Les fleurs du mal, Baudelaire
Dissertation : Les fleurs du mal, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Captain Wolf • 19 Mai 2021 • Dissertation • 1 259 Mots (6 Pages) • 1 106 Vues
Baudelaire, poète majeur du 19ème siècle est l’héritier du Romantisme, du Parnasse et le précurseur du Symbolisme. Il inaugure la poésie moderne par ses thèmes nouveaux : l’éloge de la ville et non de la nature, du vice plutôt que de la vertu, de la laideur face à la beauté. Ils s’avèrent aussi subversifs ou scandaleux : l’éloge de l’ivresse, de l’homosexualité féminine. Son recueil Les Fleurs du Mal regroupe la quasi-totalité de sa production en vers. Il fait scandale en 1857 et encourt un procès pour immoralité. Baudelaire institue une esthétique personnelle alliant le beau et le bizarre. Il est le poète de la dualité : une tension entre la quête de la beauté, d’un bonheur idéal et une mélancolie, le spleen, traverse toute l’œuvre. L’auteur subit deux influences majeures pour Les Fleurs du Mal, un voyage à l’île de La Réunion qui marquera son gout pour l’exotisme et la rencontre de trois femmes qui nourrissent une forme de lyrisme amoureux. Dans l’appendice aux Fleurs du mal, Baudelaire écrit « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Il réalise donc une métamorphose poétique, tout comme l’alchimiste transforme des matières viles en or, il embellit la boue. En quoi le poète peut-il s’apparenter à un alchimiste ? Nous verrons d’abord comment Baudelaire décrit l’or, l’exaltation de l’idéal, puis la boue, la saleté répugnante de la matière et de l’esprit, le spleen et enfin la transformation extraordinaire de la boue en or.
Dans les Fleurs du Mal, l’or est le symbole d’un moyen pour le poète d’échapper à la dure réalité, il est exprimé par différents éléments.
Des paysages somptueux reviennent dans de nombreux poèmes représentant l’or. En effet, exotiques et lointains, ils sont un remède à la souffrance du poète. La vie antérieure décrit un paysage paradisiaque, le champ lexical de la lumière et de la chaleur est très présent créant un sentiment de réconfort. Ciel et mer se mêlant, les vagues et les piliers majestueux composent un décor de refuge pour Baudelaire. « Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs, Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs ». De nombreux poèmes décrivent des paysages exotiques comme L’invitation au voyage où il est question de vaisseaux venant du bout du monde, de soleils couchants et de fleurs rares imprégnées d’odeurs.
Les femmes sont un autre moyen pour l’auteur de voyager par les sensations qu’elles lui font ressentir. Ainsi, elles sont un portail vers l’imaginaire loin de la douleur. La femme baudelairienne inspire l’idéal, la douceur, l’exotisme mais aussi l’érotisme. La chevelure est un poème dans lequel Baudelaire se perd dans les cheveux d’une femme qui lui transmettent de nombreuses sensations : olfactives, visuelles… Baudelaire animalise cette chevelure par le vocabulaire, il la compare également à la mer. Les cheveux rappelant de nombreux souvenirs permettent d’emmener l’auteur dans des paysages paradisiaques, le faisant ainsi voyager dans l’imaginaire, dans un monde merveilleux.
L’or, l’idéal, est le moyen d’oublier la réalité d’un monde cruel que Baudelaire cherche à tout prix à fuir, la boue.
Cette boue dans l’œuvre Les Fleurs du Mal représente la misère et la souffrance de la vie en inspirant le spleen, la monotonie.
La ville de Paris revient dans de nombreux poèmes, elle est la source du mal. Ainsi, cette boue urbaine n’est que douleur pour le poète. « Dis-moi, ton cœur parfois s’envole-t-il Agathe, Loin du noir océan de l’immense cité ». Cette citation de Moestra et Errabunda (triste et vagabond) montre le besoin urgent pour Baudelaire de s’échapper de la ville de Paris, qu’il qualifie d’immonde et qu’il considère comme source de son malheur. Le poème Rêve Parisien décrit le poète se réveillant d’un rêve somptueux ou il imagina un Paris rêvé avec un palais idyllique. Ouvrant les yeux avec horreur, il retrouve cette ville où la tristesse et les ténèbres règnent.
...