Économie sucrière

Les premiers négriers transatlantiques sont les Portugais car ils manquent cruellement de main d’œuvre dans leur colonies. Les espagnols sont confrontés à la même pénurie mais ils dépendent de l’acheminement organisé par les portugais à qui cette partie du monde revient en vertu du traité de Tordesillas de 1494.

Les Portugais jouant un rôle décisif dans la traite négrière, déportent en 1501 des prisonniers africains pour la première fois au Nouveau Monde, après les avoir introduit en Europe dès le milieu du XVème siècle dans leur îles comme Açores, Madère, le Cap-Vert et majoritairement São Tomé, qui découverte en 1471, est devenue la première colonie sucrière du Portugal. Ce premier trafic d'esclaves noirs, mêlé à l’économie sucrière, est une tache indélébile au front de la civilisation occidentale. Nous allons voir comment l’économie sucrière portugaise contribue-t-elle à la mondialisation économique en nous intéressant dans un premier temps à l’esclavage et à la plantation du sucre dans les îles portugaises et au Brésil. Puis, dans second temps, à la traite ibérique dans l’Atlantique qui devient progressivement le nouveau centre économique du monde.

A partir du XVIème siècle, en cherchant une route vers les Indes, les colons portugais découvrent São Tomé, une île située au large de l’Afrique, pourvue d’un climat favorable à la culture de la canne à sucre. Le sucre, par son goût étrange, est un produit de luxe très recherché. Sa production est également rendue difficile en Europe à cause d’un climat inadapté. Les Portugais décident donc d’y installer une colonie à vocation sucrière mais remarquent rapidement que cette culture exige beaucoup d’attention et de soins ainsi qu’une main d’œuvre conséquente pour travailler dans les plantations. Pour remédier à ce problème, ils vont se tourner vers le peuple africain et ainsi constituer une réserve d’esclaves. Comme nous le montre le document 1, ces esclaves sont échangés contre des objets (bracelets en alliage de cuivre, manilles) vendus par les souverains du Bénin et du Congo, à Luanda, aux Portugais. Dès 1502, soit dix ans à peine après l'arrivée de Christophe Colomb, les Portugais vont importer le système de plantations sucrières développé avec succès à São Tomé et établir des sociétés coloniales dans les nouveaux territoires conquis au Brésil. Les Espagnols trouvant cette idée excellente font de même aux Antilles.

La vie s’organise autour des champs de cannes avec des moulins actionnés par l’eau dans lesquels la canne est broyée et pressée, des grands chaudrons où le suc exprimé est versé, puis bouilli pour être versé à nouveau dans des moules en forme de pain de sucre. Ils comprennent également les logements des esclaves et la maison du propriétaire. La gravure du document 3 nous montre une représentation réaliste de cette vie.

La plantation devient le centre de l’économie sucrière car le sucre est le premier enjeu du commerce. Ce qui explique la forte demande de production de cannes à sucre et par conséquent une main d’œuvre abondante énoncée dans le document 3 par Gaspard Barlaeus. Les Portugais s’appuient dans un premier temps sur les Amérindiens, jusqu’à ceux-ci, décimés par les conditions de travail

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