Colonisation et decolonisation de l'algerie

        L’Algérie fut française pendant 132 ans : cette période commença en 1830 avec la prise d’Alger et se termina en 1962 avec la fin de la guerre et l’indépendance de l’Algérie. Au cours de cette histoire, eurent lieu une colonisation, puis une décolonisation du pays. Ainsi les Français envahirent ce pays au bord de la Méditerranée, s’y installèrent pour en faire une colonie. Comment les autochtones, injustement traités, réussirent-ils à se libérer et à accéder à l’indépendance ? Pour répondre à cette question, nous verrons successivement comment les Français se sont installés en Algérie  puis comment leur présence a provoqué des tensions entre la population algérienne et eux même. Enfin nous nous intéresserons à la manière dont ces conflits ont fini par engendrer une guerre civile.

Le 14 juin 1830, 37 000 hommes français débarquent à Sidi Ferruch.  De longues campagnes militaires débutent alors sur les terres d’Algérie. Le général Bugeaud en tête des troupes françaises va se retrouver ainsi confronté à l’émir Abd-el-Kader, un chef de guerre et un féroce défenseur du nationalisme. Vaincu en 1837, ce dernier acceptera de négocier avec le général Bugeaud le traité de Tafna. Le général Bugeaud sera ensuite nommé gouverneur général à Alger par Louis Philippe, avec pour mission de déployer ses troupes sur la totalité du territoire de l’ancienne régence ottomane. Le 24 février 1848, sous la nouvelle Deuxième République en France, l’Algérie va devenir une partie intégrante du territoire national.                                                                                                             Il faudra attendre 1870 et la Troisième République pour voir naitre trois départements en Algérie (Oran, Constantine et Alger) L’Algérie ne dépendra désormais plus du ministère des colonies mais du ministère de l’intérieur. En 1872, sont recensés 245 000 Européens en Algérie, Mais leur nombre ne va cesser de grandir alors que beaucoup quittent la misère en Espagne, Italie ou Malte pour rejoindre ces nouveaux départements français. Ils sont plus de 750000 en 1914. Entre-temps sont votés le décret de Crémieux, puis le code de l’indigénat. Le traitement réservé aux autochtones est très souvent injuste comme le travail forcé ou encore le couvre-feu à la nuit tombée… Autant de décisions qui vont nourrir le ressentiment des Algériens, un ressentiment aggravé quand ils devront participer aux efforts de guerre : ce sont en effet plus de 100 000 soldats musulmans qui perdront la vie au cours des deux guerres mondiales de 1914-1918 et de 1939-1945 pour défendre et libérer la France de l’oppresseur allemand. Nombreux sont ceux qui sur le sol algérien comme en métropole, dès les années 1920, revendiquent la liberté pour le peuple algérien et veulent chasser les Français. Parmi ces hommes, nous pouvons citer Messali Hadj, celui que l’on surnommera le père du nationalisme algérien, vivant et travaillant à Paris tout en côtoyant le parti communiste et les syndicats, il va avoir des revendications indépendantistes. Il fondera d’ailleurs l’Etoile nord-africaine en 1926.

        Alors que la France fête dans la joie l’Armistice, la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 8 mai 1945, une explosion de violence frappe l’Algérie. De nombreuses émeutes vont avoir lieu à Sétif ; elles causeront la mort d’une centaine d’Européens. Cette première grande manifestation qui a eu lieu pour défendre l’indépendance de l’Algérie est terrible au niveau des victimes, faisant entre 5000 et 7000 morts du côté musulman selon les historiens de l’époque. Par la suite, la colère des autochtones va atteindre les villes de Bône, Blida et surtout Guelma. L’armée française réprimera violemment ces actes de résistance, mais le fossé est définitivement creusé entre les Européens et les musulmans dans cette période où la société demeure très inégalitaire et cela devient pour les victimes d’injustice, insupportable. Les pieds-noirs (Français d’ Algérie) possèdent toutes les plus grandes exploitations agricoles avec les terres les plus fertiles tandis que le reste des terres, arides et plus difficilement cultivables sont laissés aux Algériens.

La situation en Algérie devient de plus en plus tendue dans un contexte  international, défavorable à la colonisation : en effet, les deux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis et l’URSS sont contre les colonies ; l’ONU créé en 1945 rappelle le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et le nationalisme tant du côté français qu’algérien va faire augmenter la violence dans les deux camps et cette vague de violence l’un envers l’autre finira par exploser le 1 novembre 1954, le jour que l’on nommera la toussaint sanglante.

...