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De la nature de Lucrèce et le pouvoir des muses sur le poète

Commentaire de texte : De la nature de Lucrèce et le pouvoir des muses sur le poète. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2021  •  Commentaire de texte  •  506 Mots (3 Pages)  •  472 Vues

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Le poète est une personne possédant un talent lui permettant de maîtriser l’art de combiner les mots, les sonorités, les rythmes afin d’évoquer des images, suggérer des sensations et des émotions. Mais ce talent présente certaines contraintes dont la principale est la nécessité d’une source d’inspiration. Ainsi se présente les muses, êtres doux permettant la libération de la parole du poète et apparaissant comme des confidentes consolatrices de la détresse qui accable l’artiste. Dans le texte que nous étudions, c’est au sein de la mythologie que les muses apparaissent en tant que filles de Zeus et de Mnémosymé, nommé Piérides. Elles interviennent alors en tant qu’intermédiaire entre les dieux et les artistes du monde des hommes en « élisant certains mortels qui participent de leurs pouvoirs ».

Ces êtres mythologiques, ainsi que leurs homologues humaines, plus contemporaines, sont une source d’amour pour l’artiste auquel elles accordent leurs faveurs. Elles permettent d’illuminer (par leurs propres beautés et aura éblouissante) aussi bien les vers du poètes que sa vie triste de souffrance à laquelle elles redonnent un sens. Grâce à elles, le poète retrouve joie et bonheur perdus au fur et à mesure de ses désillusions sur l’humanité, et reprend petit à petit confiance en son talent. Dans le texte étudié Lucrèce tire son inspiration de son amour pour les muses qui le convainquent « non seulement de mettre à jour de nouvelles vérités, mais aussi de la faire avec élégance et douceur ». Grâce à cet amour inconditionnel, Lucrèce a foi en lui et ses convictions apparaissent comme inébranlables.

Toutefois, cet amour intarissable peut amener l’auteur à une forme d’autosuffisance puisqu’il est amené à avoir confiance en ses propres dires et en son art. Le poète développe alors une forme d’égocentrisme engendrée par une confiance absolue et les acclamations d’un être aimé. Lucrèce est par exemple persuadé d’avoir acquis le talent des muses suites aux privilèges auxquels il a eu accès (tels que le fait de parcourir les « régions non frayées du domaine des Piérides que nul encore n’a foulée du pied » ou « puiser l’eau des sources vierges » ligne 1-2), et de rédiger des vers parés « de la grâce des muses » (ligne 6).

Petit à petit sa vanité augmente, jusqu’à penser être digne d’être couronné par celles qui sont la source de son inspiration et à s’approprier certains de leurs talents. Ainsi pense-t-il maîtriser et faire usage au sein de ses écrits de « l’harmonieuse langue des muses » (ligne 13) jusqu’à s’accaparer certains de leurs pouvoirs en se pensant capable de « tenir ton esprit sous le charme de mes vers » (ligne 14). Il pense aussi maîtriser les connaissances et secret de la nature et, de par son talent, pouvoir le transmettre à autrui dans ce magnifique langage des muses.

Ainsi les muses peuvent aussi bien être une source magnifique d’inspiration qui illuminent le poète de par leur beauté, que devenir un fléau amenant le poète vers une autosuffisance destructrice, l’empêchant d’évoluer puisque convaincu de son talent quasi divin.

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