Les mises en scène modernes laissent de côté les intermèdes de la comédie-ballet de Molière, Le Malade Imaginaire. Ce choix vous semble-t-il judicieux ?
Dissertation : Les mises en scène modernes laissent de côté les intermèdes de la comédie-ballet de Molière, Le Malade Imaginaire. Ce choix vous semble-t-il judicieux ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar diane.brts • 24 Janvier 2021 • Dissertation • 1 433 Mots (6 Pages) • 2 021 Vues
Dissertation
Les mises en scène modernes laissent de côté les intermèdes de la comédie-ballet de Molière, Le Malade Imaginaire. Ce choix vous semble-t-il judicieux ?
Le célèbre dramaturge Molière, accompagné du compositeur Lully, a créé un nouveau genre théâtral en 1661 que l’on qualifie de « comédies-ballets ». Mêlant musique et danse, elles ont pour but, entre autres, de divertir et satisfaire les plaisirs du Roi. Le Malade imaginaire est une comédie-ballet datant de 1673. Il s’agit de la dernière pièce de Molière, qui lui-même jouait le rôle d’Argan. Peu après la fin de la quatrième représentation, il mourut chez lui. Cependant, dans les mises en scènes modernes, le prologue et les intermèdes de la comédie-ballet de Molière sont souvent mis de côté. En s’appuyant sur Le Malade Imaginaire, nous verrons si ce parti-pris est judicieux, et pourquoi. Dans un premier temps, nous verrons en quoi le choix de supprimer les intermèdes peut se comprendre et dans un second temps, nous nuancerons ce propos, en démontrant en quoi les intermèdes avaient leur place au théâtre.
En quoi le choix de supprimer les intermèdes peut-il se comprendre ? On pourra remarquer que dans la plupart des mises en scènes contemporaines du Malade Imaginaire et dans toutes les pièces en général, les intermèdes sont supprimés. Nous étudierons pourquoi ce choix est judicieux.
En premier lieu, nous savons que la comédie-ballet était un grand spectacle qui avait pour but d’œuvrer au divertissement du Roi et d’occuper sa noblesse par le biais de la comédie, tout en lui permettant de montrer sa gloire culturellement. En plus du divertissement, on note donc une dimension politique. Ces intermèdes sont par conséquent sortis des habitudes du théâtre moderne et du goût des spectateurs. Dans le prologue, le concours poétique entre bergers était assimilé à son époque comme un instrument faisant l’éloge et la gloire du Roi. Par conséquent, supprimer le prologue dans les mises en scènes de nos jours a du sens car faire l’éloge du Roi (ou d’un puissant) au XXIe siècle paraîtrait étrange.
De plus, les intermèdes n’ont pas été écrits pour un spectateur moderne, ils peuvent donc être indigestes. Les conventions théâtrales du XVIIe siècle sont lointaines, il est donc difficile de comprendre la langue et les enjeux de ce que l’on est en train de voir. En effet il est plus satisfaisant de lire ou d’assister à la représentation d’une scène quand on comprend le contexte social, historique et esthétique dans lequel elle a été rédigées. Par exemple, durant le troisième intermède, les personnages utilisent un langage macaronique, en l’occurrence un langage composé de mots latinisés avec une dimension comique. Mais ce langage particulier peut perturber les spectateurs ne parlant pas latin, car si ce langage était répandu à l’époque de Molière, il ne l’est plus de nos jours. La scène garde son aspect comique, mais peut placer un public moderne dans l’incompréhension.
Enfin, à part le dernier, les intermèdes sont peu utiles à l’histoire. Ils sont « gratuits », ils sont facultatifs car ils n’apportent pas une meilleure compréhension de la pièce, et ils coûtent cher. En effet, ils étaient autrefois rémunérés par le Roi, mais aujourd’hui il n’y a plus de rémunération et ce spectacle coûteux et compliqué à mettre en place nécessite d’engager des acteurs, danseurs, chorégraphes… Si nous prenons comme exemple l’orientalisme du deuxième intermède ou le carnaval du dernier, cela nécessite des nouveaux costumes, nouveaux décors, nouveaux danseurs… et tout cela devient très coûteux. Par conséquent, les intermèdes ne sont pas adaptés à la mise en scènes du théâtre de nos jours. Ils sont obsolètes, désuets, il est peut-être plus judicieux pour les metteurs en scènes de les supprimer.
Nous avons donc vu que les intermèdes pouvaient être désuet, peut conventionnel et indigeste, que les convention théâtrale du XVIIe sont trop lointaines de celles de nos jours ce qui peut rendre les intermèdes inadéquat dans la pièce. A présent, observons-les sous un autre angles afin d’y voir les côtés positifs qu’ils peuvent apporter au Malade Imaginaire de Molière.
En quoi les intermèdes avaient leur place au théâtre ? Aujourd'hui, nous prenons les intermèdes de Molière pour un modèle et il est facile de comprendre pourquoi : ils sont parmi les seuls qui aient été publiés avec les pièces auxquelles ils étaient associés. Ce sont donc ceux qui nous permettent le plus aisément de saisir la structure de la représentation d'une pièce à intermèdes. Pourtant ils ne sont plus présents dans les mises en scènes d’aujourd’hui. Nous étudierons pourquoi les intermèdes avaient leur place au théâtre.
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