Crise du 6 février 1934

Le premier document est un extrait du quotidien régional La Montagne sur la réaction d’un homme de gauche réalisé par Alexandre Varenne. Il est le créateur de ce quotidien ainsi que journaliste et député socialiste à Clermont Ferrand. Le deuxième document est un extrait de la revue mensuelle littéraire française : Revue des deux mondes. Il représente le témoignage de René Pinon un chroniqueur proche des Ligues. Ses deux extraits s’expriment sur la manifestation du 6 février 1934 quelques jours après les évènements. En effet, dans les années 30 la France traverse une période d’instabilité. Touchée par la crise économique qui démarre aux Etats-Unis, elle connaît une expansion du chômage et de la pauvreté. Politiquement, l’antiparlementarisme se développe, avivé par les Ligues d’extrême droite qui critiquent un système qu’elles jugent trop faible et corrompu. En janvier 1934, l’Affaire Stavisky (un escroc qui aurait réalisé des transactions financières, impliquant un ministre et des députés, est retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses) ; enflamme la presse et l’opinion. Edouard Daladier devient le nouveau chef du gouvernement. Le 6 février, le jour où Edouard Daladier se présente à la chambre des Députés, symbole du pouvoir et de la démocratie, une manifestation organisée par les Ligues dégénère en émeute. Le 7 février Edouard Daladier démissionne du gouvernement. Cette manifestation symbolise la crise que traverse le pays ainsi que la division de l’opinion publique.

Premièrement, les deux extraits se distinguent explicitement dans le traitement de l’information à propos des émeutes du 6 février.

En effet le document numéro un est un extrait de journal régional qui ne se diffuse que dans le secteur de Clermont-Ferrand et du Limousin. Il touche un public certainement plus grand que le document numéro deux, qui est une revue littéraire, due à son prix inférieur. Ils ont tous les deux un clivage opposé, la Revue des deux mondes à cette époque soutenait l’Eglise catholique, ainsi était plus du côté droit et soutenait ainsi plus les royalistes, monarchistes et antiparlementaristes. La Montagne créé par un socialiste se situe plus à gauche ainsi soutient les républicains.

Par conséquent, ces deux documents prennent un parti radicalement opposé.

Alexandre Varenne décrit cette manifestation comme « une masse énorme de manifestants furieux » qui sont « envahi par l’insurrection » et « déchainée ». Pour lui le « gouvernement légal » donc qui est légitime, est « assiégé » donc envahi pour ensuite être « renversé » par un soulèvement populaire. Face à cette violence, l’ordre public est dans l’obligation de se défendre et donc de riposter. Il parle de « pavé ensanglanté » et de « morts et blessés » qui ne se comptent pas, signifiant un nombre trop important. Le bilan est de 15 morts et des centaines de blessés. Quant à la démission d’Edouard Daladier, il décrit ça comme un devoir dans l’espoir d’un apaisement et de paix pour la France.

Par opposition, René Pinon dépeint cette manifestation comme « grandiose », une « bataille » mené par des « patriotes exaspérés » combattant contre « l’effroyable tumulte » qui « régnait » au Palais Bourbon. Il utilise un vocabulaire rappelant

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