Analyse linéaire Robert Antelme
Dissertation : Analyse linéaire Robert Antelme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rzgb92 • 27 Novembre 2018 • Dissertation • 977 Mots (4 Pages) • 726 Vues
Analyse linéaire, Robert Antelme, L’Espèce humaine:
CITATION | INTERPRETATIONS |
Le titre, L’Espèce humaine, première partie Gandersheim (1947) | Texte d’argumentation directe Témoignage en forme d’autobiographie Espèce=ensemble d’êtres vivants. |
« Il ne faut pas que tu sois : une machine énorme a été montée sur cette dérisoire volonté de con. Ils ont brûlé des hommes et il y a des tonnes de cendres, ils peuvent peser par tonnes cette matière neutre. Il ne faut pas que tu sois, mais ils ne peuvent pas décider, à la place de celui qui sera cendre tout à l'heure, qu'il n'est pas. » | Répétition de « Il ne faut pas que tu sois »=illustre cette volonté de refuser l'existence d’une fatalité. L’utilisation du verbe impersonnel « il ne faut pas » accentue la déshumanisation des nazis envers les déportés. Langage familier « volonté de con » utilisé afin de rabaisser le statut des SS auprès du lecteur. Argument concessif, « mais ils ne peuvent pas décider »=incapacité/impuissance des SS à les faire disparaitre de l’humanité. Champ lexical de l’énormité: « machine énorme », « tonnes de cendres », « peuvent peser par tonnes »+ hyperbole pour montrer l’horreur et l’ampleur de la barbarie. On compare ces SS à des machines déshumanisées. |
« Ils doivent tenir compte de nous tant que nous vivons, et il dépend encore de nous, de notre acharnement à être, qu'au moment où ils viendront de nous faire mourir ils aient la certitude d'avoir été entièrement volés. » | Tension entre les deux univers: SS/Déportés. Robert Antelme utilise de nombreux pronoms personnels sujet: « nous » afin d’accentuer leur existence, il montre qu’ils sont toujours vivants. En effet, on peut croire qu’Antelme a commencé à écrire son œuvre dans les camps. Champ lexical de l’anéantissement: « volés », « acharnement », « mourir ». |
« Mais nous ne pouvons pas faire que les SS n'existent pas ou n'aient pas existé. Ils auront brûlé des enfants, ils l’auront voulu. Nous ne pouvons pas faire qu’ils ne l’aient pas voulu. » | Utilisation de la conjonction de coordination « Mais » afin d’appuyer l’idée de l’auteur. Futur antérieur: « Ils auront brûlé des enfants, ils l'auront voulu » traduction de cet acte de cruauté à travers la volonté de SS déshumanisés. « Nous ne pouvons pas faire » qui consiste à renforcer ’impuissance des déportés face à leur situation. |
« Ils sont une puissance comme l’homme qui marche sur la route en est une. Et comme nous, car maintenant même, ils ne peuvent pas nous empêcher d’exercer notre pouvoir. » | Figure d’analogie, comparaison à travers l’outil « comme » nous permettant de comprendre que les SS sont autant puissants que les déportés: « Et comme nous ». Eux aussi sont des êtres humains. La comparaison entre les SS et l’homme qui marche sur la route rabaisse le statut de ceux ci en leurs attribuant une place de l’histoire aussi importante qu’un homme marchant sur la route de celle-ci. |
« C'était évidemment une nécessité pour lui, ce matin-là, de venir nous serrer la main. Il s'est arrangé pour le faire aussitôt après son arrivée à l'usine. Il est venu à nous. Il était sombre, timide. Je sentais son odeur d'homme propre, celle de son costume et cette odeur gênait. Nous étions tout près de lui. » | La poignée de main a une valeur symbolique d’égalité entre les hommes. « Le Rhénan » n'est pas une machine car il prend des initiatives. L’adverbe « tout » dans l’expression « Nous étions tout près de lui » insiste sur le rapprochement des trois personnages. |
« Pour tout autre que nous trois, c'était un Allemand qui donnait à des haeftling des indications sur le travail : des yeux morts qui passaient sur une veste rayée, une voix qui commandait des mains captives. » | L’auteur utilise une synecdoque pour qualifier les déportés: « vestes rayées », « mains captives ». Selon les SS, les déportés n'appartiennent pas à l’humanité. Ceux ci sont eux aussi caractérisés à travers « voix » donc par une synecdoque. |
« Nous étions devenus des complices. Mais il n'était pas tant venu nous encourager que chercher lui-même une assurance, une confirmation. Il venait partager notre puissance. » | Le « nous » illustre une unicité des deux univers. Emploi du « nous » associant les allemands aux déportés « Il venait partager notre puissance » Antelme dénonce la barbarie nazie, mais rend aussi hommage au « Rhénan » qui a rendu aux déportés leurs humanité en leurs serrant la main. |
« Les aboiements de milliers de SS ne pouvaient rien, ni tout l'appareil des fours, des chiens, des barbelés, ni la famine, ni les poux, contre ce serrement de main. » | Champs lexical des camps: « famine » « fours » « barbelés » Antithèse qui oppose d’une part les SS représentés sous une forme animalisée: « Les aboiements de milliers de SS », « des chiens » à l’humanité du Rhénan et des détenus: « contre ce serrement de main. ». |
« Le fond de l'âme SS ne pouvait pas se découvrir mieux que devant nous. Mais de son côté, cet autre Allemand ne s'était peut-être jamais autant senti redonné à lui-même depuis des années qu’en serrant la main à l’un de nous. Et ce geste secret, solitaire, n’avait cependant pas un caractère privé, par opposition à l'action publique, immédiatement historique des SS. » | Ce geste pour Antelme a tout d’un geste politique comme nous le prouve la gradation: « geste secret, solitaire » devient « l’action publique, immédiatement pour historique des SS » Champ lexical du secret:« complices », « geste secret, solitaire », « privé ». |
« En nous niant comme hommes, les SS avaient fait de nous des objets historiques qui ne pouvaient plus aucunement être des objets de simples rapports humains. » | La barbarie prend place quand un homme peut considérer qu’un de ses congénère n’est pas humain: « En nous niant comme hommes » ou bien quand un homme renonce à sa propre appartenance à la race humaine. |
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