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Traitement de la folie de "la compagnie des spectres"

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Par   •  10 Avril 2018  •  Dissertation  •  2 326 Mots (10 Pages)  •  601 Vues

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La folie :

Introduction

La compagnie des spectres, livre de Lydie Salvayre paru en … raconte l’histoire en huit clos d’une mère et de sa fille recevant une visite bien peu courtoise d’un huissier. Ce dernier ravive la folie de Rose, la mère de Louisiane . Au fil du récit, il y’a parallélisme entre passé et présent, entre mère et fille et entre vérité et folie de rose.  Il faut savoir que cette dernière a eu un passé plutôt traumatisant, assistant à la mort de son frère, exécutée par la milice, traversant les épreuves en laissant fermenter une haine et une peur entretenue par sa mère des années, des décennies durant. Cette folie apparait d’abord comme un élément secondaire du livre, la place centrale étant plutôt attribué au passé évoqué, à la critique du gouvernement de Vichy, à la dénonciation de la milice et de la mémoire française qui, comme Renaud Séchan le dit « oublie qu’il n’y avait pas beaucoup de Jean Moulin ». Au final, tout ce tratement du passé uniquement possible grâce à la folie de Rose, qui se cristallise en une sorte de devoir de mémoire, mais nous y reviendrons plus tard. La maladie de Rose, envahissante, crispante pour ne pas dire autre chose, revient sans cesse houspiller les autres personnages de ce huit clos qui, au début du livre en tout cas, ne demandent que à faire leur vie et à ne pas être dérangés concernant des événements qu’ils n’ont même pas connus. Rose rappelle tout le temps à la réalité et à un passé juste. A sa manière, elle rappelle un peu le cousin vegan qui nous explique à chaque repas de famille que manger de la viande est une mauvaise chose.

Après quelques recherches et surtout un peu de bon sens, il s’avère que Rose est une schizophrène hébéphrénique.

La schizophrénie hébéphrénique :

Elle représente 20 % des schizophrénies. Les malades hébéphréniques présentent une tyendance à distordre la réalitéé pour en faire des délires. Ils vivent dans un repli profond, passent beaucoup de temps au lit ou devant la télévision. Leur langage est incohérent, sauf (et la ça devient intéressant) en ce qui concerne des choses lues ou apprises avant que la maladie se déclare. ils paraissent indifférents au monde extérieur malgré une forte anxiété. Ces malades refusent souvent les traitements(comme le précise Rose vers la page 20) . Chez ces schizophrènes on note des symptômes récurrents :

- Des hallucinations, souvent visuelles ou mémorielles

- Des délires, souvent permanents avec quelques éclats de lucidité

- Des troubles de la pensée (Son esprit peut rester longtemps fixé sur une idée, et des pensées parasites entravent le déroulement de son raisonnement. Il peut s’arrêter net au milieu d’une phrase et en commencer une nouvelle sans aucun rapport avec la précédente. Il peut également utiliser un langage qui ne suit pas les règles habituelles de grammaire et de syntaxe et inventer des mots.)

- L’apathie et le retrait social

Il est donc clair que Rose est schizophrène, et que cette schizophrénie a été causée par ce qu’il s’est passé avant  les événements de l’huissier, bien avant la naissance de sa fille, même avant la mort de sa mère.

Je vous propose de nous pencher sur la question de la folie, et plus précisément de la schizophrénie dans l’ouvrage avec comme question centrale

« Par quels mécanismes l’auteur parvient-elle à retranscrire une pathologie qui va servir la narration »

Pour traiter cette question nous suivrons un développement construit en deux grands points :

  1. La folie et son retour dans le temps continuel
  2. Les déclencheurs de la folie

Première partie :

Dès les première pages, nous nous rendons compte que deux espaces sont délimités dans le roman: l’espace-appartement, qui concentre tous les personnages fictionnels du présent et l’espace-Venerque, qui concentre tous les personnages fictionnels du passé. Ces deux espaces coexistent avec, d’une part des valeurs représentées par l’huissier (justice, argent, société, etc.), et les évènements de l’extérieur que Rose interprète à sa manière. Il y’a la un savant mélange entre folie et vérité qui montre bien que Rose a besoin de choses bien réels pour les ré-interpréter à sa manière

Rose réunit ses espaces, qui sont géographiquement et temporellement éloignés en une sorte de magmat temporel vaguement logique, avec une re-création du présent en un présent dystopique. Les démons de son passé, Bousquet, Pétain et les jumeaux Jadre fusionnent dans sa réalité, devenant une seule et même personne. Avec l’isolement permanant de la mère et de la fille, on sent bien qu’’il y’a transmission de la maladie, et que Rose ne fait que filtrer au maximum le monde qui l’entoure pour le faire ployer à sa vérité. D’ailleurs, on note que la fusion des personnages que Rose hait est indéniable, elle n’a aucun désir de mort envers Pétain jusqu’à rencontrer Bousquet qu’elle est le premier personnage à vouloir tuer, les jumeaux Jadre étant trop dangereux pour elle quand elle était petite. A partir du moment ou elle ourdit ses tentatives d’assassinat contre Bousquet, l’envie de mort finit par se transmettre à Petain, aux Jadre, puis à tous les miliciens ou homme du gouvernement fictif de Pétain sous lequelle la vieille femme croit vivre et donc fatalement, l’huissier .

La Folie de Rose a besoin d’un support pour évoluer, on voit page 28 et 32 que Rose ne fait qu’intépreter els information de la télévision de façon biaisé, pour se conforter dans son délire. Ce qui n’a nullement été le cas dans le passé. Il y’a une progression crescendo de la maladie de Rose ainsi que son discours. En effet, si dans les années 60 Rose conspirait en secret, elle n’a pas peur désormais de le crier à qui l’entendre et à ouvertement rentrer en conflit avec l’huissier qu’elle voit comme un menbre du gouvernement de Pétain, avec notamment à la page 106 une crise de colère de Rose qui ordonne à plusieurs reprises à l’huissier de je cite « dégager connard ». Le plus triste dans tout ça, et qu’Il y’a la à mon avis un besoin compulsif de Rose d’ouvrir les yeux de ceux qui l’entourent et de les forcer à adhérer à sa vérité.

Il y’a une sorte de lien héréditaire de folie entre mère et fille, comme si la pathologie se transmettait de génération en génération (ce qui est tout à fait possible concernant cette forme de schizophrénie). Au débit du livre, Louisiane s’oppose à sa mère, s’excusant platement devant l’huissier à chaque débordements de sa mère :

Page 29 : « ne prenez pas ombrages de ce que peut dire ma mère, elle présente ce que l’on pourrait appeler un léger dysfonctionnement mental »

Mais vers la page 107 c’est déjà une toute autre chose, Lisiane pique des accés de colère devant le comportement de sa mère : « J’en ai assez et plus qu’assez de te conneries , hurlais-je »

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