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Les petits malheurs en fiction

Commentaire d'oeuvre : Les petits malheurs en fiction. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  766 Mots (4 Pages)  •  420 Vues

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Séquence n°5. « Les petits malheurs en fiction »

Étude du groupement de textes : la part d’autobiographie dans le récit

Analyse : correction

1.La motivation des auteurs à partir de leur biographie

Rousseau : Personnage solitaire (personnalité paranoïaque !) qui développe un fort narcissisme en même temps que la conviction d’être une victime. La première raison est une justification de soi.

La seconde, on la trouve dans son goût pour l’imitation ; il admire Saint-Augustin et comme lui, il souhaite écrire « des confessions ». (celles de l’évêque d’Hippone revenaient sur une jeunesse tumultueuse pour connaître ensuite l’illumination religieuse qui lui fait, à trente ans, décider d’embrasser la carrière religieuse). Il s’agit, pour Rousseau de transformer le public en confesseur et de lui révéler la vérité sans fards. Le problème est que l’autobiographie est toujours mensongère car elle sélectionne des moments, toujours subjectifs et la mémoire modifie toujours le souvenir. Enfin, son projet est philosophique : il se prend comme objet pour comprendre la nature de l’homme.

Camus : Personnage engagé dans la vie politique (résistant, libertaire etc.) qui meurt très jeune. Le manuscrit du livre Le Premier homme est retrouvé dans la voiture au moment de l’accident fatal. On ne sait pas pour quelle raison il l’a écrit, même s’il a affirmé à sa maîtresse que c’était son meilleur texte. Le texte est inachevé : il revient sur le parcours d’un homme qui veut s’affirmer et trouver une place dans le monde. Son livre est celui de tout homme également.

Sarraute : Personnage marqué par le racisme (elle est juive et recherchée par la Gestapo, elle hébergera aussi un autre auteur, Beckett), par le déracinement (elle doit quitter sa Russie natale puis elle y reviendra avec sa mère quand son père sera à Paris puis ce sera l’inverse), par le divorce de ses parents. Personnage engagé elle cherche à se libérer de sa relation conflictuelle avec sa mère. Elle écrit donc pour se libérer d’un passé contraignant et pour retrouver l’enfance.

Ernaux : Personnage marqué par son statut social d’origine ; sa famille est plutôt simple (parents cafetiers puis commerçants) et son goût pour la littérature détone. Elle veut écrire et évoquer le parcours qui la mène du bas de l’échelle sociale à une profession plus noble.

Conclusion/Les motivations sont différentes mais il semble que les enjeux de l’écriture soient liés à des deuils de l’enfance, de l’innocence, difficiles à réaliser.

2. La comparaison des textes

Rubriques

Nathalie Sarraute

XXe s.

Annie Ernaux, XXe s

Albert Camus

XXe s.

J-JRousseau XVIIIe s

Situation sociale initiale

Assez élevé

(chimiste/romancière)

Assez modeste

(ouvriers puis cafetiers)

Pauvreté à Oran (père mort à la guerre)

Orphelin de mère et abandonné par son père. Pris en charge par une dame bourgeoise,

Mme de Warrens

Présence du discours familial

(citation/discours positif ou négatif ?)

« Avant de se mettre à écrire…l’orthographe ».

 (propos humiliants)

« je ne t’ai jamais fait honte »

(mélioratif : efforts du père pour paraître au niveau de sa fille)

Aucun !

 « parlons de ta mère »

(négatif car mère morte)

Sujet/souvenir abordé

L’écriture et l’invention

littéraire

La honte de ne pas

appartenir au bon milieu

Devenir un homme

Sa naissance et la mort de sa mère

Relation au roman écrit

Contraste : elle se laisse

porter par ses personnages

Nutrition et décalage qui permet l’élévation

Universalité de la parole

Confession= tout dire de soi pour se connaître

...

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