1945-1949 : BERLIN ET LES PREMIÈRES TENSIONS EST-OUEST

DOCUMENTS

1945-1949 : BERLIN ET LES

PREMIÈRES TENSIONS EST-OUEST

ͧ MANUEL PAGES 142-143

Réponses aux questions

1. Relevez les conséquences de la guerre pour

les Berlinois.

Les conséquences de la guerre pour les Berlinois

sont d’abord militaires et politiques : la ville est

prise et occupée début mai par l’Armée rouge

(doc. 1), puis partagée en vertu des accords de

Yalta (doc. 3) et les trois autres forces d’occupation

(américaines, britanniques et françaises) arrivent

début juin (doc. 2). Ces armées prennent en charge

l’administration de la ville (document 2 : « une

simple colonie » et document 4). Les conséquences

sont aussi économiques : la ville est en grande

partie détruite (on voit les ruines du Reichstag dans

le document 1), les infrastructures ne fonctionnent

plus ; en outre les Soviétiques confisquent une

partie des installations et des biens industriels en

réparation des destructions subies (document 2 :

« les camions russes poursuivent leur route, chargés

de nos machines »). Les conditions de vie sont

donc très dures (document 2 : « le travail est

dur, le pain rare »), d’autant que les Soviétiques

réquisitionnent aussi les immeubles et s’installent

chez les Berlinois. La situation est particulièrement

terrible pour les femmes qui subissent des viols

auxquels Martha Hellers fait allusion début du

texte, au cœur de son terrible témoignage Une

femme dans Berlin (Gallimard, 2006).

2. Quel est le statut de la ville à partir de 1945 ?

Ces documents montrent que la ville est vaincue,

divisée et occupée par les quatre pays vainqueurs.

Le document 3 permet de rappeler que l’ex-capitale

allemande est au centre de la zone soviétique. Pour

les Berlinois désormais, « les Allemands sont une

simple colonie qui est livrée » (doc. 2).

3. Montrez que le blocus de Berlin est une crise

de la guerre froide.

En juin 1948, Staline décide le blocus des voies

terrestres qui relient les trois zones occidentales

de Berlin au reste de l’Allemagne. C’est une

mesure de rétorsion contre l’union économique

engagée par les Occidentaux dans leurs zones.

Les documents 4 et 5 montrent l’organisation

du pont aérien américain (rendue possible par la

présence de trois aéroports dans Berlin-Ouest)

et son ampleur pour permettre aux Berlinois de

l’Ouest de survivre (dans le document 5, une

livraison de blé). La photographie rappelle qu’il

s’agit d’une opération organisée par l’armée, dans

une ville encore touchée par les pénuries (la plupart

des enfants sont pieds nus). La crise de Berlin est

une crise de la guerre froide : c’est l’affrontement

très médiatisé des deux puissances, sur un théâtre

localisé, dont l’enjeu est perçu comme international.

Pour l’auteur du document 4 en effet, « il s’agit

de toute la politique américaine d’après-guerre » ;

selon lui le retrait de Berlin serait une « perte de

prestige » et ferait des États-Unis une « puissance

sérieusement ébranlée ». On peut comprendre cette

analyse précoce des enjeux en rappelant qu’il s’agit

d’un journaliste luxembourgeois: il témoigne aussi

de la peur de l’opinion publique européenne depuis

le choc du « coup de Prague » (le pacte de Bruxelles

a d’ailleurs été conclu en mars 1948).

4. Pour répondre à la problématique, expliquez

que le sort de Berlin est d’abord celui de la

capitale d’un pays vaincu ; montrez ensuite

que cette situation en fait très tôt un enjeu de la

guerre froide.

La réponse à la problématique peut reprendre pour

le premier thème (la capitale d’un pays vaincu)

les réponses aux questions 1 et 2 ; l’élève peut

montrer ensuite que cette situation de capitale en

a fait un lieu de coexistence entre les puissances,

donc un « baromètre » de leurs relations. Le blocus

de Berlin montre que la ville est à l’époque un lieu

de confrontation et un enjeu de la guerre froide où

se jouent les démonstrations

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