre mais n’avoir que ses égaux pour maitre ». La seule égalité légitime serait l’égalité des citoyens devant la loi : « qu’ils soient riches ou pauvres, les criminels doivent être punis devant la loi de la même manière ». En dehors de la loi, tous les hommes reconnaissent que les inégalités sont dues à un manque de mérite.

Dans un partage la justice consiste à distribuer à des parts égales. Cela étant, il est important de savoir proportionner les biens et les contributions mérites et au moyens de chacun. Cette théorie est maintenue par le philosophe Aristote. Aristote distingue la justice distributive et la justice corrective. La justice distributive consiste à donner à chacun selon son dû, il s’agit d’une égalité de proportionnalité, c’est-à-dire que l’attribution des charges, des honneurs et des biens dans la cité doit se faire en proportion des mérites et des apports personnels de chaque citoyen. La justice consiste à traiter inégalement des personnes inégales : si les personnes

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