Autrui m'évite-t-il une solitude existentielle ?
Dissertation : Autrui m'évite-t-il une solitude existentielle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Meljoy • 30 Mai 2016 • Dissertation • 1 511 Mots (7 Pages) • 1 593 Vues
Autrui m ‘évite-t-il une solitude existentielle ? Autrui, c’est l’autre moi, mon alter-égo, une autre conscience de soi. Quel est le rapport entre ma solitude et mon rapport à Autrui ? La solitude indique un malaise, un manque, c’est un état qui se ressent, se subit : on ne le choisit pas, contrairement au fait d’être seul. Pouvons-nous exister sans Autrui ? Est-il la condition pour savoir qui je suis ? Puis-je être quelqu’un sans Autrui ? Nous cherchons toujours le regard d’autrui car il est constitutif de notre regard sur nous-même. Puis-je vraiment exister sans le regard d’Autrui, voire sans son désir de moi ? Nous savons que la conscience de soi dépend du monde que je regarde et qui me regarde. Ici on pose la question de la solitude existentielle, qui se résume à l’angoisse de la mortalité et de la vie menée jusque là. Malgré autrui, malgré mon angoisse permanente, cette solitude face au monde, c’est à moi de me projeter, de me donner du sens, c’est à moi d’exister tel que je veux exister. C’est moi qui décide de me présenter de telle façon à autrui. Si je décide de prendre cette liberté, c’est une énorme responsabilité. Cette angoisse, solitude, sont des signes que je suis libre de rêver, de faire ce que je veux de mon présent et de mon futur. Telle est la thèse existentialiste de Sartre. I. Sans Autrui, existerais-je ? Exister, du latin et-sistere, c’est sortir de soi, se positionner face au monde en tant que sujet. C’est prendre conscience de son existence et du monde qui nous entoure. Selon Hegel, c’est par le regard des autres consciences de soi que je me mets en relation avec ces consciences en tant que conscience de soi également. Cette théorie renvoie à la relation d’intersubjectivité d’Husserl, ce sentiment originaire de co-existence, cette communautés de conscience de soi au sein de laquelle chaque sujet se constitue en tant que tel face et avec les autres sujets. Nous nous identifions, toujours selon Hegel, grâce au mouvement dialectique de deux conscience de soi. Le Moi reconnaît Autrui comme le même, comme une autre conscience de soi. Inévitablement, je vais aussitôt m’en différencier. A. Comment définir Autrui comme le même et le différent à la fois ? Selon Aristote, « l’Homme est un animal raisonnable », il est mon semblable car il est porteur de raison, comme moi. Mon semblable, c’est celui qui appartient au même groupe que moi, mais tous les Hommes sont des individus différents. Une partie de notre identité dépend du groupe social et culturel auquel au s’identifie. Spontanément, on veut qu’Autrui nous reconnaisse et nous accepte : on fait alors tout pour qu’il nous reconnaisse comme le même que lui, comme faisant partie de son groupe. B. Ce qui me lie à Autrui, n’est-ce pas avant tout le désir ? Le désir, souvent confondu à l’envie à cause de l’idée d’attraction, vient du latin « desiderare » qui signifie chercher dans les étoiles, mais également éprouver le manque. Etymologiquement, la nostalgie d’une étoile, le regret d’un astre perdu, le manque douloureux d’un objet céleste ayant disparu. Le désir renvoie à la notion de manque, c’est un besoin subjectif qui renvoie à la tendance vers un objet jugé agréable. Le désir est, le plus souvent, crée par autrui et son regard sur moi, il se crée et est crée en continu dans la relation avec autrui. Le désir vise à acquérir la satisfaction. Platon personnifie et sépare en deux l’idée du désir dans le Banquet : il y aurait tout d’abord Eros, représentant le désir charnel, fils de l’Indigence (manque constant) et de la Ressource (fécondité). Puis il y aurait Agapé, représentant l’amour du coeur, le sentiment d’attachement entre êtres humains. C’est un être moral qui induit un sentiment de bienveillance envers Autrui. Sont fortement liées au Désir les passions. La passion du latin « passu » ou « pati » représente la souffrance, la passivité, les dommages que l’on éprouve. La passion est un état affectif éprouvé par un sujet, une disposition involontaire qui égare le jugement, on considère de c’est un mouvement passif de l’âme accompagné de sa perception confuse. Les Désirs, les passions et sentiments de bienveillance induisent la notion d’amour. Dans le Banquet, l’amour est représenté comme une quête éternelle de notre moitié de laquelle Zeus nous aurait séparé. Si l’amour est un aspect fondamental d’une relation intersubjective, on ne peut pas aimer un autre si on ne s’aime pas, et on ne s’aime pas soi-même si on ne se sent pas aimé. Sans amour, l’être humain n’existe pas, l’humanité non plus. Si je n’existe pas sans Autrui,
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