La Syrie et le Liban après la 1ère Guerre Mondiale
Étude de cas : La Syrie et le Liban après la 1ère Guerre Mondiale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar juju6b • 26 Mars 2020 • Étude de cas • 4 156 Mots (17 Pages) • 574 Vues
Exposé d’histoire
A la veille de la Première Guerre mondiale, le Proche et le Moyen-Orient sont en partie intégrés à l’Empire ottoman (Turquie, Irak, Syrie, Liban, Palestine, littoral de la Mer Rouge). Le mandat français en Syrie et au Liban fut l'un des deux mandats — l'autre étant le mandat britannique en Palestine — institués par la Société des Nations (SDN) dans leur principe le 25 avril 1920 (après la Première Guerre mondiale). Nous pouvons alors nous demander comment la Première Guerre Mondiale a-t-elle révélé les pays du Liban et de la Syrie ? Pour apporter une réponse à cette problématique nous verrons alors l’histoire du Liban en analysant le mandat français et le Liban indépendant, puis la guerre civile de 1975 à 1990 puis la reconstruction du pays jusqu’à nos jours. Puis nous nous intéresserons à la Syrie en parlant de la République syrienne, puis nous verrons en détail la révolte contre Bachar el-Assad et pour finir nous expliquerons la situation actuelle du pays.
Tout d’abord, une nouvelle ère politique s’ouvre au Liban : celle du mandat français. En effet, en raison des intérêts économiques, culturels et religieux de la France dans cette région, elle obtient de la SDN un mandat sur une partie de l’empire ottoman : la Syrie et le Liban actuels. Dans le cadre de la fin de la guerre deux traités sont signés : l’accord de San Remo du 25 avril 1920 qui attribue des mandats sur la province arabe de l’Empire Ottoman aux puissances alliées (la France et la Grande-Bretagne) et le traité de Sèvres du 10 août 1920 signé entre les Alliés et la Turquie. La Société Des Nations promulgue la carte du mandat sur la Syrie et le Liban le 24 juillet 1922. Répondant aux vœux des maronites venus plaider leur cause à la Conférence de la paix, la création du Grand Liban est proclamée le 1er septembre 1920 par le Général Gouraud. La création du Grand Liban, indépendant de la Syrie, est confirmée par la SDN le 24 juillet 1922. Ce Grand Liban est composé de cinq mohafazats ou « départements » : ceux de Beyrouth, du Mont-Liban, du Liban Nord, de la Békaa et du Liban Sud. La France met progressivement en place son administration mandataire et élabore également le système institutionnel du Liban. La constitution est promulguée le 23 mai 1926. Cette constitution, inspirée de la IIIème république française, fait du Grand Liban une république, prévoit des élections au suffrage universel, un sénat, une chambre des députés et une répartition des sièges entre les différentes communautés. Le premier président de la République est Charles Debbas, avocat grec orthodoxe. En 1936, dans le cadre de la recherche de l’indépendance du Moyen-Orient et dans celui des négociations entre la France et la Syrie pour la signature d’un traité d’indépendance, le Liban procède également à des négociations pour accéder à l’indépendance. Un traité franco-libanais est signé le 13 novembre 1936 au Petit Sérail. Mais ce traité qui garantit l’indépendance du Liban, son accès dans les trois ans à la SDN en contrepartie du maintien des forces militaires françaises radicalise les communautés libanaises : alors que le traité est la garantie pour les chrétiens de l’indépendance dans ses frontières, il est perçu par les musulmans comme un frein à la réalisation de l’unité syrienne. En France également, le Parlement refuse de ratifier le traité en raison des milieux coloniaux. Le 1er septembre 1939, la déclaration de guerre oblige Gabriel Puaux à suspendre la constitution et à dissoudre la chambre des Députés. En 1949, la défaite de la France est vécue avec incrédulité pour le Liban. L’armistice est lourd de conséquence pour le Liban et pour le reste de l’empire qui sont placés sous la domination de l’Allemagne. Afin d’éviter une main mise de l’Allemagne sur le territoire libanais, les troupes britanniques et françaises entrent en Syrie et au Liban le 8 juin 1941. Les tensions latentes entre le Liban et la France sont mises à jour avec le gouvernement nationaliste, qui décide le novembre 1943 d’une nouvelle base politique pour le Liban connue sous le nom de Pacte National.
Enfin le Liban adhère à la Ligue des Etats Arabes créée en octobre 1944. Le traité franco-britannique du 13 décembre 1945 décide du départ des troupes françaises et britanniques du Liban. Les dernières troupes quittent Beyrouth le 7 avril 1946. C’est ainsi que se terminent le mandat et la présence française au Liban. Après la Seconde Guerre Mondiale, le Liban entre dans l’ère de l’indépendance sur la base du Pacte National. En politique étrangère, la proclamation de l’état d’Israël le 14 mai 1948 déclenche une première guerre israélo-arabe le 15 mai 1948 au cours de laquelle le Liban intervient militairement aux côtés des armées égyptienne, syrienne, jordanienne et irakienne. Cette guerre et la victoire d’Israël ont des conséquences pour le Liban : l’accueil de 100 000 réfugiés palestiniens fragilise le tissu social libanais. La politique intérieure est également fragilisée par l’assassinat du président du Conseil Riad es-Solh le 16 juillet 1951. Sa mort est liée à la montée en puissance du Parti populaire Syrien, parti créé au Liban en 1932 par Antoun Saadé, et basé sur l’idée que le Liban, appartenant à la Grande Syrie, ne doit plus exister en tant qu’Etat. Le Liban se rallie donc totalement à la doctrine Eisenhower en janvier 1957, et bénéficie ainsi des aides financières, économiques voire militaires américaines afin de lutter contre toute potentielle agression communiste.
La création du Grand Liban par la France en 1920 est source de contestation pour les nationalistes tant syriens que libanais qui revendique l’attachement du Liban à la Syrie. De plus, dans le contexte de la guerre froide, le Liban s’étant rangé dans le camp occidental, il refuse d’intégrer la RAU et se distingue par sa liberté d’expression et son économie libérale. A la différence du Liban, le régime politique syrien est dictatorial et son économie est contrôlée par l’Etat depuis l’arrivée du parti Baas au pouvoir en 1963. La guerre débute le 13 avril 1975 à la suite d’un incident entre les Phalanges et les Palestiniens dans la banlieue de Beyrouth. Cet incident met le feu aux poudres et embrase tout le pays. Deux factions se font face dans des affrontements violents et meurtriers (guérilla dans les villes, assassinats de civils, francs-tireurs, bombardements) qui touchent tout le pays : les chrétiens d’un côté et les défenseurs de l’arabisme et des Palestiniens de l’autre. A Beyrouth, dont le centre est détruit à l’automne 1975, une ligne de démarcation sépare l’est chrétien de l’ouest musulman.
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