Duchamp et le calembour
Commentaire d'oeuvre : Duchamp et le calembour. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar polpolpol • 28 Janvier 2019 • Commentaire d'oeuvre • 983 Mots (4 Pages) • 625 Vues
Duchamp et le calembour
Duchamp a toujours été un grand amateur de jeux de mots. Il valorisait l'idée véhiculée plus que la technique, popularisant ainsi l'expression « aussi bête qu'un artiste »
Pour lui, la conception d'une œuvre devenait le sujet du processus intellectuel nécessaire à la création plutôt que le savoir-faire.
Fontaine
Cette œuvre fait partie de la période ready-made de Marcel Duchamp.
Il n’existe aujourd’hui plus qu’une réplique qui est exposée au Musée d'art moderne du Centre Georges Pompidou à Paris, qui a été réalisée en 1964. Presque 50 ans après la création de la première version de Duchamp.
En tout points similaire à l’originale qui était un urinoir renversé en faïence blanche recouverte d’une glaçure en céramique et de peinture blanche. Elle mesurait 63 x 48 x 35cm et comportait la signature « R. Mutt » et la date « 1917 » peinte en noire, ainsi qu'une plaque de cuivre, fixée sous l'urinoir, portant l'inscription : « Marcel Duchamp 1964 »
A cette époque, Duchamp est membre directeur de la Société des artistes indépendants de New York -Society of Independent Artists, SIA- fondée en 1916.
L’idée de cette société est que n’importe quel artiste peut devenir membre simplement en rendant un formulaire d’inscription. Il n'y a « ni jury, ni récompense ». Le premier salon se tiendra à New York le 9 avril 1917, normalement aucune œuvre ne pouvait être refusée « pour des raisons esthétiques ». Néanmoins, William Glackens, président de la SIA refuse que «Fontaine » ne soit exposée car « sa place n’est pas dans une exposition d’art et que ce n’est pas une œuvre d’art, selon quelque définition que ce soit », cette œuvre serait une « pièce commerciale ressortissant à l'art du plombier », « immoral et vulgaire ».
Le photographe Alfred Stieglitz exposera l'urinoir dans sa galerie sous le titre « Madonna of the Bathroom », il la prendra en photo, ces dernières seront publiées dans « The e Blind Man »
La signature « R. Mutt. » venait selon Marcel Duchamp du nom de la société J. L. Mott Iron Works qui lui aurait fourni son exemplaire.
Duchamp faisait aussi croire que Mutt était un pseudonyme masculin utilisé par une amie. Il aurait communiqué un numéro de téléphone à la presse qui était bel et bien celui de l'écrivaine Louise Norton, complice dans le canular.
L.H.O.O.Q.
L’œuvre créée en 1919 par Duchamp est une parodie de La Joconde de Léonard de Vinci.
Le format est petit (20cmX12cm). Si cette œuvre est un ready-made, elle est plus connue pour son message de questionnement de l’art à travers l’humour.
L’inscription qui lui doit son titre est un homophone du mot « look » qui veut dire regarde en anglais et qui suggère une deuxième approche à l’art, une invitation à regarder l’œuvre une nouvelle fois. Mais le titre est aussi un allographe qui se prononce « elle a chaud au cul ». L’humour décalé de cette œuvre l’inscrit dans le courant dadaïste qui désacralise l’art classique en lui faisant porter la moustache. Marcel montre que l’art peut aussi se trouver dans un gribouillage sur une carte postale.
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