L’Europe entre restauration et révolution

Thème 1. L’Europe face aux révolutions. Chapitre 2. L’Europe entre restauration et révolution.

Entre le 18 septembre 18141 et le 9 juin 1815, au congrès de Vienne (Autriche), les quatre grands vainqueurs

de Napoléon Ier (Grande-Bretagne, Prusse, Russie et Autriche) décident de mettre un terme à l’ère révolutionnaire et

à fonder un nouvel équilibre européen. Ils pensent donc la reconstruction de l’Europe comme une « restauration » de

l’ordre ancien -celui des monarchies traditionnelles-, et ce au mépris des revendications nationales et/ou libérales des

peuples. Mais, devant la mise en place du concert européen monarchique, les peuples européens expriment leurs

aspirations : nationales, avec le droit pour les peuples opprimés, conscient de leur unité, de vivre dans un seul et même

Etat ; et libérales, avec le droit pour un peuple de jouir des libertés civiles et politiques. Comment, dans la première

moitié du XIXe siècle, les aspirations nationales et libérales s’affirment-elles dans l’Europe du congrès de Vienne

(1815) ?

I. L’Europe post-révolutionnaire : la mise en place d’un nouvel ordre monarchique européen.

A. L’onde de choc révolutionnaire et ses conséquences en Europe (1789-1815)

En Europe, dans les années qui suivent la Révolution française, la crainte d’une contagion révolutionnaire inquiète les

souverains étrangers alors à la tête de coalitions successives contre la France.

Les guerres françaises en Europe, lancées au départ pour défendre l’idéal révolutionnaire (devant l’hostilité des

souverains étrangers) et répondre aux aspirations nationales et libérales des peuples, conduisent à l’annexion par la

France de nombreux territoires (Belgique et rive gauche du Rhin intégrées à la République en 1795) ou à la vassalisation

de pays voisins (aux Pays-Bas, en Suisse, en Italie, les « républiques sœurs » sont dotées d’institutions calquées sur

celles de la France, avant d’être absorbées ou transformées en monarchies par l’Empire). En 1811, après les conquêtes

napoléoniennes, la France exerce son influence sur la quasi-totalité de l’Europe (à l’exception de l’Angleterre, du

Portugal, de la Sardaigne, de la Sicile et de Malte). Dans les pays occupés par les armées françaises, des réformes

libérales sont introduites (abolition des privilèges et des droits féodaux).

Mais les puissances étrangères coalisées (Angleterre, Prusse, Russie, Autriche) triomphent des armées impériales

françaises. Défait, Napoléon abdique (6 avril 1814). Les

...