Dissertation de philosophie comment concilier liberté et obéissance ?

         Spontanément, la liberté se définit comme la capacité de faire ce qu'on veut mais c'est aussi le fait de ne pas être empêché d'agir. Obéir c'est se soumettre à une volonté autre que la notre. Ces deux termes par leurs définitions semblent s'opposer. De ce faite, comment concilier liberté et obéissance ?

        En effet l'obéissance ne serait-elle pas une entrave ou un frein à notre liberté? Puis comme par nature l'Homme est un être sociable qui ne sait pas satisfaire ses besoins seul et que pour cette raison il vit en société, obéir aux règles de la société est-il réellement perdre sa liberté ou au contraire obéir lui offre t-il une plus grande liberté ? Finalement être libre ne serait-il pas obéir tant que les lois ou l'autorité sont pour nous légitimes et justes ?

        Selon la conception spontanée de Platon sur la liberté, à travers son personnage Callicles dans Gorgias, être libre c'est faire ce que l'on veut sans contraintes  satisfaisant tout nos désirs. Ce serait vivre dans un monde utopiste ou individualiste car ici obéir et être libre est irréalisable. Pour Platon, l'Homme est passions. Lorsqu'il se laisse conduire par celles-ci,

l'Homme ne réfléchi plus, il agit plus comme un animal, instinctivement. Cherchant à obéir et à satisfaire ses désirs l'Homme peut devenir une menace pour lui et pour les autres. Obéir à sa nature ne conduit pas à la liberté. De plus Freud l'inconscient, permet au ''sur-moi'' d'empêcher de satisfaire le ''ça'', qui est l'instance qui nous pousse à rechercher le plaisir.         L'Homme dès son plus jeune âge, quand il commence à marcher, se voit privé de sa première liberté, celle de se mouvoir,d'aller où il veut. En effet, même si c'est dans un souci de bienveillance les parents lui fixent des règles, des interdictions auxquelles il doit obéir. L'enfant ne comprend pas toujours les raisons et le vit comme une frustration, un frein à sa liberté.

        Le fait de vivre en société et en accepter le jeu et les lois peut-être perçu comme une entrave à la liberté. Selon Rousseau, c'est perdre sa liberté naturel. Être reconnu par la société, c'est aussi avoir un travail. Donc obéir à un patron où on a tendance à faire un travail machiniste et répétitif et douloureux, peut-être vécu plus comme une contrainte et une douleur que comme une liberté. Ici on parle de travail aliéné. L'Homme devient étranger  à ce qu'il fait. Il perd l'essence de l'Homme.

        Ici on voit bien que l'obéissance est synonyme de perte de liberté, soit l'Homme obéit à ses désirs, soit il obéit à des règles. Toutefois vivre en société et obéir à ses règles et lois, ne peuvent-ils  pas lui faire gagner une liberté plus grande ?

        Selon Rousseau, ''Il n' y a pas de liberté, là ou il n'y a pas de lois'' et selon Montesquieu ''La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent''. Dans une société, organisation humaine régit par des règles de fonctionnement dont la  transgression est fortement punie, s'il  n'y avait pas de lois Hobbes a montré que seule la loi du plus fort et la violence domineraient.En quelque sorte perdre sa liberté naturelle serait gagner sa liberté civile : vivre en bonne entente dans le respect des uns et des autres. Ici la liberté serait conforme à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ''La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturel de chaque Homme n'a de bornes que celle qui assure aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Les bornes ne peuvent être que limitées que par les lois''.

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