Doit-on dire que nous ne sommes pas les plus malheureux?
Dissertation : Doit-on dire que nous ne sommes pas les plus malheureux?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sparta destro • 3 Mai 2017 • Dissertation • 1 312 Mots (6 Pages) • 1 607 Vues
FICHE
DOIT-ON DIRE QUE NOUS NE SOMMES PAS LES PLUS MALHEUREUX
INTRODUCTION
Quête du bonheur. Définition du bonheur « heur » : sort, la chance. Ainsi heureux celui qui saisit sa chance. Le bonheur peut représenter la satisfaction complète de ses désirs : être heureux c’est être comblé. Etat de plaisir total
Que dire donc de la parole populaire (endoxa) « nous ne sommes pas les plus malheureux ». C’est affirmer qu’il y a plus malheureux que nous et que nous faisons un constat de contentement présent.
PROBLEMATIQUE :
Cependant estimer que nous éprouvons de la joie à la vue de l’infortune d’autrui semble nous faire considérer notre propre bonheur lié au malheur des autres et donc indépendant de notre propre volonté. Dès lors en quoi l’expression nous ne sommes pas les plus malheureux » fausse –t-elle l’essence du bonheur le réduisant au contentement passif face au malheur et comment néglige-t-elle le rôle joué par notre propre volonté en acte ?
PLAN
Nous analyserons dans un premier temps l’impact de la formule « nous ne sommes pas les plus malheureux » sur son énonciateur et le contentement et la joie qui peut en découler
Puis nous étudierons pourquoi se contenter d’être heureux à la vue du malheur d’autrui conduit à un plus grand malheur.
Enfin nous montrerons que actif plutôt que passif le bonheur n’est possible que dans la volonté de comprendre les causes qui nous déterminent et qui implique une certaine connaissance de soi.
CORPUS
I - Effet de l’endoxa « nous ne sommes pas les plus malheureux » et observer quel sentiment nous fait alors éprouver ce constat.
- Nous nous adressons essentiellement aux autres, donc élaboration d’un sentiment autour d’autrui. Nous sommes affectés en fonction du mal que se font les hommes entre eux
- Endoxa contient un appel à son interlocuteur et un besoin de réponse pour se convaincre que c’est vrai. Poser cette affirmation en attente d’être assuré de son propre bonheur révèle une angoisse, dans le but de « s’auto persuader » en quelque sorte de son propre bonheur reconnu et authentifié par tous en tant que tel.
- Soulève une interrogation : sur quels critères jugeons-nous du malheur d’autrui et par contrecoup de notre propre bonheur ? jugement subjectif sur le bonheur, ignorance de la véritable nature du bonheur véritable, évaluation du malheur des autres suivant nos propres critères. Dans le Gorgias de Platon, Polos considère que le tyran Archélaos est le plus heureux des hommes parce qu’il « fait tout ce qu’il veut », il détient le pouvoir tyrannique, il fait la loi… Or Socrate le corrige en disant il « fait tout ce qui lui plaît » et de dire ensuite que le plus malheureux des hommes est celui, qui, selon l’éthique, est injuste et d’autant plus malheureux qu’il est impuni.
- Par ailleurs, le malheur d’autrui pourrait provoquer notre propre malheur. Sur le plan psychologique, lorsque nous éprouvons quelque joie au malheur d’autrui, il s’agit bien d’une joie malveillante et renvoie à notre propre malheur. La bruyère disait « il y a une espèce de honte à être heureux à la vue de certaines misères. ». Dans certaines situations, il existe une véritable indécence, inhumanité à ne pouvoir sortir du cadre « bonheur/malheur ». D’autre part, nous pourrions être indignés par le malheur d’autrui pas seulement dans le constat mais aussi dans l’action : Descartes « L’indignation est une espèce de haine ou d’aversion qu’on a naturellement contre ceux qui font quelque mal de quelle nature qu’il soit (…) on n’est indigné que contre ceux qui font du bien ou du mal aux personnes qui n’en sont pas dignes. »
La prise de conscience que notre bonheur ne vaut et n’existe qu’en fonction du malheur d’autrui pourrait causer notre plus grand malheur. En effet, nous ne pouvons jamais nous estimer par nous-mêmes car le malheur d’autrui ne dépend pas de nous ni de notre volonté par conséquent nous ne pouvons retirer de l’estime pour nous-mêmes d’être moins malheureux que les plus malheureux.
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