Surréalisme dans capitale de la douleur
Guide pratique : Surréalisme dans capitale de la douleur. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar neua • 25 Novembre 2018 • Guide pratique • 696 Mots (3 Pages) • 8 868 Vues
Le surréalisme est un mouvement artistique de 20 -ème siècle, comprenant l’ensemble des procédés de création et d’expression (peinture, cinéma, musique, littérature …) utilisant toutes les forces physiques (automatisme, rêve, inconscient …) libérés du contrôle de la raison et luttant contre les valeurs reçues . Eluard s’engage sans réserve dans les activités du groupe surréaliste et sur la voie de l’expérimentation littéraire. Le caractère surréaliste de capitale de la douleur est visible à plus d’un égard. Capitale de la douleur recours à certains codes de la verve surréaliste, notamment par la mise en scène de l’émergence spontanée de la parole ainsi que par le recours à des marques textuelles. Parmi celles-ci, certaines syntaxiques signalent la spontanéité et l’abondance d’une parole profuse, non soumise au contrôle de la raison .Capitale de la douleur fait éclater la syntaxe par de fréquentes anacoluthes : « plus de vertus ou moins de valeurs j’aperçois une statue » (intérieur p21) « elle est debout sur mes paupières » (l’amoureuse p44) ... « Répétitions » par la typographie de ses vers essentiellement cadrés au milieu de la page, souligne la discontinuité d’une écriture vouée à la fulgurance et à l’ellipse, plus proche du style de André Breton voire de Char, que de celui plus fluide, harmonieux habituel dans « mourir de ne pas mourir » .De l’amplification de la forme poétique témoigne alors le mélange de genre avec la prose plutôt rare dans la première section, et la versification qui permet une métrique plus ou moins régulière. Le poète manipule à sa guise la langue à travers des néologismes « re-garde » « lumière » (pour se prendre au piège p43) « im-mo-bile » « hi-ron-delle » (l’as de trèfle p84). D’autres liées aux images reproduisent le flot originel de la parole et marquent la fantaisie qui nait de la dictée de l’inconscient. Mais la verve y est une « illusion » selon les propos de André Breton, dans le premier manifeste, car Eluard joue de ces codes , il les détourne, parfois les subvertit ou y recourt pour égarer le lecteur. « J’ai la beauté facile et c’est heureux» (la parole p11) . Ce vers trace les contours de ce qui pourrait être une définition de la verve Eluardienne. Dans cette prosopopée de la parole, l’auteur met en scène un rapport à la langue poétique marqué par l’aisance et la créativité . Un rapport facile, spontané et léger, comme c’est une femme facile, qui se prête de bonne grâce à tous les désirs. Un rapport heureux, sans souffrance, et réussi comme c’est une trouvaille heureuse source de poéticité. Que le terme soit positif ou négatif, parler de verve implique que l’on prenne en compte l’acte d’énonciation. Capitale de la douleur recours aux codes d’une verve surréaliste qui résulte non de l’inspiration mais de l’expérience. Le rapport facile de l’énonciateur à la parole poétique est mis en scène en plusieurs occasions dans le recueil, par exemple dans les premiers vers de « l’invention» ( p6-7), dont le titre indique par référence à l’invention rhétorique qu’il décrit. « La droite laisse couler du sable. Toutes les transformations sont possibles» . Le sable est ici une métaphore de la parole poétique qui s’écoule comme d’elle-même et échappe à la maitrise de l’écrivain, représenté
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