Feut il préférer la logique du don à celle de l'échange marchand

« Faut-il préférer la logique du don à celle de l’échange marchand ? »

L’échange marchand est préférable au don puisque ce dernier crée une dette ainsi qu’une dépendance du donataire au donateur         alors qu’au premier abord le don est une action de céder gratuitement et volontairement quelque chose que l'on possède. Ce qui n’est pas le cas de l’échange marchand qui libère de cette dette par une transaction. Mais, même si une société est relativement basée sur l’échange marchand, toute communauté doit aussi avoir une part de don notamment dans les relations sociales. Pouvons-nous alors penser que la logique du don est guidée par la logique de l’échange marchand ?

Dans une première partie nous allons voir que l’échange marchand est préférable à la logique du don, dans une deuxième partie nous allons nous intéresser aux différentes formes que peut prendre le don et enfin dans une dernière partie que la logique de l’échange marchand guide la logique du don dans de nombreux aspects de la société.

1. L’échange marchand est préférable à la logique du don

• Le don est un échange masqué puisqu’il crée une dépendance entre le donateur et le donataire qui se retrouve alors avec une dette, le don est toujours intéressé car il entraine  une triade : donner/recevoir/rendre. Il n’est donc pas facile de le privilégier. Effectivement, il est difficile de refuser un cadeau, une invitation… sans risquer de vexer autrui.

• L’échange marchand libère de la dette grâce à l’argent puisque les deux partis font une bonne affaire. Il favorise également une société libre et pacifiée en garantissant la liberté concrète des individus dans la société, en proclamant de façon abstraite des droits de l’homme. De plus, la rivalité économique est régie par le droit comme le cite justement Jean-Marie Frey dans sa thèse : « libre et non faussée ».

• Donc il faut privilégier la logique de l’échange marchand puisque la logique du don peut être source de conflit ainsi que contre productrice comme le démontre le sociologue français Marcel Mauss dans l’exemple « du potlatch ». En effet, le « potlatch » est un rite d'échange de circulations de dons chez les peuples amérindiens en créant un surenchérissement des offrandes ; cela aboutit à une concurrence entre ces derniers, notamment une rivalité pour acquérir le pouvoir. Mais en voulant sauver leur honneur, ces hommes vont aller jusqu’à se ruiner voire se faire la guerre.

1. Autre aspect du don : le don n’est pas un échange mais un partage

• Le don peut prendre une dimension de contre-don. Par exemple dans notre société, le don pour les organismes humanitaires est un moyen de se donner bonne conscience. Il en est de même lorsque les parents donnent de l’agent à leurs enfants quand ils ont bien travaillé à l’école : ils cherchent à cultiver une image de personnes généreuses.
• Le don peut aussi prendre une forme d’échange social. Effectivement, comme nous l’avons déjà développé précédemment avec le modèle du « potlatch » qui peut se définir comme une prestation sociale : d’individu à individu donc de conscience à conscience Il ne se réduit pas à échange monétaire et n’a donc pas une dimension économique.

• Contrairement à l’échange marchand, le don a une notion de « hors de prix » ce qui le différencie de la transaction. En effet, l’échange marchand monnaye tout à une grandeur mathématique commune dans le but de faciliter les échanges. Comme nous donne l’exemple de Jean Marie Frey, le courage, la vie d’un enfant (issu du mythe Héraclès) et le savoir ont une dimension de « hors de prix ».

Nous allons voir dans une troisième partie que la logique de l’échange marchand guide la logique du don sur de nombreux aspects de la société c’est pourquoi il est préférable.

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