Le Sahara

Le Sahara ; ressources et conflits

Le Sahara revient régulièrement sur la scène internationale. Médiatisé, cet immense espace désertique aride - 8,5 millions de km² - qui s’étend sur une dizaine d’États traverse une période agitée en raison de l’installation de groupes terroristes islamistes sur son sol, du développement de trafics en tous genres, des flux d’immigration clandestine en provenance de l’Afrique subsaharienne et de la compétition entre les pays du Nord et les pays émergents pour s’approprier ses richesses minières et pétrolières.

Bien que situé en marge des espaces nationaux qui le composent, le Sahara reste un espace très convoité. Il est morcelé en une série de territoires et de routes contrôlés par des acteurs variés.

Les immenses ressources sahariennes sont donc à la fois un facteur de richesse et la cause de conflits multiples.

Quels sont les enjeux économiques et géopolitiques de l’ensemble saharien au regard des ressources qu’il recèle ? Quelles sont les multiples convoitises qui s’y manifestent ?

I] Un désert parcouru par des flux malgré les contraintes

II] Des ressources diverses, stratégiques et exploitées

III] Vers une explosion de conflits

I] Un désert parcouru par des flux malgré les contraintes

1 – Le plus grand désert au monde : un ensemble contraignant

Cet ensemble englobe autour de 10 Etats. Cette zone dont les températures se situent entre 25 et 40°C est difficile à délimiter avec précision. On le définit néanmoins parfois par les lignes de précipitation d’eau reçues (nord : 100 mm d’eau par an / Sud : 150).

L’eau forme la principale ressource. Elle affleure dans les oasis et se trouve au centre de Sahara.

Le sous-sol dispose également de nombreux hydrocarbures. Ces nappes aquifères furent découvertes lors de recherches pétrolières.

Ces ressources sont notamment utilisées pour l’irrigation et l’approvisionnement du pôle urbain. En conséquence, les régions bordières et le Sahel sont donc devenus des régions pionnières agricoles.

Certains espaces deviennent ainsi des territoires car appropriés par l’Homme.

2 – Un désert humain et une absence de ville ?

L’ensemble de la population Saharienne a considérablement augmenté (2 millions en 1950 à 6 millions aujourd’hui). Les villes sahariennes témoignent de cette explosion urbaine, comme le montre l’exemple de Nouakchott. Fondée en 1956, on parle de « ville-champignon ». Elles doivent leur croissance à l’immigration (croissance externe) et à une certaine vitalité interne (taux de fécondité élevé, hausse de l’espérance de vie).

La croissance est spectaculaire, cependant le taux d’urbanisation reste faible. La population reste majoritairement rurale (80% au Niger).

3 – Un monde de flux en recomposition

Le Sahara est considéré comme un désert humain par le collectif, il est cependant un territoire d’extrême mobilité. Les peuples nomades, vivant de leur activité agricole, pastorale, forment des flux humains.

Quels types d’échanges traversent le Sahara aujourd’hui ?

Les frontières y sont excessivement poreuses provoquant un trafic de marchandises légales  (en fonction des politiques de subvention de certains Etats par rapport à d’autres) ou illégales (haschich, cocaïne, armes en provenance des pays Occidentaux et notamment suite à l’intervention française en Libye).

Des flux migratoires traversent le Sahara allant du Sud vers le Nord cherchant à atteindre le Maroc puis l’Espagne ou encore la Tunisie et la Libye afin d’atteindre les îles Italiennes. Ces mobilités sont facilitées par certaines infrastructures étatiques. Les routes, les  chemins de fer, les oléoducs sont un enjeu majeur pour contrôler ces flux.

II] Des ressources diverses, stratégiques et exploitées

1 – Le pétrole subsaharien, une ressource convoitée

Le sous-sol regorge d’hydrocarbures  en Algérie, Libye et en Egypte. Les lieux d’exploitation et de raffinage de pétrole peuvent être éloignés les uns des autres, voire même se faire en dehors du pays où est extraite la ressource. Des entreprises publiques, d’Etats complètement extérieurs sont capables de s’accommoder des régimes dictatoriaux en place pour pouvoir exploiter la ressource. Une multitude de sociétés privées se développe grâce au clientélisme et au népotisme.

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