Conséquences des fluctuations climatiques du Moyen- Âge au XIXème siècle
Dissertation : Conséquences des fluctuations climatiques du Moyen- Âge au XIXème siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mysaLLL • 28 Septembre 2022 • Dissertation • 1 591 Mots (7 Pages) • 365 Vues
conséquences des fluctuations climatiques du Moyen- ge au XIXème siècle
La température moyenne à la surface de la Terre varie depuis au moins deux millions d'années. Établir l'histoire du climat a été facilité avec la multiplicité des sources disponibles depuis le Moyen-Age. Une période marquée par un réchauffement a ainsi été observée de 90 à 1300 : l'optimum climatique médiéval à laquelle succède une période de refroidissement : le Petit-âge glaciaire qui s'étend du XVème jusqu’au XIXème siècle. Ces variations climatiques successives et de sens contraire peuvent être qualifiées de fluctuation. Ces phénomènes climatiques observés au Moyen ge et à l'époque moderne sont issus de causes naturelles, ce qui les différencient de la hausse des températures liée aux activités anthropiques depuis la révolution industrielle. Ces épisodes climatiques ont des conséquences sur les populations et leurs activités. Dans quelles mesures les fluctuations climatiques bouleversent-elles les sociétés et les activités humaines du Moyen-Age au XIXème siècle ? Dans un premier temps il s’agira d’analyser les conséquences socio-économiques et culturelles de l'optimum climatique médiéval et du Petit ge glaciaire avant de nous attarder sur les fluctuations climatiques entre adaptations des Hommes et interventions de l'Etat.
L'optimum climatique médiéval tout comme le Petit ge glaciaire ont tous deux eu des conséquences sur l’agriculture, activité dont dépendent les sociétés, principalement rurales. L’activité est d’une part essentielle pour la population puisqu’elle lui permet de répondre à ses besoins alimentaires. Outre l'alimentation, au Moyen Age l'agriculture fournit également la plus grande partie des revenus des guerriers et des religieux, qui prélèvent une partie de la production sous forme d'impôts. Il faut ainsi comprendre qu’il existe une corrélation entre l’agriculture et les conditions de vie et la démographie. De telle manière que lors de l’optimum climatique médiéval, période de réchauffement, l’agriculture s’est développée, on parle même d’âge d’or de l’agriculture. Les parcelles agricoles se sont étendues notamment celles viticoles qui s’étendent même jusque dans le sud de l’Ecosse. On peut aussi citer en Europe la période “de grands défrichements” qui consistent à transformer une terre couverte de végétation naturelle en une terre cultivable. Face au développement de l’agriculture a été constatée une augmentation de la population. A l'inverse, le Petit ge glaciaire a été défavorable à l'agriculture. Les hiver rudes et pluies abondantes ont entraîné de maigres rendement de blé , élément essentiel de l’alimentation, faisant ainsi augmenter son prix. Nourrir le bétail s’est révélé plus complexe face à l’incapacité à faire sécher le foin, la pêche s’est quant à elle montrée plus périlleuse, les glaces ont aussi davantage recouvert les terres, amoindrissant du même coup la surface disponible pour l'agriculture. Tout cela a ainsi provoqué de nombreuses crises frumentaires, auquel s’ajoute de nombreuses épidémies face à l'affaiblissement des organismes provoquant ainsi des pics de mortalités comme en 1803-1804 où il y eut en France un excédent de 300 000 décès avec les excès de pluies qui ont entraîné famines et épidémies.
Les fluctuations climatiques modifient également les différentes migrations. En effet, face au recul des glaciers des routes maritimes s’ouvrent en Norvège, Islande ou encore Groenland ce qui a permis la colonisation du Groenland par les Vikings à partir de 985 sous l’impulsion d’Erik le Rouge. Ainsi il y a eu lors de l’optimum climatique médiéval des migrations vers de nouveaux espaces ou il était impossible de vivre avant l’optimum. Mais un rétropédalage s'opère lors du Petit ge glaciaire : de nombreuses personnes migrent vers des territoires ou la météo est plus clémente, là où les récoltes agricoles seront meilleures face à la progression du froid et des glaciers. Par exemple, après la disette de 1816-1817, l’émigration suissue s’est accélérée. Les habitants du canton de Fribourg, en Suisse ont fui la misère vers la colonie brésilienne de Nova Friburgo dans la région de Rio. L’avancée du froid aura raison des Vikings : certains historiens l’expliquent par le refroidissement climatique qui a eu son lot de conséquences sur l’agriculture. De nombreux villages comme narré dans la légende de l’Übergossene Alm ont été engloutis par les glaces. Cette légende raconte que jadis, l’alpage était prospère mais qu’il fut englouti en punition divine suite aux malversations de ses habitants.
Le sens commun de l’époque veut que les catastrophes climatiques qui s’abattent sur le continent soient une punition divine. Un moine d’Amsterdam écrit à ce propos en 1572: “ le Seigneur miséricordieux veut ainsi nous montrer à quel point nous nous sommes égarés’’. Il faut alors châtier les coupables : les hérétiques ou encore les sorcières. Dans les pays germaniques des chasses aux sorcières sont organisées et font environ 50 000 victimes.
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