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Lettres persanesde Montesquieu

Commentaire d'oeuvre : Lettres persanesde Montesquieu. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Janvier 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 379 Mots (6 Pages)  •  467 Vues

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Commentaire:  Montesquieu, Lettres persanes, Lettre XCIX, 1721

    Au XVIIIème siècle, le goût pour l’exotisme et les voyages donnent lieu à de nombreuses œuvres cultivant le « Mythe du bon sauvage » et dénigrant les sociétés mondialisées. Montesquieu est un auteur du XVIIIème siècle. C’est un sociologue, philosophe et écrivain français appartenant au groupe des Lumières. Les Lumières appartiennent à un mouvement intellectuel et culturel engagé contre les oppressions politiques et religieuses.

L’extrait appartient à l’oeuvre « Lettres Persanes », un roman épistolaire racontant une correspondance entre deux persans séjournant en Europe à leurs amis. Ce roman est publié en 1721.

Le passage étudié est une lettre de Rica à Rhédi dans laquelle Rica lui parle de la mode féminine française. A travers cette critique de la mode, c’est en réalité le roi qui se trouve visé.

Les thèmes abordés sont la mode, la critique de la société européenne et des monarques.

Dans ce commentaire, nous allons analyser comment Montesquieu critique-t-il l’éphemérité  

de la mode ?

Pour répondre à cette problématique, nous allons étudier les trois mouvements du passage :

le premier mouvement de la ligne 1 à 4 où l’auteur critique les caprices des femmes, le deuxième mouvement de la ligne 5 à 21 où Montesquieu fait une critique de la mode qu’il juge trop éphémère et enfin le troisième mouvement de la ligne 22 à 25 où le romancier incrimine le roi et son influence sur la Cour.

    Pour commencer, dans le premier mouvement, Montesquieu arbore en passant par le personnage de Rica un jugement très négatif sur la mode française. En effet, à la ligne 2, Rica donne son opinion, on peut le constater avec le verbe de jugement employé à la première personne du singulier « je trouve ». Son avis est exprimé par des termes péjoratifs tels que « caprices ». Le fait qu’il trouve « étonnant » cet engouement pour la mode peut laisser penser qu’il découvre cette dernière et que ce phénomène n’est pas courant dans sa culture, d’où son étonnement. Ensuite, aux lignes 3 et 4, Rica critique le fait que les français n’attachent peu d’importance à la durée de vie de leurs vêtements puisque les modes vont et viennent et personnes ne peut les deviner : « Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été, ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver ». Il dénonce ensuite les sommes d’argent rocambolesques que les hommes dépensent pour habiller leurs femmes selon les tendances saisonnières « on ne saurait croire combien il en coûte à un mari pour mettre sa femme à la mode ». En plus de souligner la superficialité de cette société, il manifeste aussi la supériorité financière des hommes par rapport aux femmes qui ne sont pas indépendantes et ne payent pas leurs vêtements elles mêmes.

Pour conclure ce premier mouvement, on peut dire que Montesquieu critique la superficialité de la mode qui ne cesse de changer selon les saison et l’indifférence des français sur les sommes d’argent dépensées pour assouvir leurs désirs vestimentaires.

     Dans le second mouvement, le romancier qualifie la mode trop éphémère et passagère. De la ligne 5 à 7, il appuie cette critique en reprenant les arguments du  premier mouvement comme quoi les modes diffèrent trop rapidement « une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage ». Il défend le travail des manufacturiers qui prennent de leur temps et se fatiguent pour fabriquer des vêtements qui seront portés pendant un court délai puis jetés pour des nouveaux plus à la mode : « détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers ». D’autre part, de la ligne 8 à 11, Montesquieu utilise l’exemple d’une femme séjournant à la campagne : « Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne », et qui en revient démodée, elle est qualifiée d’ « antique », vieillie « elle s’y était oubliée trente ans ». Il sous entend aussi que l’apparence vestimentaire représente l’identité d’une femme puisque lorsque cette dernière en change, elle est méconnaissable pour son entourage : « le fils méconnaît le portrait de sa mère ». En utilisant cet exemple, il met en lumière le fait que lorsqu’une tendance ne l’est plus, elle devient périmée alors qu’elle ne l’était pas une semaine auparavant, il dénonce aussi la stigmatisation et le jugement de la société sur les personnes qui ne suivent pas les codes vestimentaires. La société exerce un contrôle social sur sa population. Ensuite, de la ligne 12 à 14, l’auteur s’attaque aux modes capillaires toujours plus éphémère les unes que les autres, pour démontrer cette temporalité, il utilise des marqueurs temporels tels que « il a été un temps », « dans un autre »… Il fait preuve d’ironie à la ligne 13, il critique avec un ton moqueur la hauteur des coiffes : « leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle même », et à la ligne 14 il utilise ce même ton moqueur pour critiquer les hauts talons : « les   talons faisaient un piédestal qui les tenait en l’air ». Tout au long de ces lignes, il fait une énumération des modes. D’autre part, de la ligne 15 à 17, Montesquieu parle des adaptations que  le monde doit faire pour laisser place aux tendances, par exemple, les architectes doivent modifier et remodifier leurs construction pour répondre  aux contraintes que la mode exige : « Les architectes ont souvent été obligés de hausser […], selon que les parures des femmes exigeaient d’eux ce changement ». Il revient sur l’idée que la mode est une chose négative en reprenant le terme « caprices » à la ligne 17.

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