La Chine depuis 1945
Dissertation : La Chine depuis 1945. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Cyprien Grt • 3 Novembre 2017 • Dissertation • 3 400 Mots (14 Pages) • 1 020 Vues
« Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera », c'est ainsi qu'Alain Peyrefitte intitulait en 1973 un livre qui attirait l'attention du grand public francophone sur le formidable potentiel de l'empire du Milieu. En 1927, Tchang-Kai Shek instaure à partir de sa capitale, Nankin, un véritable régime dictatorial. En 1930, la guerre civile éclate entre le parti nationaliste au pouvoir et le parti communiste chinois (PCC). Après la « longue marche » démarrée en 1934, le PCC se retrouve affaibli par les lourdes pertes qu’il a subies mais néanmoins soudé autour d’un leader, Mao Zedong. Dans ce contexte de guerre civile avancée, la Chine divisée, est attaquée par le Japon. Pour faire face à l’opposant, un accord entre le Guomindang au pouvoir (le parti nationaliste de Tchang Kaï-chek) et le PCC est signé et met fin à la guerre civile pour lutter contre l’occupant japonais. Ce dernier occupe la Chine et crée un Etat vassal en Mandchourie : le Mandchoukouo. Finalement, la Chine est ravagée par l’occupation et la guerre puisqu’environ 15 millions de personnes en sont victimes et les nombreux affrontements ont ravagé le pays. Ainsi, comment depuis 1945, la République Populaire de Chine (RPC) (re)construit-elle sa puissance ? Tout d’abord, de 1945 au milieu des années 1950, la Chine continentale devient une république populaire qui veut s’affirmer dans le bloc communiste pour se réinsérer dans le système international. Ensuite, du milieu des années 1950 à 1978, la RPC engage des politiques qui visent à en faire une puissance mondiale. Enfin, depuis 1978, la RPC veut s’imposer de plus en plus comme une puissance globale
Au sortir de la guerre, la Chine est divisée mais s’unifie rapidement autour de Mao Zedong et de la République Populaire de Chine. Elle tente de rattraper son retard de développement en s’alliant aux régimes communistes, qui l’aident à s’intégrer.
La Chine se retrouve exsangue à la fin de la seconde guerre mondiale et cette situation contribue à la relance des combats internes entre Tchang-Kai Shek et Mao Zedong. Après la capitulation du Japon, le 2 septembre 1945, la Chine de Tchang Kaï-chek (soutenue par les Etats-Unis) se retrouve sur le banc des vainqueurs et obtient par conséquent un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU ainsi que la restitution des territoires annexés par le Japon. Par ailleurs, en mars 1946, la guerre civile opposant le Guomindang au pouvoir et le PCC reprend. Le PCC a profité de la guerre pour s’affirmer : il s’appuie désormais sur la paysannerie et les troupes nationalistes plus engagées contre les Japonais, sont davantage affaiblies. En 1945, les troupes communistes qui forment l’Armée nationale de libération, comptent 1 million d’hommes alors qu’elle en comptait seulement 40 000 en 1937. A partir d’août 1941 et de l’entrée en guerre de l’URSS, les communistes bénéficient de l’aide des armes soviétiques. Enfin, à partir de leur base de Yan’an les communistes lancent des attaques vers le littoral puis vers le Sud. Les communistes atteignent Pékin en janvier 1949, et annonce la ville comme nouvelle capitale communiste. A la fin de la même année, les nationalistes perdent la poche résistante proche de la région du Sichuan et se réfugie à Formose (ancien nom de Taiwan), nouvelle capitale de la République de Chine après la perte de Nankin. Les nationalistes ayant quitté la Chine continentale, Mao Zedong, chef du PCC proclame la République populaire de Chine le 1er octobre 1949. Dans un premier temps, seuls les pays communistes comme l’URSS, reconnaissent la RPC de Zedong. Le Royaume-Uni maintient également une relation diplomatique avec la RPC afin de garder sa concession d’Hong-Kong. Malgré l’union de la Chine continentale, Rudolph Joseph Rummel estime que la Chine ressort fragilisée de cette guerre civile, qui aura provoqué plus de 6 millions de morts dont près de 5 millions après 1945.
Unifiée, la RPC tente de s’affirmer comme un partenaire de l’URSS. Une grande confiance est donnée dans le modèle soviétique. Ainsi, plusieurs contacts s’établissent dès février 1949 entre les deux pays, Mao Zedong se rend à Moscou fin 1949-début 1950. Ce partenariat s’effectue à la fois au niveau économique, que social et politique. Elle applique d’abord le modèle économique soviétique pour se moderniser. En effet, l'économie est planifiée, collectivisée et la priorité est donnée à l'industrie lourde. Ainsi, seulement 7 % des investissements vont à l'agriculture alors que les 600 millions de Chinois sont des ruraux à 90 %. Les ingénieurs soviétiques mettent en place les bases de l'économie moderne de la RPC par le développement de l’industrie et des transports. En 1950 débute la réforme agraire, puis la collectivisation, sous la même forme que celle de 1929 en URSS. Ces réformes initiées par l’URSS portent ses fruits puisqu’en trois ans (1949-1952) la production agricole retrouve son meilleur niveau. La forte inflation a été enrayée et le pays a retrouvé ordre et reprise du travail. La collaboration est aussi politique puisqu’en 1954, une constitution qui s'inspire de celle mise en place par Staline en URSS en 1936 est mise en place. La Chine exprime aussi une volonté de modernisation sociale avec l’abolition des privilèges des étrangers, l’alphabétisation, la lutte contre les maladies, les mesures pour les défavorisés ou encore l’émancipation des femmes. De plus, la Chine met elle aussi en place un régime totalitaire, encore plus stricte qu’en URSS selon Jean-Luc Domenach dans Mao, sa cour et ses complots / Derrière les Murs Rouges. En effet, avec l’aide de l’URSS, le régime met en place les laogai, des camps de « réforme par le travail ou l’intensité de la rééducation idéologique est primordiale. Enfin, à l’instar de Staline, Mao instaure aussi un véritable culte de la personnalité autour du Grand Timonier.
Enfin, la RPC s'engage pleinement dans la Guerre froide notamment dans le cadre de son alliance avec l’URSS. Le 14 février 1950, la Chine signe avec l’URSS, un traité d'amitié, d'alliance et d'assistance mutuelle. La proximité idéologique des deux pays leur permet de tisser une amitié éternelle. Cette signature est le premier acte diplomatique signé par la Chine en tant que partenaire libre. Il comporte plusieurs volets, diplomatique, financier et économique. La RPC s'engage également au cœur de la Guerre de Corée entre 1950 et 1953. Le 25 juin 1950, les troupes de la Corée du Nord de Kim IL Sung, alliée de l’URSS, envahissent la Corée du Sud, alliée des Etats-Unis. Jusqu’au 1er aout 1950, l’URSS utilise la politique de la chaise vide au conseil de sécurité de l’ONU. Ainsi, grâce à son absence, les Etats-font passer une résolution qui condamne l’action de la Corée du Nord. Cette résolution exige la retraite des agresseurs au nord du 38e parallèle et demande l’aide des membres des Nations Unies pour rétablir le statut quo. L'ONU envoie donc une force multinationale menée par les Etats-Unis et dirigée par Douglas Macarthur. Arrivé à la frontière chinoise, Macarthur demande une victoire sur le communisme jusqu'en RPC. La RPC réplique en envoyant une armée de volontaires du peuple chinois. Cette contre-offensive et grâce à l’appui de l’aviation soviétique, le Nord communiste reprend Séoul en 1951. Au total, ce conflit aura engagé de 2,9 millions de soldats causé la perte de 2 millions de soldats et civils. L’armistice est signé en 1953 et rétabli le statu quo sur le 38ème parallèle. Finalement, la guerre de Corée est une guerre sino-américaine masquée par son nom, son caractère « non déclaré ». Dans le cadre de la guerre froide, la période est celle d'une fermeture de la RPC qui n'entend pas avoir de relations avec les Occidentaux capitalistes. Les années 1950 sont cependant celles d'un basculement.
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