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Faut-il du temps pour apprendre à dompter ses désirs?

Dissertation : Faut-il du temps pour apprendre à dompter ses désirs?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2019  •  Dissertation  •  2 754 Mots (12 Pages)  •  953 Vues

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Philosophie : Sujet 1: Faut-il du temps pour apprendre à dompter ses désirs ?

« La seule richesse est celle qui consiste à savoir dompter ses désirs. » Mocharrafoddin Saadi

Les désirs sont des éléments centraux de la condition humaine, difficiles à définir, ils sont présents dans la vie de chacun et peuvent apparaître aussi bien comme une force que comme une faiblesse et peuvent être bénéfiques comme néfastes suivant les personnes et situations.

Considérons la question suivante : Faut-il du temps pour apprendre à dompter ses désirs ? Ce sujet évoque de manière explicite un thème important, celui du désir. Plus précisément, si nous décomposons la question, plusieurs autres questions apparaissent. Examinons-les. D’une part nous pouvons nous interroger sur la définition même du désir et sur ce qu’il représente pour la condition humaine.

D’autre part, nous pouvons nous interroger sur la question du temps, un milieu homogène et indéfini dans lequel se déroulent les évènements, et comment déterminer sa valeur. C’est une donnée à laquelle nous ne pouvons nous soustraire mais qui reste malgré cela très floue et illimitée. De plus est-il vraiment nécessaire de savoir dompter ses désirs ?

La clarification du sens de ces concepts révèle les difficultés du sujet. En effet qu’est-ce que les désirs ? Que représentent-ils pour nous ? Sont-ils tous semblables ? Par ailleurs ressentons- nous tous du désir ? Est-il nécessaire de savoir le dompter ? Et trouvons nous la force de les maîtriser au cours du temps ou cette capacité est-elle innée ? Le verbe désirer désigne d’abord le fait d’avoir un manque par rapport à un objet imaginé ou réel, et qui doit être source de satisfaction. Le désir se distingue du besoin dans la mesure où il n’est pas lié à une nécessité vitale. Il peut également désigner l’élan pour combler ce manque, voire la puissance d’être, et donc l’essence de l’homme.

Pour finir, le sujet présuppose l’idée selon laquelle tous les désirs doivent être maîtrisés. Or, il est possible de la remettre en question et d’en analyser les enjeux : Tous les désirs sont-ils rigoureusement les mêmes ? Et s’ils ne sont pas maîtrisés, apparaissent ils alors tous néfastes pour l’Homme ?

Afin d’examiner ces multiples problèmes, le premier de cette réflexion consistera en l’étude de ma conception suivante : Les désirs doivent être domptés inéluctablement, et ce processus demande rigueur, douleur et sagesse. Il est long à mettre en place mais sans lui, il est impossible de vivre en paix et dignement.

Le second moment de raisonnement analysera l’idée selon laquelle il n’est pas nécessaire de dompter ses désirs mais bien de les accepter et d’apprendre à les apprivoiser, ils sont loin d’être néfastes pour nous et représentent au contraire un objectif, une source de motivation.

Enfin, un dernier moment sera consacré à défendre l'hypothèse selon laquelle certains désirs nécessitent bien sûr d’être domptés car ils sont source de tristesse de malheur et de souffrance, car souvent inatteignables. Mais d’autres ne doivent pas être maîtrisés, car naturels et nécessaires, certains étant même vitaux. Le temps nécessaire pour apprendre à dompter les désirs, varie donc selon la nature de ceux-ci.

Le désir repose avant toute chose sur une absence, sur un manque. En ce sens, le désir peut se définir comme la tendance consciente à combler un manque. On ne désire seulement que ce que l’on a pas, ce qui force donc l’Homme a une insatisfaction éternelle liée à une absence de plénitude et à un inachèvement qui aspirerait à se combler. Le désir anticipe un plaisir mais son objet est souvent le fruit de l’imagination, lié au fantasme. Lorsque nous parvenons à l’un de nos désirs, nous atteignons une réjouissance et une jubilation ultime, source de joie et de bonheur. Seulement ce bonheur est éphémère puisqu’il disparaît aussitôt l’objectif de notre désir atteint. Il devient alors néfaste, en se transformant en attente et en manque puisque, maintenant qu’il est déjà atteint, nous ne pourrons plus jamais le combler. Source d’inquiétude mais également de souffrance. Le désir nous amène alors à l’autodestruction.

En outre, l’une des thèses le plus couramment associée au désir est celle selon laquelle les désirs sont inévitablement liés au malheur, et cette vision du désir se retrouve notamment dans le cadre de la vie sociale d’une personne. La vie en collectivité implique nécessairement des sacrifices de la part de chacun, il faut donc régulièrement mettre en abyme nos propres désirs, souhaits et envies, au profit des convoitises des personnes avec qui nous partageons notre vie. Si ces sacrifices n’étaient pas naturels pour l’Homme, il serait tous bonnement impossible pour lui de vivre en collectivité car les désirs des uns et des autres finiraient par empiéter sur les libertés de chacun, réduisant à néant l’idée d’atteindre le bonheur. Il n’est pas possible de satisfaire tous ses désirs et la conception même du désir irrationnel est à fuir au maximum. Descartes a d’ailleurs exposé sa théorie selon laquelle l’Homme ne peut se contenter de satisfaire ses propres désirs mais qu’il doit réfléchir à l’échelle de la société, sans quoi le bonheur serait impossible, dans la Lettre à Elisabeth. Selon cette vision du monde, il est nécessaire d’apprendre à dompter ses désirs non seulement pour nous et notre propre ascension vers le bonheur mais également et surtout pour les autres afin de ne pas les gêner. Agir ainsi, en maîtrisant ses désirs permet également d’éviter des comportements ou des traits de caractère repoussants pour les autres et néfastes pour notre âme tels que la jalousie, la rancœur, la frustration ou encore la haine. Il est difficile d’accéder pleinement à cette manière de vivre, cela nécessite du temps et beaucoup de détermination même pour quelqu’un qui souhaite un monde meilleur. La prohibition des caprices que nous pouvons avoir est nécessaire mais n’est malheureusement pas systématique : le monde actuel reste très pauvre en personnes ayant atteint ce niveau de conscience et de sagesse. On en déduit qu’il est difficile et long d’y parvenir et que cela doit avant tout demeurer un choix.

De plus, la volonté d’accéder à tous ses désirs n’est pas une quête réalisable pour l’homme, qui n’en a jamais assez. Si le bonheur réside dans la satisfaction de tous ses désirs et envies, le fait de ne pas pouvoir accéder à cet idéal est donc nécessairement synonyme de douleur et de frustration,

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