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Plan de commentaire Dom Juan [I ; 3]

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Par   •  26 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 547 Mots (7 Pages)  •  1 047 Vues

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Plan détaillé de commentaire

Dom Juan, [I ; 3], Molière (1665)

Né à Paris le 15 janvier 1622 et mort le 17 février 1673, Molière a marqué l’histoire du théâtre et de la comédie française. Il fut acteur, dramaturge, metteur en scène et auteur français du XVIIe siècle et s’est distingué par des pièces mêlant le comique, le pathétique et la critique. Molière faisait du rire une arme pour combattre les mœurs de son époque. Dom Juan est une pièce de théâtre comique publiée en 1665. Dans la scène trois de l’acte un, Don Juan est surpris par l’arrivée inattendue de Done Elvire alors qu’il discutait avec son valet, Sganarelle. Don Juan s’apprêtait à se lancer dans une nouvelle entreprise de séduction. Quels visages de Don Juan cette scène montre-t-elle ? Nous verrons que nous sommes en présence d’un Don Juan inattendu, libertin et cynique.

  1. Un Don Juan inattendu

  1. Don Juan est surpris par Done Elvire et se défausse
  • « Me ferez-vous la grâce, Don Juan, de vouloir bien me reconnaître, et puis-je au moins espérer que vous daigniez tourner le visage de ce côté ? » Don Juan lâche, fuit la confrontation.
  • « je vous avoue que je suis surpris, et que je ne vous attendais pas ici. » / « Oui, je vois bien que vous ne m’y attendiez pas, et vous êtes surpris » chiasme, antanaclase de « surpris ». Subtilité de jeu de mot. Done Elvire maîtrise le langage, humilie Don Juan. ≠ du brillant orateur de la scène précédente.
  • « Madame, voilà Sganarelle, qui sait pourquoi je suis parti. » fuit le dialogue, utilise Sganarelle comme intermédiaire, un écran.
  • « Madame, à vous dire la vérité… » Don Juan embarrassé. « J’ai pitié de vous voir la confusion que vous avez. » Done Elvire le constate.
  • « Que ne vous armez-vous le front d’une noble effronterie ? Que me jurez-vous que vous êtes toujours dans les mêmes sentiments pour moi, que vous m’aimez toujours avec une ardeur sans égale, et que rien n’est capable de vous détacher de moi que la mort ! Que ne me dites-vous que des affaires de la dernière conséquence vous ont obligé à partir sans m’en donner avis, qu’il faut que malgré vous vous demeuriez ici quelque temps, et que je n’ai qu’à m’en retourner d’où je viens, assurée que vous suivrez mes pas le plus tôt qu’il vous sera possible ; qu’il est certain que vous brûlez de me rejoindre, et qu’éloigné de moi, vous souffrez ce que souffre un corps qui est séparé de son âme. » 🡪 juxtaposition d’interrogations rhétoriques, prolepse. Done Elvire parle à la place de Don Juan, elle lui dicte son rôle. Registre faussement lyrique, paroles hyperboliques : Done Elvire maîtrise le langage comme Don Juan.
  • « Voilà comme il faut vous défendre, et non pas être interdit comme vous êtes. » Elvire a le dessus sur Don Juan, le moque et le méprise.
  1. Don Juan se présente comme un  repenti et emprunte un argumentaire religieux
  • « par un pur motif de conscience » emprunte un argument religieux.
  • Champ lexical religieux : « péché », « couvent », « vœux », « Ciel »…Emprunté : Don Juan ne croit pas en Dieu.
  • « Le repentir m’a pris, et j’ai craint le courroux céleste. » ironie.
  • « Voudriez-vous, Madame, vous opposer à une si sainte pensée et que j’allasse, en vous retenant, me mettre le Ciel sur les bras » retourne la situation : Don Juan se présente comme un homme respectueux du Ciel et dépeint Elvire comme un obstacle dans son repentir.
  1. Un Don Juan libertin (en situation face à une femme)
  1. Un libertin amoureux
  • « Me ferez-vous la grâce, Don Juan, de vouloir bien me reconnaître, et puis-je au moins espérer que vous daigniez tourner le visage de ce côté ? » Don Juan ne respecte pas l’honneur des femmes : il est marié à Done Elvire mais ne la regarde pas. « Parlez, Don juan, je vous prie ; et voyons de quel air vous saurez vous justifier » / « Madame, voilà Sganarelle, qui sait pourquoi je suis parti » Don Juan ne lui parle pas non plus. Mépris, désintéressement.
  • Done Elvire blessée et amère : « la faiblesse de mon cœur, à douter d’une trahison », « sotte, pour me vouloir tromper moi-même », « crime dont ma raison vous accusait ». Don Juan n’a aucune considération pour sa souffrance : « Je ne vous dirai point que je suis toujours dans les mêmes sentiments pour vous, et que je brûle de vous rejoindre, puisque enfin il est assuré que je ne suis parti que pour vous fuir » 🡪 prétérition, il donne l’impression d’un discours vrai mais ment à Done Elvire. Vérité cruelle.
  • Don Juan regarde déjà ailleurs : « Allons songer à l’exécution de notre entreprise amoureuse. »
  1. Un libertin religieux
  • Aucune considération envers le mariage, le sacrement le plus important dans la religion chrétienne : alors qu’il est marié, il fuit sa femme et pense à une autre : « il est assuré que je ne suis parti que pour vous fuir », « Allons songer à l’exécution de notre entreprise amoureuse. »
  • Aucune préoccupation du Ciel : « Sganarelle, le Ciel ! » Ironie de Don Juan / « Vraiment oui, nous nous moquons bien de cela, nous autres. » Sganarelle reprend le discours que Don Juan tenait à la scène précédente. Impiété. « J’ai fait réflexion que pour vous épouser, je vous ai dérobée à la clôture d’un couvent » ironie par antiphrase.
  • Argumentaire religieux montre que Don Juan n’accorde aucune importance à la religion : « pur motif de conscience », « sans péché », « Il m’est venu des scrupules » ironie par antiphrase 🡪 arguments fallacieux.
  1. Un Don Juan cynique
  1. Don Juan transgresse les conventions sociales
  • « J’ai cru que notre mariage n’était qu’un adultère déguisé, qu’il nous attirerait quelque disgrâce d’en haut, et qu’enfin je devais tâcher de vous oublier, et vous donner moyen de retourner à vos premières chaînes. » Don Juan ne respecte pas les sacrements.
  • « douter d’une trahison, que tant d’apparences me confirmaient. », « J’ai été assez bonne, je le confesse, ou plutôt assez sotte, pour me vouloir tromper moi-même, et travailler à démentir mes yeux et mon jugement. », « j’écoutais avec plaisir mille chimères ridicules, qui vous peignaient innocent à mon cœur » Don Juan ne respecte pas la parole donnée et fuit puis trompe Elvire.
  •  « Madame, les conquérants, Alexandre et les autres mondes sont causes de notre départ » Sganarelle rappelle l’apologie de l’inconstance de Don Juan à la scène 2 de l’acte 1. 🡪 Don Juan bafoue les valeurs de la noblesse guerrière, il ne respecte pas l’idéal du chevalier se battant pour son Roi mais se bat pour lui-même, pour son propre plaisir.
  • « Sganarelle, le Ciel ! » // « Vraiment, oui, nous nous moquons de cela, nous autres. » reprise du discours de libertin en religion de Don Juan par Sganarelle. Ironie par antiphrase : Don Juan ne respecte pas le Ciel.
  • « Le repentir m’a pris et j’ai craint le courroux céleste. » Hypocrisie de Don Juan, ironie.
  1. Don Juan éprouve une satisfaction jubilatoire à constater la souffrance de l’autre
  • Elvire : femme perdue pour la société, dont le destin lui échappe complètement alors qu’elle n’a aucune responsabilité, mort sociale 🡪 champ lexical de la trahison « trahison », « soupçons », « criminel » + lexique du désespoir et de l’honneur «  malheur », « désespérer », « perfidie », « offensée ». // Don Juan : comique, léger 🡪 se moque de son déshonneur et de sa malédiction « Sganarelle, le Ciel ! » ironie.     L’emploi du registre comique de Don Juan révèle son cynisme.
  •  « Je vous avoue, Madame, que je n’ai point le talent de dissimuler, et que je porte un cœur sincère. » ironie du verbe « avouer », bon comédien il sait déguiser la vérité. Double ironie : il ne dit pas la vérité et ne se sent coupable de rien. Au comble de l’ironie : il dit le contraire de ce qu’il pense en disant qu’il est sincère. Sommet de la perversité, de l’orateur. Done Elvire = Vérité / Don Juan = Mensonge.
  • « Je ne vous dirai point que je suis toujours dans les mêmes sentiments pour vous, et que je brûle de vous rejoindre, puisque enfin il est assuré que je ne suis parti que pour vous fuir ; non point par les raisons que vous pouvez vous figurer, mais par un pur motif de conscience, et pour ne croire pas qu’avec vous d’avantage je puisse vivre sans péché. » coup de théâtre : il donne raison à Done Elvire, situation désarmante, impression d’un discours vrai. Inattendu. Ironie par antiphrase. Utilise la faiblesse d’Elvire pour la blesser.

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