COMPARAISON DISCOURS PETAIN 17 JUIN 1940 ET DE GAULLE 18 JUIN 1940
Synthèse : COMPARAISON DISCOURS PETAIN 17 JUIN 1940 ET DE GAULLE 18 JUIN 1940. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar carole harroch • 28 Octobre 2019 • Synthèse • 2 718 Mots (11 Pages) • 4 551 Vues
Le texte 1 est un discours, un message radiodiffusé de Vichy par le Maréchal Pétain aux français le 17 juin 1940 ; deux jours avant la signature de l’armistice.
Le texte 2 est, quant à lui, une sorte de réponse au message du maréchal Pétain par le Général De Gaulle. En effet, il s’agit d’un message radiodiffusé le 18 juin 1940 via la radio, la BBC, alors qu’il se trouve à Londres.
Les deux discours s’opposent tant au niveau de l’analyse de la situation de la France que de leurs actions futures. Chacun des deux hommes demande aux français face à la guerre de réagir. Leurs visions sur les causes de la défaite française s’opposent. Les points de vue divergents des deux hommes seront évidemment lourds de conséquences pour l’avenir de la France, la politique qui y sera menée et le type de régime à venir.
Nous analyserons tout d’abord le discours de Pétain : son contexte, l’analyse qu’il fait de la France, les actions que mettra en place Pétain à travers le régime de Vichy. Puis, dans une seconde partie, nous étudierons le discours de De Gaulle : son contexte, l’analyse qu’il fait de la France ainsi que la Résistance qu’il mettra en place depuis Londres. Nous conclurons sur les conséquences pour chacun de ces deux hommes.
Pétain dans son message au français est clair. Il demande à la
population française de se résigner et appelle à l’armistice.
Le contexte à l’époque est catastrophique. Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne mais vit dans l’attente : c’est la drôle de guerre. La France est envahie par les Allemands aux mois de mai et juin 1940. Le 10 mai 1940, l’armée allemande attaque la Belgique et les Pays-Bas avant d’entrer en France. Elle ne rencontre aucune résistance forte. Les soldats appliquent une stratégie défensive, celle de la surveillance depuis la ligne Maginot.
Face à l’avancée allemande, les populations du Nord de la France décident de s’enfuir vers le sud : c’est l’exode.
Le gouvernement lui-même doit quitter Paris le 15 juin et déménage à Bordeaux où les Allemands ne sont pas encore entrés. Le maréchal Pétain, nommé président du Conseil, choisit de demander l’armistice à l’ennemi. Le lendemain, le président du Conseil Paul Reynaud démissionne. Le maréchal Pétain est alors appelé à cette fonction pour reprendre la situation en main.
C’est dans ce contexte que le Maréchal Pétain lance un message radiodiffusé le 17 juin 1940. Il y analyse la situation de la France en ayant un jugement positif sur « l’admirable armée française ». Il parle de « son héroïsme », digne de ses longues traditions militaires. La France ne parvient pas à résister à l’offensive ennemie, forte d’un équipement militaire perfectionné. L’armée française est contrainte de se replier. L'armée française est rapidement écrasée ; menant la France à la défaite.
Pour lui, la défaite de la France réside dans la supériorité numérique des Allemands.
Il parle également des Anciens Combattants parce qu’il a commandé de nombreux poilus lors de la bataille de Verdun qu’il a gagné en 1916. Il sait qu’il peut compter sur leur soutien.
Aussi, il se pose comme le sauveur de la France. Il affirme vouloir aider la France par son action « je fais à la France don de ma personne pour atténuer son malheur ».
Il faut discuter avec les Allemands. Il fait don de sa personne en arrêtant la guerre et la résistance ; il pense obtenir des concessions de la part de l’Allemagne en arrêtant les combats.
Par conséquent, il demande dans son message aux français de cesser toute résistance et tout combat. Il annonce à la population française qu’il a décidé de demander l’armistice à l’Allemagne : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander de mettre un terme aux hostilités. »
Pour ce faire, il négocie avec l’ennemi les conditions de l’armistice. Le 16 juin 1940, après la démission du président du Conseil Paul Reynaud, le maréchal Pétain est appelé au pouvoir ; âgé de 84 ans. Très populaire, il est vu comme l'homme providentiel dont la France a besoin en ces temps difficiles. Pétain bénéficie de deux atouts : il est toujours auréolé de sa victoire à Verdun en 1916 et de son rôle dans la Grande Guerre (qui lui assure une réelle popularité auprès des anciens combattants, nombreux en France à l'époque ; il peut compter sur eux) ; il se présente aussi comme l'homme providentiel, celui auquel la France peut se raccrocher dans la défaite. Ses discours vont dans ce sens quand il déclare : « je fais don de ma personne à la France ».
Il signe l’armistice avec l’Allemagne le 22 juin, dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne. L’armistice comporte plusieurs exigences dont l’annexion de l’Alsace-Lorraine. La France se retrouve coupée en deux : une zone au Nord occupée par les Allemands et une zone au Sud maintenue libre. La frontière qui sépare ces deux zones est appelée la ligne de démarcation.
C’est ainsi que Pétain instaure le régime de Vichy. Il veut faire accepter aux français la défaite. Comme tous les régimes autoritaires, le régime de Vichy va développer cet attachement en mettant en place un véritable culte de la personnalité. La défaite française entraîne la mort et le renversement de la IIIème République. La Constitution est modifiée le 10 juillet 1940. Elle accorde désormais les pleins pouvoirs à Pétain. La République française n’existe plus : elle est remplacée par l’État français dont la capitale est à Vichy et dont la devise est « Travail, famille, patrie ». Ce régime fera entrer la France dans la voie de la collaboration. Il s’agit d’un régime antirépublicain, autoritaire et antisémite. Pétain et son gouvernement expliquent la défaite par les erreurs commises par la République et rendent responsables les juifs et les étrangers. Ils proposent « une révolution nationale » basée sur de nouvelles valeurs opposées à la République. Le Parlement n’est plus réuni, les syndicats et les partis sont interdits ; la presse et la radio sont censurées. La France cesse d’être une démocratie pour devenir un régime autoritaire. Ce régime antisémite exclut les juifs de la nation française en adoptant des lois anti-juives. En zone nord, les juifs portent l’étoile jaune. Pétain rencontrera Hitler en octobre 1940 ; et Vichy entrera alors dans la voie de
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