Etats unis - Brésil ?
Cours : Etats unis - Brésil ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Victor El-khoder • 16 Décembre 2015 • Cours • 1 064 Mots (5 Pages) • 962 Vues
Introduction
[Accroche] Guerres extérieures au bilan incertain, crise économique et financière, endettement colossal, modèle contesté de toutes parts : est-ce le déclin de l’empire américain ? À l’inverse, le temps du Brésil est-il enfin venu ?
[Problématique] Les deux pays semblent connaître des trajectoires opposées. De fait, ils appartiennent à des catégories très différentes. Les États-Unis sont encore l’unique « hyperpuissance », dotée simultanément de tous les attributs de la puissance. Le Brésil, quant à lui, est un pays émergent : autant dire encore en développement. Alors, le second va-t-il détrôner le premier ?
[Annonce du plan] L’approche géo-économique permettra d’abord de comparer l’insertion de chaque pays dans la mondialisation. L’analyse en miroir du hard power puis du soft power de chaque État complétera l’étude selon une approche davantage géopolitique.
I. Puissance globale, puissance émergente
1. Deux économies mondialisées
- Les fondamentaux de la puissance américaine sont manifestes : 3e superficie (9,6 millions de km²) mais aussi 3e population (319 millions d’habitants) du monde. La puissance économique place les États-Unis au premier rang mondial, malgré les graves conséquences de la crise économique née chez eux en 2008. Les firmes transnationales (FTN) américaines sont au cœur des processus de mondialisation : 136 des 500 plus grandes entreprises mondiales sont américaines.
- 5e pays du monde par sa superficie (8,5 millions de km²), mais aussi par sa population qui dépasse les 200 millions d’habitants, le Brésil représente 53 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Amérique du Sud. Depuis quinze ans, la croissance économique y atteint en moyenne 5 % par an, mais est à présent plus modeste avec la crise. Le Brésil est devenu la 7e puissance économique mondiale. Les firmes brésiliennes progressent dans les classements internationaux : déjà 7 sur les 500 premières.
2. L’exemple de deux agricultures mondiales rivales
- Les deux pays figurent parmi les géants agricoles de la planète. L’agriculture américaine reste la première du monde, grâce à un complexe agro-industriel (agrobusiness) subventionné à la production et puissamment intégré.
- Le complexe agro-industriel brésilien est, quant à lui, en pleine croissance et dispose des vastes espaces propres aux pays neufs. Le front pionnier pourrait fournir 90 millions d’hectares supplémentaires. Le Brésil est bien la « ferme du monde ».
[Transition] L’insertion dans la mondialisation se fait donc encore clairement au bénéfice des États-Unis, même si le rôle mondial du Brésil s’affirme. En matière de hard power, en revanche, le bilan est sans équivoque.
II. Hard power : David et Goliath ?
1. L’hégémonie diplomatique et militaire : l’imperium américain
- Le hard power représente la capacité de contrainte d’un État, c’est-à-dire d’imposer sa volonté aux autres par la force, voire par le conflit. Les États-Unis occupent une place prépondérante dans les grandes institutions internationales. Le siège de l’Organisation des Nations unies (ONU) est à New York, ceux du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington. Ils disposent au Conseil de sécurité de l’ONU du droit de veto, et au FMI d’un droit de blocage de fait.
- Le budget de l’armée américaine représente 35 % des dépenses militaires mondiales. Outre leur capacité nucléaire, les États-Unis disposent des technologies les plus avancées : réseau de bases planétaire, 14 groupes aéronavals sans équivalent dans le monde, chasseurs et bombardiers furtifs, réseau de renseignement Échelon, drones à capacité de frappe planétaire, etc. Les interventions américaines dans le monde sont multiples.
2. Le Brésil : un nain en phase de croissance ?
- Les dépenses militaires brésiliennes représentent moins de 2 % de son PIB. Toutefois, ses capacités se renforcent. Par tradition non interventionniste dans les affaires internationales, le Brésil s’implique sous mandat de l’ONU, comme en Haïti dans le cadre d’une mission humanitaire. Son rôle mondial apparaît ainsi nettement en retrait.
- Brasilia tente de compenser par une diplomatie active, parfois via des structures informelles, comme l’IBAS ou le G20. Le Brésil émergent témoigne cependant d’une certaine naïveté dans les affaires internationales, comme l’ont montré ses tentatives de négociations dans le dossier du nucléaire iranien en 2010.
[Transition] La catégorie du hard power est à l’avantage quasi exclusif des États-Unis. Le Brésil n’a pas les moyens d’une puissance planétaire. Son rôle mondial, nécessairement limité et non décisif, s’exprime davantage dans le soft power.
III. Soft power : entre contestation et émergence
1. Les États-Unis : un soft power complet mais un modèle contesté
- Le soft power désigne la capacité d’influence et de persuasion. L’anglais, langue véhiculaire internationale, en est un outil efficace. De même que les industries culturelles : le cinéma américain, qui promeut l’American way of life, en accapare près de la moitié des recettes mondiales. Les technologies du Web, les réseaux sociaux et les compagnies internet, dominés par les GAFA, sont aussi des vecteurs puissants de ce soft power américain.
- Il n’en demeure pas moins que le modèle américain est contesté par d’autres, des mouvements altermondialistes à la rivalité chinoise, sans oublier la menace islamiste. Les États-Unis, en dépit de la popularité planétaire du président Barack Obama, ne bénéficient guère d’une image positive.
2. Un soft power brésilien en voie d’affirmation
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