Deng Xiaoping et les Quatre Modernisations Chinoises

        Ce document est un extrait du discours de Deng Xiaoping, prononcé en 1979. Cet extrait est disponible dans l’ouvrage de Rémi Pérès, Chronologie de la Chine au XXème siècle, Editions Vulbert, depuis 2001. Devenue une puissance géopolitique sous Mao Zedong, la Chine communiste s’engage avec Deng Xiaoping dans une politique d’ouverture économique, ce qui fait d’elle le 2eme PIB mondial à cette époque. Deng Xiaoping, leader chinois de 1978 à 1992, va ouvrir la Chine à la mondialisation économique, s’exposant ainsi au monde, mais tout en réprimant les revendications démocratiques. En 1978, il va lancer la politique « des quatre modernisations » qui a pour objectif de faire entrer la Chine dans l’économie mondiale.                               Ainsi, nous verrons dans quelle mesure il atteste d’une rupture dans les relations de la Chine au monde au tournant des années 1980 ?               Pour cela, nous analyserons tout d’abord l’intégration de la Chine dans la mondialisation pour ensuite nous pencher sur l’entente difficile entre la Chine et les pays démocratiques.

        Deng Xiaoping commence son discours par une phrase lourde de sens : « Nous voici encore une fois à un tournant de l’histoire de la Chine. » En effet, ses réformes constituent une rupture avec le modèle de Mao Zedong, le précédent leader de la Chine. L’économie est jusqu’alors socialiste. C’est-à-dire qu’elle est dirigée par l’État, dans les terres sont collectivisées dans les campagnes et la production agricole est également contrôlée par l’État tout comme le domaine industriel. Cette politique est le « Grand Bon en Avant » mis en avant par Mao en 1958, avec pour objectif d’augmenter les rendements agricoles et industriels afin de rattraper l’économie Américaine. Ce fut un désastre pour la population chinoise : des millions de Chinois meurent de famine et d’épuisement au travail.

Ainsi, l’arrivée de Deng Xiaoping va provoquer un tournant dans l’économie du pays. Il lance la politique des « Quatre Modernisations », des modernisations agricoles, industrielles, militaires et scientifiques. Cette politique a pour but d’intégrer la Chine dans l’économie de marché et la mondialisation grâce à des réformes libérales. Dans un premier temps les terres sont décollectivisées, les campagnes sont modernisées, les paysans peuvent choisir leur culture. Le domaine de l’industrie va aussi permettre à la Chine de s’ouvrir à l’économie mondiale. Les Zones Économiques Spéciales (ZES)  sont crées dans le Sud comme celle de Shenzen, ces zones offrant des avantages fiscaux vont ainsi attirer les capitaux étrangers. D’ailleurs Deng Xiaoping montre bien son intention de travailler avec les étrangers (ligne 6) : « dans un esprit de coopération internationale ».  La Chine s’ouvre donc au monde et s’intègre rapidement dans la mondialisation en devenant le 1er exportateur mondial.

        Cependant, l’entrée de la Chine dans la mondialisation sera assez difficile en raison du régime politique de ce pays. En effet la Chine est dans une situation particulière, un régime communiste qui adopte une économie libérale. Deng Xiaoping va donc, dans son discours, affirmer le caractère socialiste de sa politique des quatre modernisations : (ligne 4) « c’est une révolution socialiste ». Le dirigeant chinois souhaite également (ligne 8-9) concilier l’économie de marché, une économie libérale, avec l’économie de planification de la production, une économie communiste. Cela crée un paradoxe et va donc mener à un échec total de cette idéologie. L’État continue de contrôler l’économie, les chefs d’entreprises sont membres du PCC, les terres ne se privatisent pas et restent sous les mains de l’État. L’entente avec le libéralisme et les régimes démocratiques restent délicates. D’ailleurs, notons qu’en 1989, la manifestation des étudiants chinois à Pékin tourne au désastre. L’État envoie des chars militaires contre les manifestants, des centaines de chinois sont blessés, certains meurent. L’image de la Chine, qui s’est ouverte au monde en entrant dans la mondialisation, est fortement entachée, et les limites du modèle chinois sont exposées.

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