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Explication du texte "Simone Weil, Lettre à un élève : l’amour est quelque chose de grave, in La condition ouvrière, paru en 1951."

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Par   •  7 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 796 Mots (12 Pages)  •  2 550 Vues

Page 1 sur 12

Nom :

Prénom :

Classe :

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BACCALAURÉAT PRESQUE BLANC

SESSION 2021

PHILOSOPHIE

série générale

Durée de l'épreuve : 2 h 30

Nature de l’épreuve : introduction et plan détaillé (explication de texte)

L'USAGE DES CALCULATRICES EST STRICTEMENT INTERDIT

(en même temps, elles ne vous serviront pas à grand-chose…)

Expliquer le texte suivant : 

Si vous persistez à avoir pour principal objectif de connaître toutes les sensations possibles - car, comme état d’esprit passager, c’est normal à votre âge - vous n’irez pas loin. J’aimais bien mieux quand vous disiez aspirer à prendre contact avec la vie réelle. Vous croyez peut-être que c’est la même chose ; en fait, c’est juste le contraire. Il y a des gens qui n’ont vécu que de sensations et pour les sensations : André Gide en est un exemple. Ils sont en réalité des dupes de la vie, et, comme ils le sentent confusément, ils tombent toujours dans une profonde tristesse où il ne leur reste d’autre ressource que de s’étourdir en se mentant misérablement à eux-mêmes. Car la réalité de la vie, ce n’est pas la sensation, c’est l’activité - j’entends l’activité et dans la pensée et dans l’action. Ceux qui vivent de sensations ne sont, matériellement et moralement, que des parasites par rapport aux hommes travailleurs et créateurs, qui seuls sont des hommes. J’ajoute que ces derniers, qui ne recherchent pas les sensations, en reçoivent néanmoins de bien plus vives, plus profondes, moins artificielles et plus vraies que ceux qui les recherchent. Enfin, la recherche de la sensation implique un égoïsme qui me fait horreur en ce qui me concerne. Elle n’empêche évidemment pas d’aimer, mais elle amène à considérer les êtres aimés comme de simples occasions de jouir ou de souffrir, et à oublier complètement qu’ils existent par eux-mêmes. On vit au milieu de fantômes, on rêve au lieu de vivre.[pic 1]

Simone Weil, Lettre à un élève : l’amour est quelque chose de grave, in La condition ouvrière, paru en 1951.

La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit de rendre compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. 


Nom : Bru

Prénom : Louanne

Classe : T12

Note provisoire

Commentaire général

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INTRODUCTION et PLAN DETAILLE

1) Introduction rédigée

Thème

Dans ce texte, intitulé Lettre à un élève : l’amour est quelque chose de grave, issue de La condition ouvrière, Veil se propose d’étudier les liens qui unissent bonheur et vérité.

Problème

Le problème que l’auteur se propose d’affronter porte sur le rapport que l’Homme se doit d’avoir envers les sensations qu’il peut éprouver. En effet, en mettant en opposition la quête de sensation et la vérité,  l’auteure nous offre sa vision de la vie réelle.  Veil cherche à nous démontrer que, pour elle, la quête des sensations est illusoires voir néfaste pour soit, comme pour autrui. Elle nous montre également que, toujours selon elle, l’activité est la meilleure façon d’habiter le monde.

Thèse

Ainsi, sa thèse pourrait se formuler en ces termes : à l’inverse de la quête de sensation, la réalité de la vie serait l’activité. Cette affirmation n’est en aucun cas nuancée.  Cette démonstration épistolaire est au cœur de sa réflexion, et au carrefour d’enjeux philosophiques ( la question de vérité ) et psychologique ( la définition personnelle du bonheur, doublée de la détermination de l’Homme pour l’atteindre ).

Plan

Pour démontrer sa thèse, l’auteur procède en quatre étapes dont nous suivrons les différents moments dans notre explication. Dans un premier temps, ligne 1 à 4, Veil annonce sa vision du monde qu’elle partagerait volontiers avec ses disciples. Après l’avoir  déclaré, Veil s’attarde, des lignes 5 à 7, à montrer à quel point la quête de sensation est néfaste pour soit même. Par la suite, de la ligne 8 à 12, l’auteure nous décrit une façon de faire qui semble meilleure sur plusieurs plans. Enfin, nous tacherons d’étudier  pourquoi, selon Simone Veil, la recherche des sensations est néfaste également envers autrui.

2) Plan détaillé

(Autant de parties que de parties du texte. Vous n’êtes pas obligés d’utiliser toutes mes propositions)

Partie 1

Idée générale

(à rédiger)

Mme Veil commence son texte par une affirmation claire : la recherche des sensations est contre productive en matière d’enrichissement et de développement personnel/en tant qu’être humain.

Explication

 persistez

principal objectif

connaître toutes les sensations possibles

état d’esprit passager,

c’est normal à votre âge

vous n’irez pas loin.

Le début du texte commence par une affirmation plutôt violente, qui sonne presque comme un avertissement, une menace. C’est appuyé par la condition ( « Si » ). La notion de persistance semble faire écho à une action réitérée et délibérée, comme un enfant qui aurait commis une bêtise. Le « […] comme état d’esprit passager, c’est normal à votre âge » renforce cette idée puisqu’on a l’impression d’assister à une réprimande de la part d’un parent envers son enfant.

« principal objectif » désigne une quête, un but, le sens que donnerait le récepteur de la lettre à sa vie. Le fait de vouloir « connaître toutes les sensations possibles », en plus d’être présomptueux, est illusoire dans la mesure où il existe une infinité de sensations que nous ne serons jamais, en tant qu’être humain, dans la possibilité de vivre.

Le « vous n’irez pas loin »  n’est pas à prendre au littéral mais au sens spirituel. En tant qu’être humain, il n’a qu’à y perdre de continuer de penser de cette façon et vont même s’éloigner du but de la quête qu’est devenue sa vie. A contrario, Il a tout à y gagner, humainement parlant, à suivre les conseils de Mme. Veil. Elle ne dit pas ça pour l’embêter, mais pour l’aider et elle va lui expliquer pourquoi.

 Ainsi, l’auteure avertie le récepteur de la lettre que le sens qu’il veut donner à sa vie est illusoire, et pire, qu’il l’empêchera d’avancer en terme d’enrichissement et de progression en tant qu’être humain, mais que de toute façon, la vision du monde qu’il a va évoluer naturellement lorsqu’iel va prendre de l’âge.

 J’aimais bien mieux

disiez

aspirer

prendre contact avec la vie réelle.

« J’aimais bien mieux » additionnée à l’emploi de la deuxième personne du pluriel manifeste un lien personnel et intime avec le récepteur de la lettre. Bien qu’elle soit ouverte, le premier usage de cette lettre n’est autre que de faire correspondance entre Simon Veil et ce mystérieux individu. L’emploi de l’imparfait démontre que la personne est en évolution, car elle construit son état d’esprit qui reste flexible. Dans un premier temps, le récepteur de la lettre va penser comme l’auteure pour ensuite avoir un point de vue presque opposé au sien, et Mme Veil affirme que cela ne va pas durer. On pourrait interpréter cette souplesse d’esprit par un jeune âge. De plus, le verbe « aspirer » dénote une humilité caractéristique des adolescents en plein apprentissage de la vie. On pourrait faire un parallèle avec l’ambition qui passent de certitudes lorsque l’on est enfant à envie auprès de l’adolescent qui redeviennent conviction à l’âge adulte.

« prendre contact avec la vie réelle » sous-entend que nous ne sommes pas vraiment dans ce que nous prenons pour la réalité, comme si nous étions dans un rêve. Se pose ici la question du sens des réalités, ainsi que celui de la relativité. Selon Eisenstein, tout est une questions de point de vue.

Croyez

 peut-être

même chose

juste le contraire.

Ainsi, il n’existerait pas une réalité mais plusieurs, et « prendre contact avec la réalité » serait donc en quelques sortes tendre vers le fait de pouvoir s’affirmer dans toutes à la fois.

Le verbe « croire » additionné au « peut-être » dénote une humilité que Simone Veil tente d’enseigner à son récepteur, l’humilité et la sagesse de ne pas tout savoir. Le « juste » sert à appuyer le fait que ces deux méthodes de pensées sont diamétralement opposées.

Discussion

Dans la réflexion du cogito ergo sum, Descartes remet absolument tout en question, y compris ses sens. Ainsi, la quête des sensations est vaine car menée par des attribues qui peuvent être source de tromperie.

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