Dissertation désir et bonheur
Dissertation : Dissertation désir et bonheur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maarij Hassan • 26 Décembre 2018 • Dissertation • 3 395 Mots (14 Pages) • 1 680 Vues
- Introduction :
Le désir n'est pas le besoin. Ce qui caractérise le besoin est qu'il doit toujours être satisfait sous peine de mort. Si je ne satisfais pas un désir, je ne meurs pas pour autant. Le besoin est naturel, le désir est culturel et humain. Le désir est la recherche d'un objet que l'on imagine ou que l'on sait être source de satisfaction. Il s'accompagne donc d'un sentiment de manque, de privation. Accomplir ses désirs, c'est les satisfaire. Il s'agit de savoir si pour être heureux il faut admettre la règle, de satisfaire tous ses désirs sans exception ou si, au contraire, il convient de maîtriser certains d'entre eux, voire renoncé totalement à la satisfaction de certains désirs. On remarquera que l'alternative à « tous ses désirs » n'est pas « aucun de ses désirs » mais « quelques désirs ». Est-ce que se satisfaire tous ses désirs nous rend le bonheur ? Nous verrons dans un premier temps qu’il est bon de chercher à satisfaire tous ses désirs et sans limite. Mais une vie de plaisir, est-ce une vie dans laquelle tous nos désirs sont satisfaits ? Enfin, nous verrons que notre visée n’est pas la satisfaction des désirs, mais la perpétuation du désir donc le désir est limité et il faut supprimer pour être heureux.
- 1. Chercher à satisfaire tous ses désirs sans limite.
- Le Bonheur Est Une Somme De Plaisir :
Dans un premier temps, Pour comprendre pour quelles raisons il est possible de penser que la satisfaction totale des désirs apporte le bonheur, il nous faut commencer par identifier ce qu’est le désir. Il est la recherche d’un objet que l’on imagine être source de satisfaction. On désire ce qu’on n’a pas. Le désir s’accompagne donc d’un sentiment de manque. On ressent une privation. De plus, si l’objet de notre désir est difficilement accessible il est fort probable que ce que nous allons ressentir va aller jusqu’à la souffrance, la douleur. On peut donc facilement comprendre que satisfaire ses désirs c’est faire disparaître cette douleur que nous ressentons et la remplacer par le plaisir. D’après La thèse de Calliclès : « le plaisir vient de la poursuite des désirs ». Certains vont même jusqu’à penser que le bonheur se résume à cette somme de plaisir obtenue grâce à la satisfaction continue de tous nos désirs.
Quand on réfléchit sur le désir le fameux dialogue de Platon, celui-ci développe que les mortels recherchent ce qu’ils n’ont pas, ce qui leur manque pour être complet. , il faut distinguer le sujet qui désir et l’objet qui est désiré. Il faut alors tenir compte du fait que l’objet désiré, le sujet en est privé. Comme le montre Platon, le désir est avant tout l’expression d’un manque : On ne désire les objets que lorsque nous en sommes privés. À partir de cette idée, s’entrevoit deux possibilités : Soit le sujet parvient à poursuite de son désir, soit il n’y arrive pas. Mais Le personnage de Calliclès y défend un « hédonisme débridé ». (Hédonisme : doctrine faisant du plaisir le souverain bien ; aime les plaisirs des sens de façon immodérée). L’hédonisme est la conception qui fait du plaisir la valeur suprême, le but de la vie, qui identifie bonheur et plaisir. Or le plaisir est conçu comme ce qui accompagne la satisfaction de tout désir ; donc le bonheur consistera, pour l’hédoniste, dans la satisfaction des désirs. On peut distinguer deux versions principales de la théorie hédoniste : il y a ceux qui affirment que le bonheur consiste à satisfaire tous nos désirs, et ceux qui recommandent de ne chercher à satisfaire que certains désirs. Les hédonistes modérés et les hédonistes démesurés, pourrait-on dire. Selon le personnage de Calliclès, il faut « vivre dans la jouissance, éprouver toutes les formes de désirs et les assouvir », pour bien vivre il faut laisser prendre à ses passions tout l’accroissement possible au lieu de les réprimer, le luxe, l’incontinence et la liberté quand ils sont soutenus par la force constituent la vertu et le bonheur.
B) Une Vie Heureux Est Une Vie Véreuse :
La vie heureuse peut être la vie contemplative : c’est ce que suggère Platon. Le plaisir de la connaissance et de la contemplation des idées étant indépendant et plein. Et que la vie heureuse peut-être la raison d’une vie vertueuse, qui nous rend dignes d’être heureux d’après Kant. Donc la vie heureuse n’est pas dans une vie de plaisirs, qui présuppose aussi souffrance et frustration. Elle peut être dans l’ataraxie, le fait de ne pas souffrir, ce qui présuppose de renoncer à certains plaisirs. Mais l’homme étant un être de raison et de désir, il ne peut ni se contenter de plaisirs ni s’en priver. La vie heureuse est plutôt une vie raisonnable où le plaisir est présent mais choisi et en accord avec notre nature. Si la satisfaction de tous nos désirs apporte le
bonheur. Le bonheur serait apporté par la jouissance de tous les désirs et leur satisfaction. Dans ce cas-là, une personne qui réalise tous ses désirs est comblée et n’a plus besoin de rien: elle vit alors une vie complète constituée de tout ce dont elle rêve et tout ce dont elle a besoin. Cette personne ne fait donc plus face au manque ou à la frustration. Nous pouvons mettre en parallèle le débat entre Socrate et Calliclès dans l’œuvre de Platon. Calliclès défend ce qu’il appelle un « hédonisme débridé ». L’hédonisme se rapporte à l’amour du plaisir des sens de façon immodérée, c’est à dire à la jouissance de la satisfaction de ses désirs, lorsqu’une personne accomplit un désir et se sent alors complète. Selon lui, il faut accroître ses désirs au lieu de les réprimer. “Le luxe, l’incontinence et la liberté […] constituent la vertu et le bonheur”. Dans cette citation du discours de Calliclès, celui-ci nous confirme que le bonheur absolu tire sa source de la satisfaction des désirs même superficiels. Le luxe représente le désir de richesse et la volonté de pouvoir, d’ostentation. L’incontinence et la liberté incarne la possibilité de pouvoir agir selon sa propre volonté, le désir de faire ce que bon nous semble sans être guidé, le désir d’être indépendant d’un système politique ou toutes autres formes de pouvoir. En revanche, cette satisfaction totale fait face à des limites telles que la morale, l’excès ou les enjeux sociopolitiques.
TRANSITION :
Nous venons de voir que Calliclès défend son hédonisme sans frein, sans limite. L’hédonisme est une doctrine qui fait du plaisir le souverain bien. Le problème c’est que si nous multiplions et laissons croître nos désirs, nous multiplions et laissons croître nos sensations de manque. Or, le bonheur est plein et durable. C’est un état de satisfaction durable, auquel rien ne manque. S’il faut multiplier ses désirs pour avoir des plaisirs, c’est parce que le plaisir est une sensation et une sensation est éphémère ; elle ne dure pas. Le bonheur n’est pas additionnable, car s’il l’était, on ne serait jamais rassasié, et jamais heureux. Le bonheur n’est donc pas de l’ordre de la sensation.
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