La mondialisation en fonctionnement

La mondialisation en fonctionnement

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le développement du libre-échange entraîne un processus de mise en relation et en interdépendance de la quasi-totalité des pays du monde dans une sorte de vaste marché unique, de système-monde grâce à l’extension et à l’intensification des échanges économiques et culturels à l’échelle de la planète. Ce phénomène de mondialisation paraît inéluctable pourtant il recouvre des réalités très diverses.

Comment ce processus fonctionne-t-il ? La mondialisation modifie-t-elle positivement le fonctionnement de la planète ?

L’étude du café permet de comprendre comment s’effectue le commerce d’un produit mondialisé. Plus largement, la mondialisation fait intervenir de nombreux acteurs qui sont à l’origine de flux variés.

        I- Un produit mondialisé : le café

                A- Une culture traditionnelle devenue commerciale et mondialisée :

     Le café se divise en deux variétés. L’Arabica, le meilleur d’un point de vue gustatif, représente 70% de la production mondiale et le Robusta. A partir du 17e siècle, le café est introduit en Europe qui diffuse la caféiculture dans ses colonies en Amérique, Asie et Afrique.

     La culture du café s’effectue dans deux types d’exploitation : familiales traditionnelles et de vastes plantations commerciales. Les petites exploitations assurent 70% de la production. La culture traditionnelle du café est une culture nécessitant beaucoup d’attention pour l’entretien des parcelles et la récolte manuelle des grains, elle préserve l’environnement et contribue à la subsistance des familles. Les plantations pratiquent une agriculture destinée à la vente sur les marchés internationaux. Les plantes sont exposées aux maladies donc le recours aux produits phytosanitaires est important ce qui provoque alors un impact écologique important.

     La fabrication du café se divise en de nombreuses étapes :

• La récolte se fait par cueillette manuelle ou égrappage
• Lavage puis séchage.
• Tri (manuel ou mécanisé)
• Torréfaction
• Les grains sont moulus avant d’être commercialisés.

     La mondialisation du goût (préférence pour l’arabica) et des manières de consommer (succès de la pause-café) et la recherche des profits expliquent la mondialisation de ce produit.

                B- Le commerce du café : symbole des relations Nord-Sud :

     Les conditions climatiques nécessaires à la croissance du café font que sa culture se concentre dans 70 pays dont 45 sont à l’origine de plus de 97% de la production mondiale. Les principales régions de production sont l’Amérique latine, l’Asie Pacifique et l’Afrique. Les trois premiers producteurs sont le Brésil, le Vietnam et la Colombie. Mais, le café est consommé à 93% dans les pays riches : Europe de l’Ouest, Etats-Unis et Japon. Cette situation fait que les pays du Nord cherchent à contrôler ce commerce. Ainsi, les prix du café sont fixés à New York pour l’Arabica et à Londres pour le Robusta.

     Le marché est dominé par une quarantaine de FTN du Nord qui achète la production. Aujourd’hui, les pays producteurs ne touchent qu’entre 3% et 7% du prix de vente, à l’inverse le distributeur touche 35% du prix. Cet écart s’explique par le nombre important d’intermédiaires prenant chacun leur commission

     Le commerce du café est marqué par la domination des pays du Nord sur les pays du Sud et par l’importance des FTN dans ce commerce.

                C- Effets socio-économiques et environnementaux du commerce du café :

     La chute vertigineuse des prix provoque de lourdes conséquences sur les populations des pays producteurs : endettement, exode rural, émigration, remplacement du café par des cultures illicites. Pour tenter d’augmenter leurs revenus, certains producteurs se lancent dans une course à la production accentuant les effets sur l’environnement (pollution agrochimique, perte de la biodiversité).

     Face à cette situation plusieurs initiatives se développent comme le concept du commerce équitable. Il y a alors la mise en place des labels garantissant un prix d’achat juste et stable. Ce système aboutit à la suppression d’un certain nombre d’intermédiaires et à la création d’une relation de solidarité entre consommateurs du Nord et producteurs du sud. Cependant, le commerce équitable ne représente que 2% du commerce mondial du café. Une autre démarche est menée visant à améliorer la qualité de la production afin de réduire celle-ci et d’augmenter le prix de vente. Ainsi, ont été créés des labels de qualité assurant des prix de vente élevés.

        II - La mondialisation : processus, acteurs et débats

     La mondialisation est le résultat d’un processus de mise en relation des différentes régions du monde au cours du temps, faisant intervenir de nombreux acteurs, mais dont les effets sont plus ou moins acceptés.

                A- Un processus évolutif :

1. Les trois phases de la mondialisation

      La première débute au 16e siècle avec les Grandes Découvertes qui mettent en relation l’Ancien et le Nouveau monde. Cette première mondialisation est celle du capitalisme marchand : les échanges commerciaux s’effectuent à l’échelle mondiale et non plus à l’échelle régionale.

     Par la suite, au 19e siècle débute la deuxième phase de la mondialisation qui est celle de la mondialisation du capitalisme industriel. Une première division internationale du travail se met en place entre les pays colonisés fournissant les matières premières et les pays industrialisés les transformant en produits manufacturés qu’ils commercialisent.

     Enfin, après 1945, débute une troisième phase, celle de la mondialisation financière, c’est-à-dire que le secteur financier domine les autres secteurs de l’économie.

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