Rapport de Léon Nadal au procureur de Nimes: les émeutes d'Aigues-Mortes
Commentaire de texte : Rapport de Léon Nadal au procureur de Nimes: les émeutes d'Aigues-Mortes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Berangere Alle • 7 Mars 2017 • Commentaire de texte • 417 Mots (2 Pages) • 1 242 Vues
Analyse de document : les émeutes vues par les autorités
Le procureur général de Nîmes, Léon Nadal écrit ce rapport à l’attention du garde des sceaux le 24 octobre 1893. L’extrait dont nous disposons est paru en 2012 dans Le massacre des italiens écrit par Gérard Noiriel. Le procureur fait ici part au garde des sceaux des émeutes xénophobes qui eurent lieu dans la ville d’Aigues-Mortes du 16 au 18 aout, opposant des ouvriers italiens à des ouvriers français des salins de la ville. A cette époque la France était confrontée à une grande progression de l’immigration européenne.
Dans les années 1890, la France était marquée par une forte augmentation de l’immigration de proximité qui concordait avec le besoin de main d’œuvre étrangère dont nous avions besoin. Grâce à la mise en place du droit du sol en 1889 facilitant la naturalisation, les immigrations italiennes devinrent prépondérantes, voire trop importantes au goût des français qui n’appréciaient pas la culture italienne principalement attachée à l’accordéon et aux jeux de couteaux. Ce qui déclencha une xénophobie, peur de l’étranger, de la part des français. En effet, un sentiment de nationalisme commença à naître, provoquant un rejet et un mauvais accueil de l’immigré italien car il est considéré comme un voleur de travail bien qu’il suive le modèle d’assimilation selon lequel l’étranger intègre la culture française en dépit de la sienne.
Depuis les années d’après-guerre, la France changea plusieurs fois de politique migratoire. En effet, De Gaulle instaura un politique migratoire selon laquelle les flux en provenance du sud devaient être limités. Plus tard, en 1957 fût signé le traité de Rome aussi appelé le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, qui permit la construction de l’union européenne et entraîna une meilleure acceptation des flux de proximité. Depuis la fin des trente glorieuses, 61% de la population étrangère en France vient d’Europe du sud bien que pendant ce laps de temps, le pourcentage d’italiens ait baissé. Aussi, de 1974 à 1984 de nouvelles politiques migratoires furent mises en place telles que l’immigration zéro, le regroupement familial sous la politique keynésienne et l’allongement de la carte de résident à dix ans. A partir de 1990, les étrangers viennent de plus en plus loin ; Maghreb, Asie, Afrique noire.
De nos jours les maghrébins sont les étrangers touchés par la xénophobie que connurent les italiens en 1893.
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