Gouverner la France Composition
Cours : Gouverner la France Composition. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar moulahid • 28 Février 2019 • Cours • 1 491 Mots (6 Pages) • 990 Vues
GOUVERNER LA FRANCE DEPUIS 1946
INTRODUCTION
Gouverner un pays, en l’occurrence la France depuis 1946, suppose la réunion de trois institutions distinctes, quoique liées entre elles : d’abord, un Etat, défini comme l’autorité à laquelle est soumise la population, ensuite, son gouvernement, constitué du personnel politique élu pour prendre les décisions politiques conformes aux choix de la majorité des citoyens, et en dernier lieu, son administration, chargée d’exécuter les décisions prises par le personnel politique en charge de la direction de l’Etat.
Depuis l’émergence des médias et moyens de diffusion de l’information, cet Etat doit de plus en plus tenir compte de l’opinion publique, c’est à dire les convictions et valeurs portées par les Français.
Il s’agira alors de montrer l’évolution du rôle de l’État en France depuis 1946, ainsi que la manière de gouverner dans le contexte de la mondialisation et de la construction européenne.
En fait, le gouvernement et l’administration de la France par l’Etat a connu 2 périodes : la première, comprise entre 1946 et les années 1980, correspond à celle d’un État fort et modernisé qui gouverne la France. Puis, du milieu des années 1980 à nos jours, l’État a du s’adapter et transformer sa manière de gouverner.
DÈVELOPPEMENT
- 1946-1980 : Gouverner en modernisant et en renforçant le rôle de l’État
A la libération, l’esprit de la résistance est porteur d’une aspiration profonde à un renouvellement de la vie politique, susceptible de dépasser les clivages antérieurs. Le 25 aout 1944, le Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) s’installe à Paris, et refonde l’État républicain et restaure la démocratie. Il est constitué de 3 forces : communistes, gaullistes et socialistes. L’Assemblée désigne alors de Gaulle à l’unanimité pour présider le premier gouvernement issu du suffrage universel depuis 1940. Ce gouvernement, chargé de rédiger une nouvelle constitution, élargit les droits de l’Homme en affirmant pour la première fois l’égalité des sexes et l’existence des droits sociaux. La constitution instaure un régime parlementaire, avec une nette prédominance du Parlement. Il en découle donc un risque d’instabilité accru car ce gouvernement repose sur la majorité parlementaire. De Gaulle, favorable à un régime présidentiel, quitte le pouvoir dès janvier 1946. Toutefois, malgré l’instabilité ministérielle, une politique de reconstruction économique et d’intégration européenne est menée, avec notamment la construction d’écoles (ENA) pour former les hauts fonctionnaires de l’État. Le principal problème est celui de la décolonisation. Si la IVème République parvient à mettre un terme à la guerre d’Indochine, elle échoue face à la Guerre d’Algérie. La crise du 13 mai 1958 entraîne la chute du régime.
Rappelé au pouvoir en 1958, le général De Gaulle dote la France d’une nouvelle constitution. Le régime parlementaire est maintenu dans son principe essentiel, puisque le gouvernement est responsable devant l’Assemblée nationale, mais le président de la république détient le droit de dissolution, préside le Conseil des ministres, peut disposer des pleins pouvoirs et consulter le peuple par référendum. La Vème République est un régime semi-présidentiel. Le pouvoir du parlement se voit décroître, tandis que De Gaulle est qualifié de « Monarque Républicain ».
Une première étape de l’évolution de l’État est donc de le refonder, le moderniser et le renforcer. Il s’agit aussi de développer le rôle de l’État en élargissant ses compétences. Celles-ci concernent trois secteurs auxquels l’Etat était resté largement étranger jusqu’alors : l’économie, le social et la culture. Sur le plan économique, la mise en place de l’Etat-providence est concrétisée par l’adoption de deux décisions majeures : d’une part, l’institution d’un commissariat au Plan, confié à Jean Monnet. D’autre part, la nationalisation des grandes entreprises, laquelle consiste à faire racheter par l’Etat des firmes appartenant aux secteurs vitaux de son économie. Sur le plan social, la mise en place de l’Etat-providence est concrétisée par la création de 3 grandes institutions : la Sécurité sociale, les HLM et le SMIG. Sur le plan culturel, enfin, la mise en place de l’Etat-providence se traduit par son intervention dans le secteur de l’éducation et des loisirs, comme en témoigne la création de la fête de la musique. On assiste alors à une modernisation de l’État et une démocratisation de la vie grâce au développement de l’État-providence qui permet l’interventionnisme de l’État dans de nouveaux domaines. Toutefois, cette modernisation va se poursuivre mais dans contexte plus délicat à cause des crises économiques et financières.
En 1968, étudiants et ouvriers expriment leur mécontentement par des grèves, des manifestations et des émeutes. Le pouvoir est alors ébranlé. Les révoltes ouvrières et étudiantes se multiplient et obligent le général de Gaulle à dissoudre l’assemblée nationale. Malgré la victoire de son parti aux législatives, il doit démissionner après l’échec d’un référendum en 1969. Dans un contexte de crise et contestation politique, l’État ne peut plus gouverner sans tenir compte de l’opinion publique. Cependant, l'établissement d'un monopole d'Etat sur les médias lui assure une certaine maîtrise de l'opinion publique, en particulier avec l’Office de Radiotélévision Française (ORTF) qui contrôle tous les médias. Les successeurs de De Gaulle, continuent à vouloir maîtriser l’opinion publique. Il faut attendre les années 1980 pour assister à la libération des médias, et la diversification de l’opinion publique. En effet, c’est l’arrivée au pouvoir de Mitterrand qui permet l’émancipation des médias audio-visuels.
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