Afrique, un continent sous-développé et instable ?
Analyse sectorielle : Afrique, un continent sous-développé et instable ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tortuee • 1 Octobre 2017 • Analyse sectorielle • 1 838 Mots (8 Pages) • 1 290 Vues
L'Afrique, un continent sous-développé et instable[pic 1]
La situation sociale et sanitaire[pic 2]
L'Afrique, peuplée de 1,2 milliard d'habitants, est un continent qui fait face à de nombreux problèmes de développement.
La pauvreté est très présente dans le continent et plus particulièrement en Afrique subsaharienne :
- En 2015, environ 35% de la population de l'Afrique subsaharienne vit dans l'extrême pauvreté soit avec moins de 1.90$ par jour.
- Parmi les 48 Pays les moins avancés (PMA), 34 sont africains (dont les 21 derniers du classement).
Cette pauvreté explique que l'ensemble du continent soit touché par des problèmes de développement.
Le niveau de santé est très bas bien qu'il s'améliore :
- L'espérance de vie est de 60 ans alors qu'elle avoisine les 71 ans dans le reste du monde.
- Le sida touche 4,7% des personnes de 15 à 49 ans du continent (contre 0,8% pour l'ensemble de la planète). Sur les 35 millions de personnes affectées en 2013, 70% proviennent d'Afrique. L'espérance de vie en Afrique du Sud, pays pourtant le plus riche d'Afrique, est descendue en dessous de 60 ans à cause du virus.
- Le paludisme persiste et continue à faire des ravages.
- La mortalité infantile est de 56‰ en Afrique subsaharienne contre 32‰ dans le monde en 2015.
En matière d'éducation, on constate également un retard par rapport aux moyennes mondiales, en particulier en Afrique subsaharienne :
- Malgré des progrès réalisés dans la scolarisation, seuls 68% des élèves en primaire terminent leur scolarité.
- 160 millions d'adultes demeurent analphabètes.
Enfin, la sous-alimentation, en baisse elle aussi, reste un problème puisqu'en 2015, 1 habitant sur 5 (20%) souffre encore de sous-alimentation.
Cependant, cette situation de mal-développement est très contrastée :
- Certaines zones, comme le Maghreb ou l'Afrique du Sud, affichent un indice de développement humain (IDH) élevé. Par exemple, la Tunisie a un IDH de 0,721 en 2014.
- À l'inverse, la majorité des pays d'Afrique subsaharienne ont de nombreux retards de développement. La République démocratique du Congo a un IDH de 0,338.
La situation politique[pic 3]
L'instabilité et les problèmes politiques caractérisent l'Afrique.
Tout d'abord, on retrouve de nombreuses situations de guerre avec d'importantes conséquences sur les populations.
- 20% de la population africaine est confrontée à des conflits armés.
- Dans certains États, la guerre civile est récurrente. Dans l'ouest de la RDC, la guerre que se livrent les "seigneurs de guerre" locaux pour s'approprier les mines de diamants (les "diamants de sang") ou le coltan (la RDC possède 70% de ce minerai indispensable à la construction des Smartphones) a provoqué la mort de plusieurs millions de personnes.
- Un quart des réfugiés et déplacés dans le monde sont originaires d'Afrique.
- Avec l'apparition de la guerre civile en République centrafricaine, la poursuite des tensions au Sud-Soudan et le développement de Boko Haram au Nigeria, le nombre de déplacés ne cesse d'augmenter.
Mais la guerre n'est pas le seul facteur d'instabilité politique :
- De nombreux États sont des dictatures.
- La corruption et la délinquance minent l'ensemble des pays africains.
- Le trafic de drogue explose, notamment en Afrique de l'Ouest, devenue une plaque tournante mondiale de la drogue.
- L'islamisme radical s'implante en Somalie, au Nigeria, au Mali, dans le Sahara algérien et tunisien, en Libye.
Un continent face à la mondialisation[pic 4]
Un continent en marge de la mondialisation[pic 5]
Le poids de l'Afrique dans la production et les échanges de marchandises reste marginal :
- L'Afrique est à l'origine de 1% de la production mondiale et de 4% des échanges de marchandises.
- De plus, 80% des exportations africaines concernent des matières premières. L'Afrique exporte une part très négligeable de services et de produits manufacturés.
En effet, l'économie africaine est une économie rentière et peu diversifiée. La faiblesse des transports (ponts, routes, chemins de fer), l'absence de services, les coûts élevés de l'électricité, le faible pouvoir d'achat des Africains, empêchent le développement de l'activité économique.
De plus, les gouvernements de nombreux États ne cherchent pas à diversifier l'économie, ils sont dans une logique d'exploitation des matières premières et de redistribution à quelques groupes qui constituent leur clientèle. Le développement n'est pas leur priorité.
Cependant, l'un des plus gros problèmes de financement de l'activité économique de l'Afrique provient de la fuite des capitaux. En effet, pour éviter de déclarer des revenus et de payer les impôts et taxes liés, des sommes importantes sont sorties illégalement du continent en direction des paradis fiscaux. Les estimations font état de 800 milliards de dollars qui auraient été transférés illégalement hors d'Afrique depuis 40 ans. Cet argent aurait largement pu contribuer à financer des programmes ambitieux de développement.
Enfin, l'économie informelle (non déclarée), reste très présente en Afrique. Selon le bureau international du travail, l'économie informelle représente 72% des emplois en Afrique subsaharienne.
De forts potentiels de développement[pic 6]
L'Afrique connaît depuis 2000 une croissance économique moyenne de 4% par an.
L'Afrique possède de nombreux atouts, elle dispose notamment d'un marché intérieur qui se développe :
- La croissance a permis l'émergence d'une classe moyenne (qui reste cependant minoritaire) qui constitue les bases pour le développement d'un marché intérieur.
- L'augmentation de la population est aussi un facteur d'élargissement de ce marché.
L'Afrique est un continent riche en ressources naturelles :
- Les réserves de minerais et d'hydrocarbures sont importantes. Cette exploitation doit cependant ne pas rester dans une logique de la rente, dans laquelle l'argent n'est pas investi dans les autres domaines économiques. Le poids des grandes entreprises occidentales (Total au Gabon, Areva au Niger, etc.) qui exploitent ces ressources doit aussi être remis en question.
- Enfin, le potentiel agricole du continent est important. Les terres cultivables sont nombreuses mais l'agriculture est pour le moment très peu productive et certaines pratiques, comme le surpâturage, participent à la déforestation et à l'érosion des sols.
L'Afrique attire de plus en plus des investisseurs étrangers :
- Les IDE ont augmenté de 80% entre 2000 et 2010.
- L'Afrique est "en chantier". De nombreux projets de construction d'infrastructures sont en cours, tels que le port de Djibouti, de Tanger, etc. Les lignes de TGV (Maroc) et les axes de circulation sont l'objet d'investissements importants.
- Les États les plus développés (les États-Unis, la France, etc.) sont des investisseurs présents en Afrique, mais la part des pays émergents dans les IDE en direction du continent est devenue majoritaire. La Chine est le premier investisseur en Afrique, et les autres pays émergents, comme le Brésil, l'Inde, ou encore la Turquie ne cessent d'augmenter leurs investissements.
Cependant, la situation n'est pas homogène :
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