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Extrait de l'œuvre Expérience de la vie en usine/ Simone Weil

Commentaire de texte : Extrait de l'œuvre Expérience de la vie en usine/ Simone Weil. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  1 410 Mots (6 Pages)  •  741 Vues

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Dans ce texte, extrait de l'œuvre Expérience de la vie en usine écrite par Simone Weil, philosophe humaniste française du XXe siècle, et publiée en 1951, est traité le thème du travail. Le texte soulève la question : en quoi le rythme de travail entraîne une souffrance chez les ouvriers? Simone Weil répond à ce problème en affirmant que les ouvriers, notamment en usine, souffrent de la monotonie du travail, d’effectuer des tâches routinières et lorsqu’il y a un changement, ils n’y sont pas préparés et ne peuvent donc pas s’en réjouir. Elle structure son argumentation en trois temps : dans un premier temps, elle développe son point de vue et introduit notamment le problème qui est que la souffrance des ouvriers due à la monotonie de leur travail n’est pas prise au sérieux (l.1-8). Dans un second temps, elle illustre le problème en se servant de l’exemple d’un petit artisan qui n’a pas de rythme imposé comme en usine qui voit donc moins de problème dans l’accomplissement de sa tâche, et c’est aussi possible pour un ouvrier (l.8-15). Enfin, elle conclut en appuyant bien sur le problème de l’usine montrant que des solutions ne peuvent pas êtres trouvées pour contrer la monotonie ou l’imprévu (l.15-18). L'enjeu de ce texte est donc de montrer les problèmes du travail en usine liés à la perte de liberté d’action des travailleurs.

La monotonie désigne le manque de variété dans une tâche, accomplir à répétition la même chose. Un endroit où il est habituel de voir survenir de la monotonie est sur le lieu de travail, puisque les travailleurs répètent les mêmes tâches à longueur de journée, ces dernières ne changeant que très rarement. Cela peut ainsi devenir une source de souffrance car elle peut entraîner de l’ennui, un manque d’intérêt dans l’accomplissement de la tâche du travail ainsi que de la lassitude et dans les pires cas de la dépression, de la fatigue chronique et des douleurs musculaires. Cependant, les problèmes de cette monotonie ne sont le plus souvent pas pris au sérieux et on refuse de croire que les ouvriers d’usine puissent en souffrir puisque lorsque des changements leurs sont proposés, on observe chez eux des réticences. De plus, ils sont décrits comme des personnes exerçant toujours les mêmes activités, ils sont donc habitués à leurs tâches et n’ont plus de surprises en les accomplissant, pourquoi souffriraient-ils donc de cette monotonie. Pourtant, comme le soulève l’auteur, “le dégoût envahit l’âme, au cours d’une longue période de travail monotone”, ce qui veut dire que la monotonie entraîne une sensation si désagréable chez les travailleurs qu’un sentiment de dégoût, une aversion, en résulte. Simon Weil revient ensuite sur l’idée que le changement est à la fois une “contrariété et un soulagement” en expliquant que l’aspect qui dérange les ouvriers est la manière dont ce changement est entrepris puisqu’on ne les prévient pas et ils se retrouvent donc en situation de dépaysement, on ne leur laisse pas l’opportunité de se préparer, et ils ne peuvent rien dire puisque ça leur est imposé sous forme d’ordre. On retrouve ici la perte du libre arbitre, volonté libre et non contrainte, des ouvriers qui n’ont d’autres choix que de subir puisqu’on leur impose cette décision. Lorsque l’auteur nous dit que les ouvriers ressentent alors brutalement que leur temps est sans cesse à la disposition d’autrui, on peut voir des points communs avec les idées de Marx. L’ouvrier est obligé de subir ce qu’on lui impose puisqu’il vend sa force de travail à l’employeur, il se retrouve donc à la merci du bon vouloir de son patron. On peut donc remarquer une dépossession que l’employeur inflige au travailleur en ne lui laissant pas l’opportunité de pouvoir répliquer contre l’imposition de changements, ne lui laissant pas le fruit de son travail et ne laissant pas disposer de son temps: il y a donc ici une relation d’exploitation. De plus, l’ouvrier ne voyant plus les fruits de son travail, il ne peut plus voir son utilité ce qui accroît le sentiment de souffrance: son travail n’est pas assez reconnu. Les employeurs restreignent donc le bien être des ouvriers en usine en leur imposant des conditions et un rythme de travail non adapté.

Nous allons voir que malgré la perte de disposition de leur temps, les travailleurs ne perdent pas

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