Les tensions raciales aux USA 1968

Introduction

Dans les années 60, les États-Unis connaissent une période difficile, les inégalités persistent chez la communauté noire américaine malgré les luttes pour l’obtention de droits. En 1964 des lois sont instaurées pour faire évoluer la cause, cependant ces mots résident sur le papier et ne se traduisent pas par des faits. Les noirs américains ont encore des difficultés à se loger, à travailler et même à entrer à l’université.

Une société fracturée

Le 29 février 1968, la commission Kerner rend son rapport à propos des émeutes raciales des 5 dernières années. Cette commission sollicitée par le président Lyndon B. Johnson a pour but d’enquêter sur les origines des émeutes raciales de Détroit, elle annonce une division profonde entre les noirs et blancs américains, justifie les émeutes par une frustration de la communauté noire qui manque d’opportunités économiques et qui est majoritairement pauvre. De plus, les noirs américains sont surreprésentés lors de la guerre menée au Vietnam mais n'accèdent tout de même pas à la même liberté que connaissent les blancs. Aux États-Unis, l’année 1968 est entachée par la violence et plus particulièrement par celle des soulèvements dans les ghettos noirs. Malgré une société déjà fortement divisée par les émeutes de Détroit de l’été 1967, l’évènement déclencheur de ces soulèvements est l’assassinat du pasteur Martin Luther King le 4 avril 1968.

L’assassinat de Martin Luther King

Martin Luther King (1929-1968) est une icône, un ardent défenseur des droits des noirs américains, il devient rapidement l’un des leaders emblématiques du Civil Rights Movement. Grâce à son célèbre discours prononcé lors de la marche sur Washington en 1963 “I have a dream'', le Président Johnson signe un an plus tard, le 2 juillet 1964, le Civil Act Rights condamnant toutes formes de discriminations raciales. En effet, cette loi est nécessaire malgré l’abolition de l’esclavage par Abraham Lincoln un siècle auparavant, car au Sud le racisme persiste, les activistes racistes et négriers refusent l’égalité, contournent la constitution et mettent en place une ségrégation raciale par le biais de lois écartant les noirs des lieux que fréquentent les blancs.

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C’est pourquoi le 4 avril lorsque le militant pour la paix et contre la pauvreté meurt abattu par balle devant la chambre de son hôtel à Memphis dans le Tennessee, les ghettos noirs américains se soulèvent. Des émeutes d’une violence inouïe éclatent partout dans le pays. James Earl Ray, l’homme qui a tiré sur Martin Luther King est un suprémaciste blanc, il avoue avoir commis le meurtre deux mois après les faits, cependant, lors de ses déclarations, certains propos alimentent la théorie que ce crime ait été fomenté par de hautes sphères politiques.

Les émeutes des ghettos noirs

Le 4 avril, débute la Holy Week Uprising littéralement le Soulèvement de la Semaine Sainte , des centaines de villes connaissent des émeutes, sur ordre du président, l’armée est envoyée dans plusieurs villes telles que Chicago, Newark, Boston ou Baltimore. Les émeutes opposent les militants afro-américains et les forces de l’ordre, des quartiers entiers sont détruits et de nombreux commerces pillés en réponse à l’endettement et à la difficulté économique que connaît les habitants des ghettos.

À partir du 5 avril ce sont les quartiers Ouest de Chicago qui sont mis à sac par des milliers de militants, la vente d'armes et de munitions est alors interdite, un couvre feu est instauré et de nombreux effectifs sont envoyés sur les lieux, près de 20 000 policiers, gardes nationaux et soldats fédéraux. Il en résulte plus de 2 000 arrestations,

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