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Le Moyen-Orient depuis 1948, une paix impossible ?

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Par   •  3 Janvier 2023  •  Dissertation  •  2 685 Mots (11 Pages)  •  2 081 Vues

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Le Moyen-Orient depuis 1948, une paix impossible ?

Gilles Kepel, dans un article du quotidien régional Sud-Ouest de décembre 2018, parle « d'un demi-siècle de chaos » lorsqu’il évoque le Moyen-Orient. Dans cette région tendue du globe, la paix n’est en effet que rarement durable et les tensions ne faiblissent jamais. 

La fin de la Seconde Guerre mondiale marque une forte augmentation des tensions au Moyen Orient. Celles-ci sont accompagnées de conflits armés avec des enjeux internationaux, parfois causés par la forte présence de pétrole dans cette région comme relatent de nombreux politologues, mais surtout par des tensions régionales liées aux intérêts territoriaux et aux questions religieuses fortes et pérennes. La paix permettrait d’acquérir un état géopolitique calme et durable dépourvu de conflits. Cependant, du Caire à Téhéran, en passant par Bagdad, Tel-Aviv, Jérusalem-Est, Damas, Beyrouth ou encore Koweït, les tensions entre les États du Machrek ne se sont jamais neutralisées, bien que les efforts pour parvenir à une paix durable aient été, à de nombreuses reprises, entrepris.

De ce fait, nous pouvons nous demander en quoi le Moyen-Orient est un foyer majeur de conflits, où les tentatives de paix sont inefficaces depuis 1948 ? 

Pour répondre à cette problématique nous allons tout d’abord évoquer les prémisses des tensions au Moyen Orient, avant de mentionner les tentatives d’interventions extérieures aux conflits dans le but d’établir une paix durable.

Le Moyen-Orient est considéré depuis 1945 comme la région la plus conflictuelle du monde. En effet, cette région connaît de nombreux conflits entre ses États qui sont principalement causés par des questions territoriales et des questions religieuses.

Ces intérêts territoriaux se traduisent par des guerres souvent rapides et qui font susciter un débat sur l’interprétation territoriale que chaque État du Machrek se fait de ses provinces. 

La création de l’État d’Israël sur le territoire palestinien en 1948 engendre plusieurs guerres israélo-arabes. Le soutien de l’ONU de créer l’État d’Israël, afin d’avoir une terre d’accueil pour les Juifs après la Shoah, déplaît fortement aux États arabes voisins qui sont récemment devenus indépendants, suite à la levée de la tutelle européenne et internationale. La fondation de l’État sioniste marque le début de la première guerre israélo-arabe. Cette guerre est symbole de fort gain de territoire pour les différents belligérants, puisque Israël va pousser ses frontières bien plus loin en Palestine que celles qui lui avaient été imposées en 1947 par l’ONU. De plus, certains pays arabes se sont appropriés des terres palestiniennes comme l’Égypte avec la bande de Gaza ou encore la Jordanie avec la Cisjordanie, sous couvert d’une défense de la cause et la souveraineté palestinienne, ce qui provoque un départ massif des Palestiniens de leur terre. En 1967, une troisième guerre se déclare entre Israël et ses voisins arabes, une guerre éclaire puisqu’Israël parvient à gagner un nombre considérable de territoires, comme Jérusalem-Est, la Cisjordanie, le plateau du Golan et le Sinaï, en l’espace de 6 jours. Le conflit israélo-palestinien devient par conséquent un conflit intraétatique important au Moyen-Orient. Mais ce conflit n’est pas le seul à démontrer un tel caractère territorial.

Une montée des tensions entre le Koweït et l’Irak se fait sentir en 1990, par l’accusation de Saddam Hussein, Président de la République d’Irak (1979-2003) envers certains dirigeants du Golfe de pratiquer une politique pro-américaine et anti-arabe, et plus particulièrement pour le Koweït de voler du pétrole qui devrait appartenir à l’Irak. Saddam Hussein considère le Koweït comme étant la 19ème province de l’Irak et il décide donc d’envahir le petit État voisin pour s’approprier ses réserves en pétrole. En l’espace de quelques heures Saddam Hussein et ses troupes marchent sur la capitale. Cette guerre est de courte durée et démontre le déséquilibre entre les nations arabes. La capacité de l'Irak à envahir un État voisin en l’espace de quelques heures relève d’une fragilité considérable dans la zone. Là encore, l’intérêt territorial, lié à l'intérêt économique que représentait le Koweït de par son activité pétrolière, légitime l’offensive terrestre du côté irakien. 

Les guerres ne s’arrêtent cependant pas aux différends territoriaux ou aux intérêts terrestres mais s’étendent également à des idéologies religieuses qui font d’ailleurs de ces conflits, des combats pérennes. 

L’expansion du sionisme après la Seconde Guerre mondiale engendre de très nombreux conflits entre Israël et les États arabes voisins à majorité musulmane. Bien que la création de l’État fait suite à l’Holocauste et reprend la théorie de Theodor Herzl du Congrès de Bâle de 1897, les tensions qui entourent l’arrivée des Ashkénazes en terre palestinienne sont à leur paroxysme. En effet, le sionisme est un concept théorique qui ne fait que suivre l’ouvrage de Herzl de 1896 Der Judenstaat. L’idée même de fonder l’État hébreu sur les anciennes terres d’Israël n’était pas le plus important pour les sionistes de la première heure. D’ailleurs, Herzl ne mentionne à aucun moment l’affrontement entre juifs et arabes musulmans, ce qui prouve que le concept n’a pas de finalité territoriale autre que la protection du peuple juif, et possède donc un intérêt religieux de taille. Les frontières d’Israël ne sont donc pas déterminées par avance et la conquête territoriale que nous évoquions précédemment se conjugue avec idéologie religieuse. C’est ce qui pousse les États arabes voisins à forte majorité musulmane à s’unir pour combattre l’envahisseur. 

Malgré l'unicité dont font preuve les États arabes face à l'État d'Israël, cela n'empêche pas l’escalade de tensions entre ces mêmes États. En effet, une guerre irano-irakienne se déclare en 1980 et dure 8 ans. L’Irak est à ce moment dirigé par des dirigeants sunnites, malgré la majorité chiite du pays. L’Irak envahit l’Iran en septembre 1980 toujours avec la volonté de continuer la répression chiite en Irak pour parvenir à contrer la révolution iranienne de 1979 et empêcher qu’elle n’éclate sur le territoire irakien. Les Mollahs sont portés au pouvoir en Iran et posent petit à petit les jalons d’une République islamique théocratique chiite. Cette invasion tire son essence dans la confrontation religieuse et théologique entre ces deux branches de l’Islam que sont le sunnisme

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