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Robert Antelme, L'espère humaine, Dangersheim, 1947

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Par   •  16 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  1 428 Mots (6 Pages)  •  2 649 Vues

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Robert Antelme, L’espèce humaine, « Gandersheim » 1947

Robert Antelme, résistant français de la 2nde Guerre Mondiale,  est arrêté en 1944 par les forces nazies. Il est alors envoyé dans plusieurs camp de concentrations, à Buchenwald les 3 premiers mois puis à Gandersheim jusqu’en avril 1945, ou il est libéré avec l’aide précieuse de son amie intime François Mitterrand, future président français.

Traumatisé par cette douloureuse épreuve, Robert Antelme ,témoigne contre l’oublie en rédigeant alors deux ans plus tard L’ESPECE humaine, mémoire dans lequel il témoigne de son expérience dans les camps de concentration allemands.

Nous allons donc étudier un extrait de cet ouvrage intitulé « gandersheim »,extrait dans lequel robert Antelme décrit un évènement marquant de son emprisonnement, anodin au premier abord, mais symbolique à ses yeux : un civil allemand travaillant dans le camp a pris  le  risque  de  leur  adresser  la  parole  poliment une  première fois ce qui vient s’opposer aux aboiements habituels et revient une seconde fois pour leur serrer la main, geste extrêmement dangereux pour lui comme pour eux.

LECTURE

Il sera alors intéressant de montrer :

  • En quoi ce texte argumentatif permet-il une réflexion sur l’homme ?
  • En quoi les mémoires de Robert Antelme sont elles un moyen d’amener les hommes à réfléchir sur leur condition ?
  • En quoi cet extrait illustre-t-il le combat mené par Robert Antelme en faveur de l’himanité ?

Annonce du plan

  1. Rapport entre SS et détenus

  • Les SS ne considèrent pas les détenus comme des hommes.
  • les Périphrases : « matière neutre »(l.4) « cendres sèches »(l.8)  « objets historiques » (l.30)  déshumanise les détenus
  • Métonymie  : « veste rayée » (l.19) « mains captives » (l.20)  caractéristiques des prisonniers qui montre les détenus comme des anonymes.
  • Antelme dénonce de manière évidente les SS et leur comportement
  • Répétition de la négation « il ne faut pas que tu sois » (l.2 /l.4) qui apparaît alors comme un refrain ancré dans sa tête + champs lexical de la quantité « énorme » (l.2) « une puissance »(l.10) « tonnes » (l. 3) souligne absurdité et enormité du projet SS et met alors en avant la démence nazis.
  • métaphore « machine » (l.2 )+ absence de complément d’agent → souligne la déshumanisation des SS qui sont devenus des machines
  • périphrase désignant les SS « gras squelette » (l.8), « cons » → critique des SS  à l’aide d’un voc péjoratif.
  • métaphore « aboiement » (l.22)→ animalisation
  • métonymie « yeux morts »(l .19) +  « voix qui commande »(l.19)
  • impuissance des SS face à la résistance morale des détenus →malgré que les SS représentent une figure de force pour l’auteur ils sont dans une position d’impuissance sur le plan humain

•        Récurrence forme négation « ne peuvent » →répétition ;l’incapacité a les atteindre dans leur statut d’homme  (l.1,4,7,11)

•        présent de vérité général « ne cesse pas » « ils sont eux même » (l.1) →l’homme est indestructible et les SS eux même dans la même espèce  

•        champs lexical puissance  « pouvoir » (l.12) ; « puissance » (l.26) « acharnement »(l.6) →souligne la puissance des détenus malgré les circonstances + mis en valeur par déterminant possessif « notre »

•        les pronoms personnels « nous » X21 contre « vous »X18 →symbolise le combat entre SS et détenus qui semble être gagné par les détenus ; le « nous » répété plus de fois que le « vous »

  • SS sont mis sur un pied d’égalité avec les détenus
  • Métaphore + chiasme « gras squelettes » (l.8) « cendres sèches » (l.8)  montre que les SS finiront dans le même état que les détenus après la mort
  • Reprise anaphorique « même » « espèce » (L.1,2)  renforcé par un rythme binaire : « dans la même espèce et dans la même histoire » .+ verbe « enfermés » (l.2) désignant les SS   rappelle au SS qu’ils possèdent la même origine et que comme les détenus ils sont aussi enfermer d’une certaine manière.
  • Comparaison « comme l’homme »  « comme nous » (l.10/l.11) - montre que les détenus sont aussi puissant que les SS et que n’importe quel autre homme.

  1. Hommage au Rhénan
  • Le Rhénan se place comme un etre particulier, différents des SS.
  • Verbes « venir » (l.16)  il le fait de son plein gré et montre ainsi la nécessité et le besoin qu’il ressent de se soucier des autres et d’apporter son soutient  souligne l’humanisme, la générosité du Rhénan
  • Adj « timide » (l.17) «sombre»  Description du Rhénan qui s’oppose encore a celles des autres SS.
  • Adj renforcé par le déterminant démonstratif  « cet autre allemand »  Le Rhénan se distingue des autres SS puisqu’il est différent des autres allemands.
  • Adjectifs intensifs « tels » (l .31) « tellement » (l.33)  met en avant la particularité de ce Rhénan.
  • Adverbe intensif + préposition + pronom personnel « nous étions tout près de lui » (l.18) ainsi que adj mélioratif « complice »  insiste sur le rapprochement des trois personnes.
  • Hyperbole « révolte décidée contre tout l’ordre SS » (l.28) accentue l’alliance des détenues et du Rhénan.
  • Symbole de fraternité face à l’oppression.
  • Phrases courtes (l.14/l .15)+ gradation  marqué par un rythme ternaire  précipitation du geste  danger de ce geste qui apparaît comme un acte de résistnace.
  • Champs lexical du risque « complice » (l.21) « Lager » (L.15) « Secret »« solitaire » (l .26)  accentue la dangerosité de ce geste.
  • Successions de CCT « un matin » « un mois » « quelques jours » (l.13)  la volonté de fixer ce geste dans le temps  importance du geste.
  • Emploi du « nous » « il nous a tendu la main…On l’a serré » (L.15)  seul allemand associé aux déportés  réciprocité du geste.
  • Antithèse entre l’accumulation des groupes nominaux évoquant les humiliation et les cruautés infligés par les SS, et le geste du Rhénan qui les réduit à néant (l.23)  importance du geste qui est plus fort que toutes les humiliations des SS  le geste devient alors un symbole.

En conclusion  Robert Antelme évoque dans ce texte tout d’abord la volonté des nazis de contester aux déportés l’appartenance à l’espèce humaine, mais ne cesse de proclamer que, quoi qu’aient entrepris les nazis envers les détenus des camps, ils n’ont pu leur ôter leur statut d’êtres humains. Par le refus de s’humilier par le partage, la compassion entre détenus, par leur histoire qui reste immortelle s’affirme alors l’irréductible humanité.

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