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Tristes tropiques

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Par   •  29 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  1 101 Mots (5 Pages)  •  1 133 Vues

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Texte de Claude Lévi-Strauss Tristes Tropiques 1955

1- Remarquer que le tx débute par une négation qui met à égalité toute forme de société quelle qu'elle soit, où qu'elle soit. Se  met alors en place la notion de société et d'injustice, le refus d'une société parfaite totalement utopique.

Le parallélisme « aucune société n'est foncièrement bonne ; mais aucune n'est absolument mauvaise » permet de repenser les propos de Rousseau. Il n'y a donc plus d'âge d'or de l'humanité, mythique ou non ; pas d'homme idéal ou non.

Le 1er § est une explicitation de ce propos de façon théorique qui va trouver son illustration dans le cas de l'anthropophagie développé par la suite.

Ce cas est utilisé parce que, comme le dit CLS, il « nous inspire le plus d'horreur et de dégoût ». Or, cette rq se fonde sur un regard européocentré qui a vu disparaître cette coutume il y a des millénaires et non sur un regard tourné vers l'ensemble des sociétés qui coexistent sur la planète. CLS nous demande donc d'élargir « le champ d'investigation » et d'oser comparer ce qui est comparable en quittant le confort de nos visions occidentales pour nous confronter à ce qui se passe aux frontières du monde. Il quitte le champ de l'ethnologie à l'ancienne et promeut une nouvelle forme d'approche qui englobe l'humain dans sa diversité et non dans ce qui le rapproche de nous, européens : c'est la création de l'anthropologie structurale* dont il pose les bases.

2- L'exemple est abordé en 2 tps : anthropophagie de circonstance (faim) et anthropophagie culturelle et cultuelle.

=> le 1er montre qu'il s'agit de moments particuliers de l'histoire de l'humanité. CLS le met d'ailleurs en parallèle avec ce qui se passa parfois dans les camps de concentration et qui peut encore exister dans certains lieux où la promiscuité et le grand nombre d'individus mènent à la raréfaction de la nourriture. Manger devient alors un acte de résistance pour la survie. On peut se poser la question de ce qui se passe actuellement dans un grand nombre de camps de réfugiés partout dans le monde où dans des pays en guerre la nourriture a bien du mal à être acheminée et distribuée de manière équitable.

Pour info, voir le cas de cet avion qui s'est écrasé dans les Andes dans les années 80 où les survivants se sont vus obligés de manger les morts pour survivre pendant plusieurs semaines en attendant les secours.

=> le 2nd  plus longuement développé aborde la question de l'anthropophagie rituelle, déconnectée de toute forme de violence et d'urgence.  CLS revient sur des termes tels que « cause mystique, magique ou religieuse », « rites », « croyance », « affirmation d'un lien entre l'âme et le corps », « convictions » qui parsèment son propos. Il s'agit alors de montrer que ce que nous condamnons n'existe que dans des moments particuliers pour des personnes particulières « un ascendant […] un cadavre ennemi ». Expliquer qu'il s'agit d'un rituel donne à cet acte une connotation spirituelle bien éloignée de l'image du prétendu sauvage qui a été véhiculée pendant des siècles (et a permis de nous donner une justification pour coloniser ou massacrer les peuples autochtones). Pour CLS, le cannibalisme est donc tout autant respectable bien que nous ne le comprenions pas que toute forme de religion ou d'hommage plus habituellement pratiquée en Europe.

Il crée d'ailleurs un parallélisme entre le soi-disant manque de respect dû aux morts et ce que font subir aux cadavres les professeurs de médecine dans les amphithéâtres devant leurs étudiants. Qui des deux est le moins respectueux ? Celui qui mange une part du corps pour lui rendre hommage/s'en approprier les qualités ou celui qui instrumentalise le mort pour l'exhiber à la vue de tous ? Cet exemple permet de comprendre que CLS condamne  les professeurs qui usent et abusent d'un corps mort plus que ceux qui l'ingèrent pour des raisons que nous ne comprenons plus (les formes d'anthropophagie rituelles ont existé lors de la préhistoire, les chercheurs en ont trouvé des traces non discutables). En aucun cas, nous ne sommes supérieurs dans notre approche de la mort, nos coutumes sont seulement différentes.

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