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Les espaces inégalement intégrés à la mondialisation

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Par   •  18 Février 2018  •  Dissertation  •  1 468 Mots (6 Pages)  •  917 Vues

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Géographie : Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation (+ espaces maritimes)

        

Les vagues de progrès dans le domaine des transports, au début et à la fin du 20° siècle, ont apporté un support nécessaire à la mondialisation. Ce phénomène implique la multiplication des échanges mondiaux, la division des tâches de production, l’apparition de flux multiples, ainsi qu’une interconnexion entre la majorité des pays du globe. Certaines avancées, comme la conteneurisation, ont engendré de véritables explosions des échanges commerciaux maritimes : le trafic des porte-conteneurs a été multiplié par 7 durant les vingt dernières années. Aujourd’hui, 80 % des échanges économiques mondiaux se font par la mer. Cependant, la mondialisation ne touche pas tous les territoires du monde.

Nous allons nous demander quelles sont les différences d’intégration à la mondialisation des territoires de notre planète, en expliquant les causes et les conséquences de ces différences.

Nous traiterons tout d’abord des pays ou territoires gagnants, puis nous augmenterons d’échelle pour montrer les différences d’intégration des territoires au sein d’un même pays. Enfin, nous traiterons des territoires toujours exclus de la mondialisation.

Il est possible de distinguer deux types de territoires gagnants de la mondialisation.

Nous trouvons tout d’abord les pays ou territoires appartenant aux trois pôles de la « Nouvelle Triade » : l’Europe Occidentale, l’Amérique du Nord anglo-saxonne, et le Japon, auquel ont récemment été ajoutées la Chine littorale et la Corée du Sud. Ils concentrent 80 % des FTN (Firmes Transnationales) du globe, c’est-à-dire plus de 65 000, mais surtout, ne s’occupent que des activités à forte valeur ajoutée (sièges sociaux, activités nécessitant un savoir-faire précis, …). Ils sont aussi les centres des flux et des échanges. Dans la DIPP (Division Internationale du Processus Productif) qui régit la mondialisation, ces territoires sont aussi bien les concepteurs que les propriétaires de la majorité des biens et services induits par ce phénomène. De plus, les plus grands ports, signes de puissance commerciale, se situent dans les territoires de la « Nouvelle Triade » (Rotterdam, Houston) et particulièrement dans ceux du pôle asiatique (Shanghai, Tianjin, Guangzhou). Le contrôle des routes maritimes et de certaines îles, surtout pour leurs ZEE (Zones Economiques Exclusives), est très convoité et provoque des tensions (îles Senkaku, Paracels ou Spartley) ainsi qu’une augmentation de la piraterie. Cela pousse les pays dits « du Nord », notamment les USA, leaders mondiaux dans ce domaine, à développer leur marine de guerre : ces derniers possèdent également un réseau de bases navales (Guam, Diego Suarez) qui leur donnent un avantage par rapport aux autres puissances économiques et géopolitiques (Chine, Russie, France, Royaume-Uni, …). Cependant, la domination de ces trois pôles restreints est de plus en plus ébranlée : d’autres puissances émergent.

Les pays émergents sont des acteurs de plus en plus importants de la mondialisation : les BRIIC s’affirment comme les futurs leaders de ce phénomène. Ainsi, la Chine a explosé et est aujourd’hui une superpuissance économique (2ème PIB mondial, 1er exportateur mondial), l’Inde et l’Indonésie voient leur classe moyenne se développer et s’intégrer progressivement à la mondialisation, tandis que le Brésil et sa politique tarifaire ont un marché dynamique qui attire de plus en plus (future implantation de Foxconn). La Russie a quant à elle une gigantesque réserve de matières premières, mais sa politique protectionniste et autoritaire implique une intégration limitée à la mondialisation. L’Afrique du Sud enfin est une puissance plus modeste mais très importante car elle est le moteur d’une Afrique presque totalement exclue. Le Mexique, l’Argentine, la Turquie ou les pays du Golfe, exportateurs d’hydrocarbures, suivent ces « puissances émergentes ». Les infrastructures portuaires prennent de l’ampleur dans ces puissances émergentes (Santos, Paranaguà, Dubaï, Klang). L’émergence de ces territoires dynamiques a déplacé le centre de gravité du commerce maritime de l’Atlantique vers l’Océan Indien et le Pacifique Nord. Le gain de puissance économique de ces pays implique nécessairement un gain de puissance géopolitique.

Il y a cependant des différences d’intégration des territoires au sein des pays dits « gagnants ».

Il est possible de distinguer en premier lieu les interfaces, véritables lieux d’échanges. Ces interfaces sont situées sur les littoraux dynamiques (façades maritimes), pratiquant le commerce maritime (le littoral Chinois et ses ZES, la Northern Range) ; proches des métropoles, créant alors des nœuds de communication (Roissy et sa plateforme multimodale, O’Hare) ; ou au bord des frontières, dynamisées par la complémentarité des territoires qui se font face (la frontière Mexamérique). Certains petits territoires sont également très intégrés car ils sont des passages obligés du commerce mondial : les détroits (Gibraltar, Bab el-Mandeb, Malacca) et les canaux (Suez, Panama). Tous ces lieux sont porteurs d’échanges, de flux, ils produisent ou font circuler : ils sont donc nécessaires à la mondialisation, et expliquent la réussite des pays de la Nouvelle Triade.

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