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En quoi le développement de la technique peut-il limiter celui de l’être humain ?

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Par   •  20 Mai 2022  •  Dissertation  •  2 040 Mots (9 Pages)  •  506 Vues

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Joulin Emma Tl6

        Les avancés technologiques sont un sujet d’actualité, que ce soit avec le vaccin pour une pandémie ou de nouveaux panneaux solaires pour des satellites (projet Alfama), elles n’ont de cesse de voir le jour. Souvent synonyme de profit et de croissance économique, la course à l’innovation semble lancée sans pouvoir s’arrêter. Nombreuses sont les méthodes qui encouragent au développement de nouvelles techniques dans un but de rentabilité mais aussi dans l’objectif améliorer la vie humaine. Il semble donc y avoir un lien évident entre le développement de la technique notamment à travers l’innovation et celui de l’être humain. Le développement de la technique est-il aussi celui de l’être humain ?  La technique est ici en son sens de savoir faire, elle se manifeste sous la forme d’outils, de méthode, … On suppose l’existence d’une corrélation entre le développement de l’Homme et de ses savoirs-faire. Sous quels aspects le développement de la technique entraîne-t-il celui de l’être humain et en quoi y contribue-t-il. En quoi ce même développement peut-il limiter celui de l’être humain ? Ces questions soulèvent de nombreux enjeux notamment quant à la problématique des nouvelles technologies comme les intelligences artificiels ou encore les cryptomonnaies. En effet, quand le calcul bénéfice/risque paraît incertain, on peut se demander si ces nouvelles techniques sont véritablement essentielles à notre développement et si leur développement est nécessaire. Dans une première partie, il s’agira de montrer que le développement de la technique entraîne aussi celui de l’être humain, puis dans une deuxième partie il s’agira d’expliquer que la technique peut parfois s’avérer néfaste pour l’Homme ; et enfin dans une dernière partie il s’agira de présenter que les différents usages de la technique justifie en grande partie la légitimité de son développement.

         Tout d’abord, le développement de la technique entraîne aussi celui de l’être humain. En effet, on peut voir à travers divers arguments que les savoir-faire et méthodes acquis au cour du temps ont permis à l’Homme de se développer. Les exemples de la dimension prométhéenne théorisée par pierre Hadot  ou de l’évolution humaine appuyé par henry Bergson et André-Leroi-Gourhan montre bien que le développement de la technique entraîne également celui de l’être humain.

        La thèse de pierre Hadot sur la dimension prométhéenne montre premièrement à travers une ancienne légende grecque la capacité de l’Homme à s’élever au dessus de sa condition et de la nature, par la puissance de la science et de la technique. Prométhée, se rendant compte que l’homme ne possède aucun moyen de se défendre ou de se développer dans son milieu(terme à préciser)donne à l’homme le feu symbole de pouvoir et de technique. Ce don a rapidement permis à l’être humain de s’élever au dessus de son rang accédant à son développement. La technique apparaît donc ici comme un moyen de se développer pour l’homme et plus particulièrement de survivre dans son environnement. Sans cette technique, il lui été impossible de survivre. La technique ne devient donc pas uniquement nécessaire mais également vital pour l’Homme. L’anthropologue André-Leroi-Gourhan propose d’ailleurs la possession d’outils comme critère fondamentale de l’humanité.

        L’évolution humaine est également un bon exemple du lien entre le développement de la technique et celui de l’être humain. En effet, les historiens différencient plusieurs espèces humaines réparties dans plusieurs périodes en fonction de leur techniques et savoir-faire. Cet argument peut être illustré par les différentes espèces humaines, toutes séparés selon des critères biologiques ou techniques. L’homo-erectus se distingue des autres par sa bipédie qui peut être considéré comme un savoir-faire acquis au cour du temps. L’homo-sapiens est d’ailleurs différenciés de ces ancêtres par l’apprentissage et la création de nouvelles techniques comme la peinture par exemple (grotte de Lascaux). Cet argument est notamment soutenue par la thèse de l’Homo-Faber (homme qui fabrique) de henry Bergson, il différencie deux moyens de survivre dans son milieu l’instinct de l’intelligence. Pour lui, les outils sont la matérialisation de l’intelligence, permettant une adaptation sans fin à son environnement rendant les activités plus rapides et moins pénibles. On peut alors définir l’homme par sa capacité infinie à créer des techniques et à les matérialiser sous forme d’outils.

        Les arguments de la dimension prométhéenne et de l’Homo-Faber ont donc contribué à montrer dans une première partie que le développement de la technique entraîne aussi celui de l’être humain. Cependant, il existe des situations où la technique, et le concept d’innovation qui en découle, paraissent controversés si ce n’est néfaste pour l’être humain. Dans la partie suivante, il s’agira d’expliquer que la technique peut également entraîner des aspects péjoratifs pour l’être humain à travers l’exemple du marché de l’innovation et de l’auto-destruction humaine par la technique.

        Une idée frappante du marché de l’innovation est premièrement située au cœur de nos programme scolaire. En effet, dans les notions à aborder obligatoirement cette année en sciences économiques et sociales se situe un chapitre sur la croissance économique. Dans ce chapitre, il est présenter à chaque élèves que seul l’innovation peut susciter une croissance endogène dans notre pays et qu’il important d’innover principalement dans un aspect économique. La croissance endogène correspond à un modèle théorique de croissance économique auto-entretenue. Le problème de cette affirmation est qu’elle omet un tas de conséquences souvent non négligeable qui accompagne l’innovation, un dumping environnemental et parfois humain de grande ampleur. Le dumping correspond à l’allégement des législations afin de devenir plus compétitif et attractif. En effet, acquérir de nouvelle technique se fait souvent au dépend de bien être des travailleurs, de nombreuses ressources, et est très polluant. L’invention du nucléaire illustre cet exemple puisque sa découverte a certes entraîner une croissance économique importante due à l’intensification de la production d’électricité mais elle a aussi grandement influé sur le bien être humain et environnemental en rejetant chaque année 56 400 tonnes de déchet nucléaire (un chiffre en baisse depuis quelques années suite à la fermeture de centrales nucléaires en France). Par ailleurs, l’aspect économique reste tout de même une variable influente sur l’innovation. En effet, de nos jours, la recherche est grandement stimulé par l’état en quête de croissance économique à travers différents moyens comme les pôles de compétitivité ou encore le financement de nombreuses études. Aujourd’hui, la technique et l’innovation reposent plus sur des variables économiques que sur leur utilité pour l’Homme. Dans nos économies actuelles, la recherche coûte trop chère pour être réalisé indépendamment des facteurs économiques ce qui appose une valeur monétaire à l’innovation. De ce fait, le développement de la technique n’est pas celui de l’être humain mais plutôt de l’économie avec toutes les externalités négatives qui en découlent comme la pollution ou encore l’exploitation de ressources naturelles et humaines.

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