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Distinguer désirs et besoins

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Par   •  11 Octobre 2017  •  Cours  •  3 547 Mots (15 Pages)  •  884 Vues

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Distinguer désirs et besoins :

1) a) les désirs sont plutôt contingents* que nécessaires*, contrairement aux besoins ; on ne meurt pas de ne pas accomplir notre désir d'acheter un I-phone, mais si l'on ne s'hydrate pas, notre santé est réellement mise en danger ; par contre il est nécessaire de combler le manque d'eau, qui est un besoin vital (attention : il y a des besoins secondaires, moins vitaux, qui ne sont que relativement nécessaires, comme être dans le besoin d'argent quand on n'a pas de revenus dans une société de consommation ; on dit « manquer du nécessaire », « être dans le besoin »… non pas seulement pour vivre, mais « vivre bien »).

b) les désirs sont, contrairement à une opinion très répandue, plutôt des représentations consciente d'un manque, l'imagination que l'on manque de ceci ou de cela qu'un manque réel.

2) Par habitudes, mœurs, des désirs peuvent devenir des besoins (ex : fumer) ou, inversement, des besoins peuvent devenir des désirs (ex : sexualité…).

Différentes approches particulières des philosophes

I) L'approche « négative » des désirs

IA) Les désirs comme fuite absolument inefficace devant la réalité et la condition malheureuse de la vie humaine. Le pessimisme de Schopenhauer : une approche absolument négative.

Thèse de Schopenhauer dans Le monde comme volonté et comme représentation

Résumé de l'argument :

1) La véritable cause du désir (ou « volonté » au sens de désir) : le malaise, le mal-être, la douleur, la souffrance.

2) Donc, à cause de la souffrance physique ou psychologique, on cherche à fuir le déplaisir en réalisant les désirs dont on s'imagine que la réalisation apportera plus de plaisirs que de déplaisirs. Mais en réalité, c'est un cercle vicieux : comme un pendule qui oscille, on va passer de la souffrance qui pousse au désir à l'ennui d'avoir accompli un désir, qui est alors source d'une nouvelle souffrance (psychologique), alors on se relance dans les désirs… comme un pendule… Cette solution est une impasse, à moins d'anéantir la volonté de vivre de façon « vivante », « vivace », nos désirs...

IB) Les désirs comme risque, pour celui qui les suit aveuglément, de devenir prisonniers de nos « passions » (désirs poussés à l'extrême, déraisonnablement). L'eudémonisme* des Stoïciens : pour devenir heureux il faut maîtriser les désirs avec la raison ; c'est donc une approche relativement négative, MAIS pas absolument négative CAR on peut « positiver » notre rapport aux désirs au moyen de la RAISON…

Stoïciens vus en classe...

Résumé de l'argument...

Thèse de Sénèque,

Lettres à Lucilius

(85 et 116).

Suivre aveuglément nos désirs nous conduit à une existence esclave du corps, ou des « coups du sort », des « accidents de la vie », des biens matériels… on est alors moins dans l'action libératrice, émancipatrice, avec laquelle on impose le sens que l'on veut à notre existence que dans la PASSION qui nous fait subir des contraintes sans savoir leur résister… Les désirs sont alors, de notre faute, liberticides et irrationnels : il est peu raisonnable de vivre selon nos seules passions « animales » ou « démesurées », car elles nous conduisent nécessairement au malheur en nous plongeant dans une quête illusoire, dans une vie moins spirituelle que « corporelle » ou matérielle : notre liberté se meurt alors puisqu'on dépend trop de la réussite ou de l'échec de la quête de nos objets de désir. Mais l'homme n'est pas complètement désemparé face à ce risque… (cf ligne suivante)

Thèse d’Épictète, le Manuel

Selon Épictète, il faut être capable de devenir plus fort en devenant déjà plus rationnel (mieux connaître les nécessités de la nature) et plus raisonnable (faire la part du nécessaire, du contingent et du possible dans l'existence), afin de transformer notre rapport au désir en volonté plus résolue, mieux maîtrisée, plus responsable ; cela revient à prendre un recul spirituel, développer notre conscience réfléchie et critique, sur le cours matériel de l'existence, devenir moins sensibles aux choses qui « paraissent » -seulement- importantes…

Cela commence par devenir capable de maîtriser nos jugements, ce que l'on pense de ce qui nous arrive, afin d'en tirer le meilleur partie et ne pas se laisser facilement accabler…

Il faut, en somme devenir plus vertueux : la conduite rationnelle est la clé du bonheur (c'est ce qu'on appelle l'eudémonisme*)

IC) Bilan de IA et IB : Schopenhauer et les Stoïciens proposent néanmoins, chacun à leur façon, une même solution : pour diminuer au mieux nos souffrances, il s'agit de rechercher le quiétisme* et l'ascétisme* de celui qui apprend à se représenter la vie et ses attraits ou ses rebondissements comme finalement peu de choses dans le cours nécessaire du monde, et qui prend réellement conscience qu'il faut savoir se rendre à la raison et ne désirer vraiment que ce dont on est raisonnablement en droit d'attendre un réel bénéfique pour une vie plus heureuse.

Pour Schopenhauer, la seule possibilité de mieux supporter la vie est de vouloir ne plus vouloir ; mais selon les Stoïciens il s'agit plutôt d'apprendre à désirer moins mais à mieux vouloir.*

Ascétisme* : renoncement à tout désir.

Quiétisme* : tuer en soi toute prétention égoïste.

Mysticisme : se sentir appartenir à une seule et même réalité, qui nous dépasse nécessairement, et donc contre laquelle rien ne sert de s'obstiner à désirer pour nos petits plaisirs…

ID) On peut développer, par exercice, un moyen relativement concret pour s'entraîner à rationaliser notre rapport au désir et donc gagner en liberté.

Thèse de Descartes dans le Traité des passions.

Résumé de l'argument

Comme notre existence est corporelle, nous

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