Phèdre, Acte I, scène 3
Commentaire de texte : Phèdre, Acte I, scène 3. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anas Baji • 20 Mai 2017 • Commentaire de texte • 957 Mots (4 Pages) • 1 048 Vues
Phèdre, Acte I, scène 3:
Introduction:
Amorce: Racine/ / Phèdre (Date de création, scandale, etc.)/Apogée de la tragédie racinienne/ Rapport avec Louis XIV qui assiste à toutes ses pièces (fonction d'historiographe). Héritée de l'Antiquité grecque, la tragédie connaît son âge d'or au XVIIème siècle. Corneille en fait, sous le règne de Louis XIII, l'espace d'expression des conflits qui traversent le monde des grands du royaume. Son rival Racine, sous le règne du monarque absolu Louis XIV, en use, lui, pour exprimer la terrible fatalité qui peut accabler l'être humain et en faire un simple jouet dans les mains du destin. Dans sa pièce la plus renommée Phèdre considérée comme l'apogée de son art tragique, l'héroïne éponyme est accablée par cette fatalité. Cela transparaît notamment dans cette scène 3 de l'Acte I qui constitue l'entrée en scène de Phèdre. Prob: En quoi Phèdre apparait-elle comme une héroïne tragique et pathétique dans ce passage?Comment est représentée la passion?
I/Une passion aux manifestations diverses:
1)D'abord physiques: Phèdre, en avouant son amour, commence par en décrire les caractéristiques physiques : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » (v 273) où le rythme ternaire 3/3/3 et l’assonance en « i », triple également, donne un puissant effet de répétition. De plus ces manifestations qui sont normalement contradictoires (antithèse rougir, pâlir) sont ici dépeintes comme successives (qui s'enchaînent très rapidement) notamment grâce à l'usage du passé simple, le pronom personnel "le" montre la cause de ces manifestations contradictoires (Hypo). Cela est suivi par d'autres manifestations physiques anormales (touchant le langage: aphasie) "je ne pouvais plus " la négation plus démontre la négation du sens lié à la présence de l'être aimé + imparfait soulignant ces sensations qui s'installent dans la durée, en plus de la cécité... En outre, l'oxymore "transir et brûler" entre ces 2 termes contradictoires de très forte intensité (transir: paralysie par le froid, brûler: corrélé au feu) renforce tout l'aspect paradoxal de cette passion aux manifestations antinomiques. Cela est, de fait, appuyé par l'utilisation 2 fois de la conjonction de coordination "et"qui signifie à la fois connote des éléments qui se déroulent en même temps.
2)Engendre de la souffrance: Phèdre dans sa tirade souffre énormément de cette folle passion portée pour son beau fils Hippolyte, Une souffrance qui est présente tout le long du texte (temporalité). D'abord évoqué comme un trouble, cette souffrance prend de plus en plus d'emphase au fil des vers jusqu'à devenir "un crime"(v.306) qu'elle voudra purger par sa mort, cela additionné à tous les dérèglements corporels qu'elle a subis. Cette occurrence de la douleur, sa présence, sous forme de métaphore, au vers 304 « Ma blessure trop vive aussitôt a saigné ». La « blessure » est en effet ici celle de l’âme à nouveau, la déchirure du sentiment amoureux ramené au corps, au soma, renforcée par l’emploi de l’adverbe "trop".
3)A travers cette tirade s'exprime en plus de tous ces troubles et de toutes ces manifestations de la passion un aveu aux teintes contradictoires. Notons déjà le regard posé sur Hippolyte qui révèle une émotion inhabituelle. La répétition du mot « ennemi » ainsi, aux vers 272 et 293, « mon superbe ennemi », « Pour bannir l’ennemi » apporte un balancement qui marque la reconnaissance et de la force, et de la présence. Au vers 272, l’oxymore nous permet de prendre conscience de l’ambivalence des sentiments de Phèdre, en même temps qu’il souligne l’interdit qui plane aussi sur cet amour. Les contradictions dans les manifestations de la passion se retrouve dans les sentiments dépeints pour lui, "bannir l'ennemi idolatre" démontre qu'elle souhaite persécuter un être qu'elle adore témoignant de tout l'interdit qui pèse sur une passion incestueuse,etc.
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