Phèdre, acte 4, scène 6
Fiche de lecture : Phèdre, acte 4, scène 6. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar robin2306 • 24 Mars 2020 • Fiche de lecture • 1 479 Mots (6 Pages) • 952 Vues
GUESDON Robin 1C // Problématique + plan
En quoi cet extrait de Phèdre renforce-t-il que nous nous trouvons bien dans une tragédie racinienne ?
I – LE PERSONNAGE DE PHEDRE
a) La jalousie
b) Suivi de la culpabilité
II – La domination de l’écriture racinienne
a) Un extrait pathétique et tragique
b) Un extrait structuré
c) Un jeu sur l’opposition
Votre Lecture linéaire des vers 1219 à 1245, PHEDRE, Racine
La tirade de Phèdre suit la révélation incomplète ( sans révélation du nom d’Aricie ), faite à Oenone au vers 1218 , de l’amour d’Hippolyte pour une autre ( révélation faite à Phèdre par Thésée dans la scène 4 , en portant à sa connaissance le nom d’Aricie ). Le vers 1218 et la réplique brève d’Oenone jouent donc leur rôle de lancement de l’expression de la jalousie et de la souffrance.
Vers 1219 : le verbe « aimer »est exprimé sous sa forme absolue, pour mieux ménager la révélation complète. Le deuxième hémi. scelle la cohérence de l’intrigue qui va permettre l’unité de la tirade. Le vers a été distribué pour assurer la tension dramatique.
Vers 1220 : début de la rétrospection ( imparfait ), en forme de portrait ironique d’Hippolyte en jeune homme indifférent aux femmes. Ce sont les premiers regards de Phèdre, correspondant à la période passée ( non montrée sur scène ). Vocabulaire de la guerre qui rejoint ici le vocabulaire amoureux. Vocabulaire de la chasse, qui renvoie à l’art du combat amoureux. Vers régulier, avec simple césure.
Vers 1221 : Vers avec ponctuation, avec hémi construits en parallélisme sur une opposition . Portrait du jeune homme solitaire, qui repousse les autres ( respect=marque d’obéissance ; plainte=récriminations ).
Vers 1222 : en anaphore, et sur une autre périphrase animalisée. Toujours sur la même phrase, Phèdre arrive en second ( marque d’amour ), non sans montrer la complexité des sentiments ( crainte=Hippolyte est bien alors sans ambigüité le fils de Thésée ).
Vers 1223 : Reprise souveraine du portrait d’H., mais inversé. Le héros connaît la défaite. Grande musicalité du vers sous forme de tension dramatique.
Vers 1224 : la révélation à Oenone du nom de la rivale du vers 1218 . Mise en avant du nom d’Aricie. Vocabulaire amoureux métaphorique sans ambigüité, qui contraste avec les vers précédents. Sécheresse et solennité de la phrase, sur un très bel alexandrin régulier.
Vers 1225 : alexandrin partagé. Stupéfaction d’Oenone, qui joue donc son rôle de confidente pour la relance de la tirade . Le début de la plainte déchirante de Phèdre. Apostrophes. Alexandrin heurté.
Vers 1226 : le choc entre la rétrospection ( passé composé ) et la déclamation exclamative de la situation présente. Jeu d’actrice d’une grande intensité.
Vers 1227-1228-1229 : une grande unité musicale et rythmique dans la diversité du traitement de l’alexandrin. Rebondissement de la rétrospection, qui se centre sur le personnage de Phèdre amoureuse d’Hippolyte . Lexique qui mêle le langage amoureux et le vocabulaire de la morale= le déchirement du personnage. Le vers 1229 , en synthétisant la détresse de Phèdre, fait allusion au rejet emporté d’Hippolyte lors de la scène de l’aveu, et assure la cohérence de l’intrigue. Orgueil intact de Phèdre : injure=offense. La scène avec Hippolyte a précipité Phèdre dans un piège inextricable. Les vers sont parsemés d’allitérations.
Vers 1230 : Deuxième alexandrin régulier consécutif = ampleur des phrases torturées de Phèdre. Aveu sans détour de la jalousie, avec le choc de l’imparfait et du présent. La rétrospection se conclut par le désespoir, appuyé par le terme « essai » ( = atteinte, coup ) . Le vers renvoie à la gradation ininterrompue de la souffrance.
Vers 1231 à 1236. Une série de six vers marqués en partie ou en totalité par des phrases interrogatives, ponctuées pour certaines par une phrase interrogative et une phrase affirmative. Vers qui traduisent la volonté de comprendre de Phèdre.
Vers 1231 : dans les trois premiers pieds, un temps du présent bouleversant, qui met Phèdre devant son déchirement immédiat, tout en convoquant par l’imagination deux autres personnages. Dans le reste du vers, la réunion de la première personne ( du singulier
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