Humain, trop humain, œuvre du philosophe Friedrich Nietzsche
Commentaire de texte : Humain, trop humain, œuvre du philosophe Friedrich Nietzsche. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cecilia.com • 9 Février 2021 • Commentaire de texte • 2 293 Mots (10 Pages) • 1 500 Vues
L'art est né au début du Paléolithique supérieur, il y a environ 35 000 ans avec les premiers Hommes anatomiquement modernes, Homo sapiens. Il regroupe les œuvres humaines destinées à toucher les sens et les émotions du public sous différentes formes: peinture, sculpture, vidéo, photo, dessin, littérature, musique, danse…
Humain, trop humain est une œuvre du philosophe Friedrich Nietzsche écrit en 1878. Son texte porte sur la production d’œuvres d’art. Selon lui, l’artiste produit un travail spécifique à partir de facultés qui ne sont pas l’intuition mais l’imagination productrice et le jugement critique.
L’artiste est celui qui parvient, contrairement au commun des mortels, à s’affranchir des contraintes hétéronomes qui s’imposent à lui et à sa création, ce qui le rend très heureux : l’art ne doit donc pas être l’accessoire de la philosophie selon Nietzsche. Il doit permettre, par la création d’univers fantasmés et illusoires à se réaliser pleinement. C’est donc dans cette optique que Nietzsche dans son œuvre Humain trop humain, vise à briser toute forme d’idéalisme qu’il considère comme son ennemi ultime qui se veut être le génie selon Kant afin de revenir à l’essence même de l’existence humaine
Dès lors, le texte soumis à notre analyse s’attache à restituer la spécificité de l’artiste : celle-ci ne se situe non pas dans une forme d’inspiration céleste spontanée, mais dans l’acuité de son jugement. Ce qui fait qu’un artiste est considéré comme tel, c’est dans sa façon de trier de façon exigeante et intransigeante ses réalisations afin d’en sélectionner les meilleures et les soumettre au jugement des autres. Nietzsche brise ainsi toute l’illusion qu’il y a de croire à une inspiration divine soudaine et spontanée. L’enjeu philosophique du texte est donc fort puisqu’il s’agit, à travers ce démenti, de faire de la création artistique, une activité trivialement humaine, à laquelle tout homme pourrait s’adonner en aiguisant son jugement. Nietzsche déplace donc toute la spécificité de l’artiste et ce en quoi réside toute la beauté de son activité, de la prétendue « inspiration » dont seuls certains seront concernés et pourront revendiquer, à une capacité de jugement intellectuel susceptible d’apprentissage, de développement chez chacun d’entre nous. Ce qui distingue l’artiste des autres, ce qui le rend pleinement créateur, ce n’est pas son inspiration « surhumaine » mais le développement plus poussé d’une capacité intrinsèquement humaine.
Dans un premier temps, Nietzsche reprend la représentation commune qualifiée de croyance suivant laquelle l’artiste bénéficierait d’une inspiration. Il critique et ridiculise cette représentation.
Ensuite il passe à la production réelle dont il rend compte par une « description » : d’abord intervient l’imagination créatrice puis le jugement critique, Beethoven sert d’exemple de ces deux moments.
La question du troisième moment du texte repose sur se qu’il se passe quand l’artiste, au lieu d’en passer par le jugement critique exercé sur les produits de son imagination, se repose sur sa mémoire reproductrice et un jugement « moins sévère ». Cet artiste peut devenir un improvisateur : mais pas un bon artiste.
Pour finir, Nietzsche dresse un bilan qui lui permet d’insister sur le travail progressif de l’artiste ne devant rien à un apport extérieur et immédiat.
Dans un premier temps, Nietzsche reprend une représentation commune, qui n’est en fait qu’une croyance, suivant laquelle produire des œuvres proviendrait d’une intuition soudaine. Comme le décrit Kant avec le génie où la création est devenu la passion de l’esprit de l’artiste qui se manifeste spontanément: «Le génie est le talent qui donne les règles à l’art». Quatre traits le caractérisent, l’originalité de ses idées, l’exemplarité de ses propres règles, l’abscondité et l’imprévisibilité , qui sont bien sûr des règles inventées. Comme par exemple, une improvisation de danse sur une musique relève du caractère original de ses mouvements, de sa spontanéité à les enchaîner, tout en contrôlant l’ensemble de ses opérations sans avoir de méthode à proprement parler et en allant au-delà de tout ce qui a été fait à un moment donné.
Cette représentation commune sera détruite par Nietzsche qui s’oppose complètement à la thèse du génie: non, il n’y a pas d’intuition immédiate, non il n’y a pas d’inspiration. Par l’inspiration est donnée l’intuition, c’est-à-dire une sorte d’accès à un dessous des choses tandis que par l’intuition, une mise en présence de la chose est censée avoir lieu immédiatement sans médiations, sans étapes.
L’immédiateté est à retenir de l’image du rayon de la grâce qui tombe du ciel ; l’extériorité également (alors que Nietzsche montrera justement que le travail de l’artiste est progressif et propre). Le travail critique de Nietzsche est de dénoncer l’illusion suivant laquelle les artistes auraient une aptitude non commune. Ils ne sont pas des dieux parmi les hommes. Ils n’ont pas une sorte d’apport extérieur divin. Que l’image du rayon de la grâce tombant du ciel soit religieuse n’est probablement pas un hasard.
On peut y voir la dénonciation du sentiments religieux : quand l’artiste fait croire au bénéfice de l’intuition, il s’adresse en quelque sorte à des sentiments religieux transposés et subsistant dans l’expérience esthétique. Les artistes contribuent à la croyance en l’inspiration.
Ici, l’intérêt des artistes à ce qu’on croie aux intuitions soudaines n’est pas indiqué par Nietzsche. Il veut sans doute montrer une valorisation, l’intuition est une qualité qui le rend exceptionnel.
Mais il suffirait de noter que l’artiste a un intérêt : il devient dès lors un être qui mérite le soupçon. Cette croyance, contribue en fait aux effets de l’art : l’artiste sait que son œuvre n’aura son plein effet que si elle suscite la croyance à quelque improvisation comme nous le trouvons dans le cinéma avec les fameuses improvisations de Charlie Chaplin , à une naissance qui tient du miracle par sa soudaineté.
L’œuvre a son plein effet sur le spectateur si la croyance à préparé psychologiquement à la croyance « au jaillissement soudain de la perfection. ». La croyance en l’inspiration, en l’intuition, vient non pas se surajouter à l’expérience esthétique et être extérieure à elle mais permet à l’effet artistique d’aller jusqu’à son terme.
La deuxième partie répond à la question : comment les artistes produisent-ils réellement leurs
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