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Le Sahara

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Par   •  4 Novembre 2018  •  Dissertation  •  3 506 Mots (15 Pages)  •  756 Vues

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Le Sahara : des ressources convoitées, un espace de circulation à l’origine de tensions et de conflits

Le Sahara, signifie « ocre » en ocre ce qui rappelle la couleur des dunes et du sable qui le compose. C’est le plus grand désert du monde avec ses 8,5 millions de km², devant le désert d’Arabie au Moyen Orient, et le désert de Gobi en Asie. Le Sahara se situe dans la partie nord du continent Africain et se compose de 10 pays : Algérie, Maroc, Libye, Mauritanie, Tunisie, Égypte, Mali, Niger, Tchad et Soudan. Il s’étend de l’océan Atlantique à la mer Rouge divisant le continent d’est en ouest. Dans le contexte de la mondialisation c’est un espace au cœur de nombreux enjeux susceptibles de déboucher sur des tensions et des conflits : instabilité politique, conflits armés, cellules terroristes, trafics… De ce fait il constitue une « zone grise » en marge de la mondialisation.

En quoi les ressources du Sahara sont-elles à la fois un facteur de développement et de conflits ?

Afin de répondre à cette problématique nous nous intéresserons dans un premier temps aux atouts et aux contraintes caractéristiques de cet espace, puis aux enjeux géoéconomiques et géostratégiques qu’il représente. Enfin, nous évoquerons les tensions et les conflits qui y perdurent.

  1.  Le Sahara, un désert riche en ressources convoitées et aux contraintes fortes
  1. Un milieu hostile

        

Le Sahara est une vaste bande de terre aride autour du Tropique du Cancer. Son climat désertique est peu propice à l’agriculture ou à l’élevage. Il connait des précipitations très faibles et irrégulières de l’ordre d’environ 130mm d’eau par an (contre15000mm/an en France) cela peut varier en fonction des régions et des reliefs. De plus, cette étendue subi des contrastes climatiques très violents, l’amplitude thermique (différence de température) entre le jour et la nuit est généralement comprise entre 35 et 40°C. Le Sahara se compose à 80% de déserts rocheux (regs), de massifs montagneux, de sable (ergs) et d’oasis (points d’eau). Les reliefs sont modelés au gré des vents comme le Sirocco brulant et l’Harmatan plus frais qui déplacent des dunes. Cet espace n’échappe malheureusement pas au réchauffement climatique qui provoque une désertification progressive du Sahel, l’espace de transition entre le domaine Saharien et le domaine Soudanien. Le Sahara tend à s’étendre sur le Sahel ce qui provoque des déplacements de population, dont une partie vers l’Europe (phénomène de migration climatique).

Cependant des recherches ont montré qu’avant d’être une terre hostile à la culture et aux conditions de vie difficiles, le Sahara était un espace anciennement animé, peuplé, propice à l’agriculture et à l’élevage bovin. On constate une présence humaine jusqu’au 4e millénaire avant J-C, période à laquelle le Sahara est devenu désertique. Seules les oasis ont conservé des activités agricoles et commerciales. Entre le 13e et le 16e siècle, le commerce se développe dans le Sahara. Les nombreuses routes qui traversent le désert permettent aux royaumes et empires (Ghana, Mali, Songaï) de rallier les ports du Nord de l’Affrique. L’or et les esclaves venants du Sud sont échangés contre du sel et des armes venant du Nord. A cette époque, l’Afrique exporte des articles de luxe très prisés des pays européens tels que des tissus précieux, du poivre, de l’ivoire et du cuire. Toutes ces marchandises transitent par le Sahara grâce aux routes caravanières jalonnées d’oasis. Mais a partir du 16e siècle les routes caravanières sont marginalisées et remplacées peu à peu par le commerce maritime développé par les européens. Ils installent des comptoirs dans les ports africains et pratiquent le commerce triangulaire puis la colonisation. Le Sahara est alors délaissé au profit des côtes africaines.

Du fait des contraintes naturelles la population du Sahara est assez faible, environ 1 habitant au km² (en comparaison 116 habitants/km² en France). Mais d’après les dernières estimations la zone connait une importante croissance démographique. Depuis la fin des années 1950 et l’abandon de cet espace pendant la période coloniale la population a été multipliée par deux pour atteindre entre 7 et 8 millions d’habitants aujourd’hui. On observe sur la même période une forte croissance urbaine, 90% de la population du Sahara est urbaine, on dénombre 21 de plus de 100 000 habitants contre une seule en 1950 (Nouakchott) de plus la population est inégalement répartie sur le territoire, 94% des habitants du Sahara se concentrent sur le littoral, là où les précipitations sont plus fréquentes. L’augmentation de la population urbaine s’explique en partie par l’immigration économique, du fait de la création de nombreux emplois dans le secteur pétrolier, notamment des entreprises comme Total ou Areva qui ont profité de la découverte de gisements de pétrole pour s’installer dans la région. Le Sahara abrite aussi une population locale, installée depuis longtemps, souvent nomade comme les tribus Touaregs et Maures (plus d’1,5 millions de personnes) mais aussi des populations sédentaires installées autours d’oasis.

  1. Ressources et atouts

        Depuis quelques décennies le Sahara est devenu un espace envié pour ses nombreuses ressources. En effet ce territoire au premier abord stérile est en réalité très riche notamment en sous-sol. Il abrite hydrocarbures (Algérie, Libye, Égypte, exploité à partir de la fin des années 1950), uranium (Niger, exploité dès la fin des années 60), phosphates (Maroc, Sahara Occidental), fer (Maroc, Mauritanie, Égypte). Ces ressources représentent un réel enjeu de développement pour les pays qui les possèdent car leurs revenus en dépendent parfois presque exclusivement, elles sont très convoitées par les pays développés car ils dépendent de ces matières premières. En Algérie par exemple le pétrole et le gaz représentent 96% des exportations, environ la moitié du PIB, c’est ce que l’on appelle l’économie de rente. Dans une grande partie de ces pays ressources sont exploitées par les entreprises étrangères, les bénéfices ne reviennent donc pas exclusivement aux pays on peut citer l’entreprise Areva fortement présente au Niger. La base d’Arlit est spécialisée dans l’exploitation d’uranium, un minerai nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires, 1/3 de l’uranium nécessaire aux 58 réacteurs français provient du Niger. De plus en plus de pays tentent de maitriser cet enjeux en évitant l’intermédiaires des firmes trans nationales, en Algérie les entreprises exploitant le pétrole ont été nationalisées en 1971 comme l’entreprise Sonatrach de même en Lybie à l’époque du dirigent Kadafi où il avait développé le pays grâce à l’exploitation pétrolière mais la situation s’est détériorée après la chute du régime en 2011 ou encore l’entreprise nationale ETAP en Tunisie. Cependant bien que l’exploitation de ces ressources génèrent des revenus très importants pour les états cela ne permet pas leur développement par ils ne bénéficient pas ou peu à la population locale. Les richesses sont destinées en grade partie à l’exportation ou réservées à une part privilégiée de la population. De ce fait les pays richement dotés peuvent connaitre un faible niveau de développement (IDH faible, chômage, pauvreté) c’est le cas du Niger, du Mali, du Tchad et du Soudan.

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