Les BRIC, quoi de neuf ? Hélène Lafaye

          Les investisseurs qui s’intéressaient aux BRIC s’en détournent aujourd’hui pour s’intéresser aux MINT, annonce le site Jolpress en 2014 : quatre pays (Mexique, Indonésie, Nigeria et Turquie) « sont de taille à devenir les futures grandes puissances économiques ». Qu’advient-il alors du Brésil, de la Russie, de l’Inde et la Chine dans un monde où l’interdépendance entre les nations, les activités et les systèmes politiques ne cesse de redistribuer les cartes entre les différentes puissances ? Selon Hélène Lafaye, dans son article « Les BRIC, quoi de neuf ? », paru en 2010, le quadrilatère était « appelé à un brillant avenir économique... ».

On peut donc se poser la question : « En quoi ce document illustre-t-il les mutations économiques qui font que le monde de ce début de XXI siècle est bien différent de celui des XIXe et XXe siècles ? ».

Pour répondre à cette question, nous présenterons dans une première partie, le un monde multipolaire du XXIe siècle avant d’évoquer l’unipolarité du monde aux XIXe et XXe siècles ; enfin, nous réfléchirons aux limites du document présenté.

          Hélène Lafaye, dans son article « Les BRIC, quoi de neuf ? », parle de la notion de « pays émergents », notion datant des années 1980 au moment où la mondialisation devient une réalité géo-économique. Le concept de BRIC (acronyme pour Brésil, Russie, Inde et Chine) gagne en popularité dans le rapport financier de Jim O’Neill réalisé pour Goldman Sachs en 2003. Ces quatre pays à eux seuls représentent 40% de la superficie et de la population mondiale. On parle de pays émergents car autrefois, ces pays étaient peu, voire pas importants sur le marché économique mondial, mais maintenant ce sont de grandes puissances destinées à évoluer et à surpasser les Etats-Unis ou l’Union Européenne. Les BRIC sont un poids économique qui ne cesse de croître : leur PIB cumulé représente aux alentours d’un quart du PIB mondial.

Un exemple pour démontrer la belle croissance de ces pays est la Chine. Elle est surnommée la « locomotive de l’Asie », et est en tête du marché régional grâce à son commerce extérieur. En seulement 20 ans, elle passe du 20ème au 7ème rang dans le classement des PIB. Jim O’Neill, dans son rapport, estime que « la richesse des BRIC dépasserait en 2042 celles des pays du G7 et qu’en 2050, le PIB de la Chine serait supérieur à celui des Etats-Unis ».

Ces pays émergents ont déjà une grande importance dans le monde et ce, grâce à leur économie, leurs ressources et le territoire qu’ils possèdent. La Chine est le pays qui détient la majeure partie de la dette américaine : soit 1 270.5 milliards sur les 19 000 milliards de dollars en 2016.

En endossant le rôle d’acteur dans le commerce mondial, ces pays ont su mettre en avant leurs compétences et développer leurs atouts et ainsi remporter une position importante dans un ou plusieurs domaines : la Chine dans la production de textile et le matériel électronique ; la Russie dans le secteur de l’énergie avec le nucléaire et le pétrole ; le Brésil dans l’agroalimentaire et la culture ; et l’Inde dans l’informatique et la médecine. Ainsi, la forte croissance des investissements directs (IDE) vers ces quatre pays, avec plus de 270 milliards de dollars de flux annuel en 2011, augmente la consommation intérieure de ceux-ci.

On dit que le monde est multipolaire, qu’il est un concept géopolitique, se référant à une situation où la puissance est partagée entre plusieurs pôles et les BRIC en font désormais partie eux aussi. Mais le monde n’a pas toujours été ainsi…

                  En effet, au cours des XIXe et XXe siècles, l’économie mondiale était dominée principalement par le Royaume Uni, puis par les Etats-Unis. Le Royaume Uni ainsi surnommé « L’Empire dont le soleil ne se couche jamais », est le premier pays à s’industrialiser parmi tous les autres d’Europe, ce qui lui donne un avantage considérable. A cette époque, il est l’empire le plus grand, il domine un quart de la population mondiale et un tiers du globe terrestre avec toutes ses colonies.

Pour faire contrepoids aux salaires qui sont hauts, les coûts de fabrication sont bas grâce aux structures de productions modernisées. Les Britanniques font le choix du libre-échange et de la mondialisation dans leur commerce. Il y a déjà un début de la Triade à cette époque créée par les échanges commerciaux entre l’Amérique du Nord, l’Europe et le Royaume Uni, surtout quand les relations avec le Japon et la Chine se dessinent.

Mais la Grande Dépression de 1873-1896, qui est une crise économique à l’échelle mondiale, s’abat sur les Anglais va tout changer ; elle rend la concurrence avec d’autre pays plus compétitif et compliqué, en particulier avec l’Allemagne et les Etats-Unis. Toute cette agressivité pour la place du « numéro un » finit par étouffer le Royaume Uni, le rendant moins compétitif et ainsi causant l’échec de son passage vers la seconde phase d’industrialisation.

En 1913, le Royaume Uni perd son statut de grande puissance industrielle, supplante par les Etats-Unis qui deviennent la première grande puissance industrielle en 1914. Etant donné que les Etats-Unis sont la nouvelle grande puissance, les échanges commerciaux continuent néanmoins à se faire avec la livre sterling (£) jusqu’en 1944, ce sont les accords de Bretton Woods.

Le Libéralisme prévaut, c’est-à-dire la liberté de commerce, obtenue par la suppression des droits de douanes permettent ainsi le « libre-échange ». Ils gagnent en productivité grâce à de nouvelles méthodes de production parmi lesquels il y a le fordisme.

Place à la Première Guerre mondiale, les Etats-Unis n’étant pas directement touchés par celle-ci, ils augmentent leur production et comme ça, accroissent leur économie : ainsi détiennent-ils 43% de la production industrielle mondiale en 1929. La guerre multiplie encore la force de leur industrie et pendant la Seconde Guerre mondiale, les fait devenir l’une des deux grandes puissances géopolitiques en 1945. Avec la fin de la guerre froide, l’hyperpuissance américaine s’impose sur le monde, suite à la disparition de l’URSS.

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