Les territoires dans la mondialisation

3.Les territoires dans la mondialisation

De quelle manière la mondialisation impacte-t-elle l’organisation des territoires et les hiérarchise-t-elle ? En quoi la mondialisation a-t-elle accru l’importance stratégique de certains espaces ?

I. Une implication très inégale à l’échelle mondiale (voir carte 1 page 134)

A. Une mondialisation « dominée » par un nombre croissant d’Etat

1) La Triade, un rôle prédominant mais un ensemble en mutation

La notion de triade apparaît au milieu des années 80 au fur et à mesure que le monde bipolaire s’étiole, s’affaiblit : l’expression désigne l’ensemble des 3 régions qui dominent l’éco. mondiale.

-l’Amérique du nord avec les E-U auxquels on associe souvent son voisin, le Canada,

-L’Europe occidentale, que l’on confond alors avec la CEE 

-Le Japon

Cette définition évolue avec la montée en puissance d’autres pays et les transformations géopolitiques de l’Europe :

-la CEE devient l’UE et englobe presque l’ensemble du continent

-l’émergence de NPI en Asie (Corée du Sud, Taiwan, Singapour) et surtout de la Chine dans les années 90-2000 conduit à considérer le pôle asiatique de la triade comme une aire de puissance plus polycentrique (Japon, Chine, Corée du Sud) => nouvelle triade des années 2010 => 75% du PIB mondial, près de 90% de la valeur (et non du volume) des exportations de marchandises (contre un peu moins de 75% pour l’ancienne dénomination)

Cette redéfinition de la notion de triade et de sa composition est contemporaine de l’émergence d’autres pôles de l’économie mondiale, dont la Chine est le fer de lance

2) Des pays émergents jouent un rôle de plus en plus important

a. Les puissances émergentes des Brics

BRICS = puissances émergentes qui ont connu un décollage économique rapide et spectaculaire et sont devenus des puissances économiques de 1er plan ; ils représentent la 1/2 du PIB de l’UE et la 1/2 de la pop mondiale = puissance économique et démographique pour la Chine, l’Inde et le Brésil.

- En 30 ans, la Chine est devenue la 2ème puissance éco mondiale : au rythme actuel, elle devrait dépasser les E-U d’ici 2020. Bien que récente et rapide, sa réussite fait de la chne plus une puissance de 1er plan qu’une puissance émergente.

- Le PIB du Brésil a dépassé celui du R-U en 2011 et le pays occupait le rang de 6ème puissance mondiale, talonnant la France. Néanmoins, retard en matière de développement humain et de redistribution de la richesse sur l’ensemble de la société + récession depuis 2015.

- La Russie est à part et ne constitue pas un véritable pays émergent à l’image des autres qui ont su diversifier leurs activités industrielles et commencent à développer une économie de services. La Russie a avant tout une économie de rente reposant sur les exportations de combustibles fossiles, de matières premières et d’armes.

- L’Inde est la 9ème ou 10ème puissance économique mondiale mais reste un pays très inégalement développé.

- L’Afrique du Sud domine l’économie du continent africain mais reste une puissance à l’échelle planétaire et sa richesse masque de profondes inégalités internes (voir cours Afrique)

b. D’autres Etats moins puissants sont très intégrés dans la mondialisation

* les NPIA dans les années 80-90 = Corée du Sud dans les années 90, Singapour, Taiwan = petit mais avec un statut de pays plus développés que les BRICS ; cas particulier de Hong Kong, ex-NPI sous souveraineté britannique avant sa restitution à la Chine en 1997. On les surnomme les « Dragons » asiatiques. Par sa localisation à l’entrée du détroit de Malacca, Singapour est devenue une métropole mondiale majeure au cœur des flux de la mondialisation (voir cours précédent).

* L’Australie qui profite aussi de la proximité de l’Asie orientale dont la forte croissance constitue un débouché privilégié pour les richesses minières du pays.

* les principales puissances pétrolières : Arabie saoudite et monarchie pétrolière du golfe => triple implication dans les flux de la mondialisation :

- exportations de pétrole et d’hydrocarbures = rôle stratégique à l’échelle mondiale

- flux de population : travailleurs pauvres du sous continent indien (Pakistan) et d’Asie du SE (Philippines), attirés par le besoin de main d’œuvre de pays riches et peu peuplés => construction des ouvrages titanesques comme le CBD de Dubai ; flux de touristes aisés (Dubai) de + en +.

- Flux de capitaux : rente pétrolière recyclée des pétrodollars dans l’économie mondialisée et remises des travailleurs pakistanais, malais et philippins vers leurs pays d’origine.

B. Des espaces moins intégrés

1) Des espaces en voie d’intégration

- Pays ateliers et/ou touristiques = NPI de 2ème génération comme la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie le Vietnam ou les Philippines = Les « Tigres » asiatiques. On peut leur associer le Mexique, la Turquie, et à un degré moindre les pays d’Afrique du nord qui profitent de l’interface méditerranéenne avec l’Union européenne.

- Puissance agro-exportatrice comme l’Argentine ou exportatrice d’hydrocarbures comme le Nigéria.

- Tous ces pays restent dépendants d’un débouché trop exclusif pour leurs exportations (Les E-U pour le Mexique ; L’UE pour les Etats nord-africains ou la Turquie) ou des investissements insuffisamment diversifiés (Tigres asiatiques très liés aux investissements nippons et à la santé économique du Japon). Certains sont trop dépendants du prix d’un seul produit d’exportation et ne disposent que d’une économie de rente insuffisamment diversifiée (Nigéria).

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