Sciences, les activités cognitives de l'enfant
Commentaire de texte : Sciences, les activités cognitives de l'enfant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar raoulagbe • 7 Novembre 2017 • Commentaire de texte • 6 797 Mots (28 Pages) • 814 Vues
Introduction
Les activités cognitives de l’enfant ne sont pas séparées de l’ensemble de son comportement : l’intelligence , la capacité d’apprendre se révèlent dans l’acquisition de connaissances ou la résolution de problèmes , mais aussi dans l’exercice de la motricité, dans la perception, les relations aux autres…L’étude du développement cognitif s’est surtout centrée sur la logique des activités cognitives en fonction de l’âge grâce à l’impulsion donnée par Piaget dans ce domaine. Piaget distingue différents stades. Chaque stade correspondant à un âge. Pour cet auteur, un stade est spécifique d’un âge ; un certain nombre d’acquisition caractérise chaque stade par rapport au stade précédent. Cela implique que chaque stade se fait selon un ordre croissant. Ce qui est acquis à un stade donné est intégré dans les acquisitions du stade suivant. Ces acquisitions se font grâce à un équilibre progressivement atteint entre une assimilation par l’enfant du monde extérieur à ce qu’il connaît déjà (incorporation dans les schèmes de conduite ou dans les concepts) et une restructuration de ses connaissances . La recherche active de cet équilibre permet une adaptation au milieu.
Nous focaliserons notre intervention sur trois des stades du développement de l’enfant chez Piaget : le stade de l’intelligence sensori-motrice qui dure de la naissance à deux ans A ces âges, il existe une intelligence pratique avant le langage mais pas de pensées avant l’avènement de celui-ci. La période préopératoire (2 - 6 ans). Cette période est caractérisée par l'avènement des notions de quantité, d’espace, de temps, de la fonction symbolique, du langage…Dans le stade des opérations concrètes 6 ou 7 – 11 ans, l’enfant est capable de coordonner des opérations dans le sens de la réversibilité ainsi que d’une certaine logique nécessitant encore un support concret. Il faut aussi noter que chez Piaget, l’intelligence se construit. Elle s’inscrit dans la motricité, dans l’activité de l’enfant. Chaque fois que le milieu lui résiste, l’enfant progresse sur le plan conceptuel et ses connaissances se construisent par l’action.
- Les stades sensori-moteurs
Le stade sensori-moteur correspond au 1er stade de développement décrit par Piaget[pic 1] (1 an - 2 ans) juste avant qu'émergent les premières représentations. L'intelligence est sensori-motrice car elle concerne la sensorialité et la motricité. L'enfant va découvrir le monde grâce à ses différents systèmes sensoriels, qui vont être plus sollicités que d'autres (vision, touché...). Il va apprendre à mettre en correspondance les informations perçues par ces différentes modalités sensorielles. Chez le bébé, un objet vu et entendu correspond à deux objets différents. Il va apprendre à se déplacer dans un espace cohérent. Par exemple, il va apprendre à contourner les obstacles. Durant cette période, l'intelligence est pratiquement sans représentations (pour Piaget), sans langage, sans concepts. Du point de vue des méthodes pour étudier ces périodes, Piaget a essentiellement utilisé une méthode longitudinale, il a observé à différents moments ses propres enfants. Cependant, le type d'observation effectué n'est pas de l'observation pure, il a utilisé ce que l'on appelle la méthode directe, c'est la mise en place de petites expériences pour voir les réactions du bébé.
1.1-Les compétences motrices de l’enfant
De l’observation directe du nouveau né, il a été conclu que son activité motrice se limite à des mouvements amples et anarchiques. Les techniques vidéoscopes ont permis de confirmer l’existence de réactions de pointage : un bébé de quelques semaines couché sur le dos peut tendre un doigt vers un objet placé bien en vue devant lui.
Si par exemple on immobilise en position assise un bébé de 3 semaines en lui maintenant le dos, la nuque et la tête et s’il est calme et attentif il est capable au bout de 10 mn de tendre la main et de toucher un objet attractif. On a donc la preuve qu’il peut développer non pas seulement une motricité globale et grossière mais aussi une mobilité fine. « La première mobilité n’est pas faite que de simples décharges motrices indifférenciées, en dehors de la désorganisation liée à des états de rage, il y a des décharges rythmiques symétriques, formés à la recherche du retour des jonctions corporelles à l’autre. » (BOURRAT - GAROUX, 2005, 41)
L’examen de la situation créée par un tel protocole permet aussi de donner leur vraie place à certaines compétences. En situation naturelle, ces compétences motrices restent virtuelles.
1.2-Développement précoce des connaissances
Il est démontré que d’autres sphères cognitives étaient caractérisées par un développement précoce des connaissances, susceptibles de fondre une organisation du monde (où s’introduirait l’ébauche d’une cohésion, d’une unification). C’est ainsi que les bébés possèdent une compréhension rudimentaires d’une variété de concepts concernant le temps, l’espace, le nombre, la causalité, la nature des objets physiques. Ici, toutes les parties se déplacent ensemble, deux objets n’occupent pas le même espace, ils se déplacent selon les trajectoires continues.
Pour la période que nous étudions, la mémoire serait caractérisée par l’apparition de la mémoire dite sémantique : Vers 8 mois, l’enfant est capable de partir à la recherche d’un objet caché ; et c’est sa mobilité motrice qui lui permet de supposer l’instruction d’une trace mnésique relative à l’objet d’attention qui n’est pas directement perçu. Mais en revanche on a parlé de mémoire incidente en rapport avec la situation présente , les activités mnésiques restant liées aux interactions avec le monde des objets et des personnes , aux sollicitations de l’environnement et ayant pour principal objectif l’assouvissement des besoins et des désirs.
1.3- Le problème de la continuité : lien entre activité reflex, habitude et intelligence sensori-motrice
Cette période de l'intelligence sensori-motrice est divisée en 6 sous stades par Piaget. A la naissance, l'enfant dispose d'activités reflex (succion, préhension...) où il va acquérir les premières habitudes et les premières conduites intellectuelles. Il existe à cet effet deux courants théoriques opposés. Les premières théories dites associationnistes sont celles selon lesquelles les habitudes vont découler d'associations passivement subites, les associations se font par conditionnement - renforcement, selon cette conception on va attribuer ces habitudes à des reflex conditionnés. L'intelligence est dérivée des habitudes à partir du moment où les habitudes deviennent suffisamment complexes. L'apprentissage s'effectue de façon passive en fonction des stimulations provenant de l'environnement.
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