Présentation des Fleurs du mal de Baudelaire
Cours : Présentation des Fleurs du mal de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar didne3.0 • 20 Septembre 2020 • Cours • 1 545 Mots (7 Pages) • 678 Vues
SEANCE 2
OBJECTIFS : contexte, construction, composition, thèmes de l'oeuvre
SUPPORT : le recueil Les Fleurs du Mal
I) Le contexte historique et artistique
Le recueil se situe à la croisée de plusieurs mouvements ou courants. Baudelaire est un grand admirateur d'artistes romantiques tels que Hugo ou Gautier (dans sa jeunesse) mais on ne peut pas dire que son œuvre se rattache à ce mouvement qui s'étiole depuis vingt ans lorsqu'il publie. Le mouvement parnassien mené par T. Gautier ne permet pas non plus de rattacher l’œuvre de Baudelaire à cette tendance même s'il dédicace son œuvre à Gautier.
II) Le titre
Baudelaire a beaucoup hésité avant de choisir son titre définitif. En 1845, il annonce la parution d'un recueil intitulé Les Lesbiennes puis en 1848 il lui préfère Les Limbes. Il choisira finalement le titre que nous connaissons aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, les trois titres renvoient à l'origine du Mal et de la Création. Le terme « lesbiennes » à l'époque où le poète compose a le sens « d'homosexuelles », réprouvé par la religion. Pour Baudelaire, ces « amazones » modernes incarnent une forme d'altérité qui alimente l'érotisme et suscite le désir de Baudelaire. Il abandonne cette idée car le titre, certes provocateur, ne permet pas de rendre compte en intégralité de l'ensemble de l’œuvre.
Le choix du titre Les Limbes renvoie à la religion catholique puisque qu'il s'agit d'un lieu réservé aux âmes qui sont en attente de purification. L humanité est souillée par le mal depuis la transgression d'Adam qui a mordu dans le fruit. Ce terme peut aussi être mis en relation avec le contexte politique et social (1848) qui signe une grande désillusion pour Baudelaire et plonge la société dans un univers incertain et instable. Mais là encore, cette référence ne permet pas suffisamment la distinction entre le Bien et le Mal induite par la référence au péché originel.
Enfin, le titre retenu, Les Fleurs du mal, regroupe les diverses influences et références puisque le motif floral est aussi symbole de la transgression de l'interdit depuis la Genèse. LES FLEURS DU MAL → On retrouve une antithèse, système d'opposition qui édifie la poésie. → Le substantif « fleurs » peut avoir une connotation positive et renvoyer au féminin, à la beauté, à la sensualité et au désir mais aussi à l'alchimie (la floraison, cf. Séance 0) → le « mal » représente la souffrance physique, mais aussi le malheur et et la misère infligés au poète, références au spleen (mélancolie, regret, angoisse de la mort, ennui...). → le mal c'est aussi la manifestation de cette poésie nouvelle qui se nourrit du blasphème et du péché, de l'infamie, de l'horreur et du macabre.
Ainsi l'association de ces deux termes évoque une beauté bizarre, singulière et nouvelle, « moderne », une alchimie capable de transformer le laid en beau, la « boue » en « or » : d'où la beauté des poèmes, « les fleurs » du titre, puisent leur source et leur force dans le Mal.
III) Les différentes éditions ont modifié la physionomie de l’œuvre
Il y eut trois grandes éditions. La dernière fut posthume.
La première édition (1857) regroupe 5 sections : « Spleen et idéal », « Fleurs du mal », « Révolte », « Le Vin », « La Mort ». Suite au procès l'éditeur se retrouve contraint de retrancher si pièces du recueil (« Lesbos », « Femmes damnées », « Le Léthé, « A celle qui est trop gaie », « Les Bijoux » et « Les métamorphoses du vampire »).
La seconde édition (1861), celle que retiennent les éditions modernes, contient les poèmes de l'édition originale diminuée des œuvres censurées et augmentée d'une trentaine de poèmes. Baudelaire ajoute la section « Tableaux parisiens », modifie l'ordre des autres sections et déplace certains poèmes d'une section à l'autre.
L'édition posthume (1868) contient 6 sections et 151 poèmes dont certaines pièces d'un petit recueil Épaves publié en 1866 contenant 23 poèmes. Les pièces condamnées seront publiées plus tard.
IV) La structure et l'organisation de l’œuvre → « Spleen et Idéal » décrit sous un éclairage tragique la condition du poète, ses déchirements dus à sa mission spirituelle et sa fascination pour le mal.
« Spleen » traduit la totalité des souffrances morales et physiques.
→ « Tableaux parisiens » traite des figures marginales (prostituées, vieillards, la foule...) dans l'espace parisien et l’esthétique. L'espace alimente l'imaginaire et le poète convoque les figures naturelles et esthétiques qui
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